La foi dans le travail : Notre Père, ce ne sont pas tes affaires ?

Par Tito

Dans un contexte de laïcité parfois mal comprise, parler de sa foi au travail peut devenir un sujet délicat. De même, évoquer à l’église sa réussite professionnelle ou au contraire son nouveau statut de chômeur peut aussi s’avérer gênant. Comment faut-il alors s’y prendre pour conjuguer foi et travail ? Voici quelques pistes nous permettant de résoudre cette équation.

1) Identité : travailleurs permanents de notre foi, qui sommes-nous ?

– Des êtres pardonnés en Christ et aimés inconditionnellement par Dieu : quand on sait que notre dignité et notre valeur sont fixées par Dieu, au lieu de vouloir dire tout le temps « moi je, c’est moi qui ai réussi à, etc. », nous pouvons mieux comprendre qu’il est plus intéressant spirituellement de mettre en avant le collectif plutôt que l’individuel.

– Des ambassadeurs du Royaume : quelle que soit notre activité professionnelle, quelle que soit la taille de notre cercle d’influence, nous pouvons contribuer à construire tous les jours une société meilleure. Par notre comportement quotidien nous montrons au reste du monde comment l’Eternel agit dans nos vies. Soyons donc ambitieux et au lieu d’agir uniquement en “bons chrétiens du dimanche” soyons plutôt de vrais représentants de Dieu tout au long de la semaine. 

– Des enfants de Dieu créés à son image : si Dieu a fait de la Création quelque chose de bon, nous sommes appelés à un devoir d’excellence dans notre travail. En effet, nous devons être avant tout des travailleurs compétents, créatifs et nous devons développer en permanence notre esprit d’initiative. Lorsque nous entrons par exemple dans un avion c’est réjouissant et rassurant de voir l’ensemble de l’équipage nous saluer avec un grand sourire et s’occuper de nous avec une bienveillance permanente. Mais notre cœur pourra se réjouir encore plus et nous serons davantage rassurés si ce personnel de bord arrive à poser l’avion sans dégâts en cas d’incident majeur !

– Nous sommes des héritiers des ressources infinies du Christ ressuscité : c’est Dieu qui nous donne un emploi et si on lui fait confiance c’est lui qui nous aidera à traverser les périodes de crise. L’argent est important, c’est même essentiel et Dieu est un Dieu d’abondance. En tant qu’enfants de Dieu nous devons être convaincus qu’il veut nous bénir et s’occuper de nous tout le temps, y compris financièrement. Cela doit nous éloigner de toute tentative de soumission à Mammon (Dieu de l’argent). Gagner de l’argent : oui, c’est bien. Gagner de l’argent à tout prix, non. Dieu nous appelle à être aussi des entrepreneurs pour pouvoir construire des circuits financiers vertueux. Un paroissien du Temple du Marais, ayant lui-même réussi sa vie entrepreneuriale, aime dire que “si Dieu nous appelle à entreprendre c’est pour réussir et non pas pour galérer ou juste pour survivre”. 

2) Lucidité, confiance et obéissance : 3 clés utiles pour le travail ?

– Apprendre à avoir un regard objectif et bénissant sur nous-mêmes : cultivons nos qualités et identifions nos défauts pour pouvoir ensuite les corriger. Ayons le courage de nous remettre en question professionnellement tout le temps et essayons de discerner « où Dieu veut que je travaille ? ». D’autre part, dans une époque où l’on est aussi raciste avec les séniors qu’avec les étrangers, il faut entretenir et renouveler en permanence ses compétences et savoir rester à l’écoute de nouvelles opportunités : le meilleur moment pour chercher le poste de rêve c’est justement quand on a déjà un poste ! De même, lorsqu’on a la chance d’avoir une période d’essai, les salariés ont tendance à uniquement faire des efforts pour valider celle-ci coûte que coûte, alors que c’est justement le moment idoine pour passer encore d’autres entretiens au cours desquels on se retrouve de facto dans une position plus confortable pour négocier face au recruteur puisque l’on a déjà un potentiel premier poste en marche.


– Se rappeler que c’est toujours Dieu qui donne et ne pas hésiter à LUI demander avec conviction : rappelons-nous que Dieu s’occupe des oiseaux (Matthieu 6, 26) lesquels n’ont pas de compte épargne en banque ni d’accès aux aides de l’État-Providence. Soyons donc assurés qu’IL s’occupera aussi de nous si nous acceptons de lui confier aussi nos soucis, nos envies et nos besoins matériels et professionnels 


– Savoir reconnaître et respecter notre hiérarchie en entreprise à l’image de notre obéissance à l’autorité de Notre Père Éternel. C’est Dieu qui a mis un patron/supérieur hiérarchique dans notre vie. Puisque c’est Dieu qui l’a mis sur notre chemin c’est que nous devons aussi respecter son autorité. Si par contre notre relation avec cette autorité en entreprise n’est pas saine ou devient toxique (harcèlement moral, sexuel, etc.) nous devons soumettre à la prière cette relation afin que Dieu puisse agir soit en nous bénissant avec une nouvelle activité professionnelle, soit en donnant l’opportunité à notre supérieur hiérarchique/patron de faire carrière ailleurs. Dans tous les cas ne pas nous soumettre à Mammon (le Dieu de l’argent) ni par avidité ni par nécessité.

3) Confier sa charge de travail au Saint Esprit : comment porter un joug léger ? (Matthieu 11 :28-30)

– Chaque matin, prier pour demander à Dieu de nous guider pour mener en priorité les projets que nous devons mener pour lui. Laisser les soucis, désirs et richesses au pied de la croix afin que le Saint-Esprit organise nos priorités et le temps que l’on doit consacrer à chaque tâche. Cela transforme notre stress quotidien malsain en plaisir et émerveillement permanents : nous découvrons en effet que de façon insolite, les événements dans la journée se déroulent tellement bien et encore mieux que ce que notre intelligence aurait pu l’imaginer. Expérimenter cela nous donne accès à une vie professionnelle et à un rythme de vie équilibrés.

4) Solidarité professionnelle au sein de l’église * : un pas de Foi vers le plein emploi ?

– S’encourager mutuellement en se parlant en Amour et Vérité : identifier nos défauts et nos pistes d’améliorations sous l’œil bienveillant et bénissant des autres paroissiens. La Maison de Dieu : quel meilleur endroit pour faire son bilan de compétences ! 

– Fêter les réussites des uns et encourager ceux qui traversent des périodes compliquées dans leurs activités professionnelles (Romains 12 : 15)
– Oser partager ses talents, ses faiblesses et ses expériences professionnelles avec la communauté. Apprendre à savoir dire en toute confiance : « J’ai besoin de votre aide pour trouver un travail ou je cherche des clients pour mon entreprise ». 

Mais aussi avoir l’audace de dire :

« Alléluia ! Mon entreprise tourne « du feu de Dieu » et du coup j’ai besoin de votre aide car je recrute ! »

5) Investir son temps dans les autres humains et dans la Parole de Dieu : est-ce une bonne affaire ?

– S’impliquer dans la vie des autres : cessons de penser uniquement au profit, prenons le temps d’avoir de la compassion et laissons l’Amour de Dieu s’exprimer en nous à travers Son altruisme et Sa compassion, générons alors dans nos vies des dividendes éternels (Matthieu 6 : 33)
– Laisser Jésus agir en nous et à travers nous : prions tous les jours avant de lire la Bible, apprenons à maîtriser notre bouche en prononçant des paroles justes.

– Enrichir la fraternité au sein de la communauté pour créer un soutien divin et permanent pour tous les paroissiens. C’est parce que je te connais, que je deviens ton ami/frère-sœur en Christ, est c’est parce que nous avons une relation de fraternité que j’ai envie de t’aider. Enfin, c’est avec l’aide du Saint-Esprit que je serai plus pertinent dans ma démarche d’entraide. Multiplier des occasions de rencontres au sein de l’église pour mieux connaître les autres paroissiens, afin de mieux les aider et en fin de compte, pour mieux les aimer ! Quand un paroissien découvre qu’un autre paroissien va prendre du temps pour l’aider de façon désintéressée à traverser des moments de difficulté et solitude professionnelle ou personnelle, alors son cœur se réjouit. Quand il découvre que c’est l’ensemble des tuteurs/coachs/parrains qui peuvent potentiellement l’aider, son cœur bat encore plus fort. Si nous arrivons à faire en sorte que l’ensemble notre communauté soit au courant de la situation particulière de chaque paroissien et que toute la communauté sera disposée à se mobiliser pour l’aider à s’en sortir et fêter avec lui ses victoires, nous aurons alors réussi à faire de notre communauté “Un Seul Corps en Christ”. C’est alors que les cœurs de tous paroissiens déborderont de joie en voyant l’Esprit-Saint agir en permanence et la communauté dans son ensemble pourra obtenir des résultats éternels.


Vivre pleinement sa foi à fortiori aussi au travail c’est non seulement possible mais essentiel dans la vie d’un chrétien convaincu. Ni cons, ni vaincus, nous devons absolument laisser Dieu se mêler aussi de ce type “d’affaires” dans nos vies ! De même soumettre à Dieu nos intentions au niveau professionnel dans notre église renforce la Foi de l’ensemble de notre communauté. En reliant notre travail avec le sien, l’Eternel nous donne le privilège de devenir des co-cultivateurs de la création. En jouant ce dernier rôle selon la logique de changement en Jésus, nous façonnerons alors le monde conforme à la volonté initiale de Dieu.

 

Références pour cet article :
1.- « La Bible – Parole de Vie », Editions BIBLIO
2.- Gilles BOUCOMONT, « Au Nom de Jésus, Libérer Le Corps, l’Âme et l’Esprit », Editions PREMIERE PARTIE.
3.- Kenneth BOA, « Façonnés à son Image », Editions FAREL.
4.- Timothy KELLER, « Dieu dans mon travail » Editions OURANIA.

* Si vous voulez en savoir un peu plus sur l’Entraide Professionnelle du Temple du Marais cliquez ici et si vous voulez voir les petites victoires en 2020, consultez-les ici.

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