Mariage d’amour : 5 manières pour les hommes d’aimer leur femme

Par Sergio

“Maris, aimez vos femmes” : le mariage d’amour est-il une utopie chrétienne ? Est-il possible pour un mari d’aimer vraiment sa femme ? Est-ce même nécessaire pour un mariage heureux ? On pourrait être tenté de croire que l’amour romantique serait plutôt une préoccupation féminine… Pour preuve : une récente étude américaine a conclu que les hommes seraient moins difficiles en matière de mariage que les femmes. En effet, 31% des hommes affirment être prêts à épouser une femme dont ils ne sont pas follement amoureux, contre seulement 23% des femmes.

Pourtant, nous croyons que le mariage d’amour est fondamentalement le projet de Dieu, et que la recommandation de Paul “maris, aimez vos femmes” n’est pas à prendre à la légère. Voici 5 conseils bibliques pour les hommes afin de mieux aimer leur épouse… garantis sans extraits de comédies romantiques !

1. Comprendre que le mariage d’amour est le projet de Dieu

La question du mariage et du vivre ensemble en harmonie n’est donc pas une évidence. Nous savons que par le passé, les mariages d’amour existaient bien. Mais nombreux étaient aussi les mariages qui étaient arrangés par les familles pour gagner ou préserver fortune ou pouvoir. Mais selon l’apôtre Paul, les maris doivent aimer leur épouse de la même façon que Christ a aimé son Eglise (Ephésiens 5,25). 

Quand, en tant que chrétiens, nous voyons le mariage comme un projet de Dieu pour l’être humain, nous pouvons nous réjouir du fait qu’il nous a créés pour aimer et être aimé. Au cœur du mariage chrétien se trouve donc l’amour. Mais vivre un mariage d’amour, est-ce possible ? Est-ce à notre portée ?

2. Voir en sa partenaire la trace de Dieu

Pour Emmanuel Lévinas, l’autre renvoie au Tout Autre. Il m’indique… une trace de Dieu.  Par ailleurs, dans le livre de la Genèse, il est écrit que nous avons été créés à l’image et à la ressemblance de Dieu. Ainsi, lorsqu’un couple se regarde, il leur est fait la grâce de contempler chez l’autre, la création de Dieu. C’est particulièrement vrai lorsque nous sommes nus, c’est-à-dire exactement comme Dieu nous a créés. Et il ne s’agit pas uniquement de vêtements, mais aussi du fait d’être sans masque, dépouillés de nos orgueils et égoïsmes, avec nos faiblesses.

3. Redéfinir l’image de “l’homme fort”

Être vus avec nos faiblesses, ce dernier sujet n’est pas des plus faciles pour les hommes, particulièrement dans notre société qui leur impose d’être toujours forts, de cacher leurs faiblesses. Or, parmi d’autres personnages de la Bible, David, dans de nombreux textes, en particulier des psaumes, reconnaît ouvertement et clairement son péché, ses faiblesses. De son côté, Jésus lui-même a été en colère au Temple, il a pleuré à la mort de Lazare, il a eu peur à Gethsémani. 

Je suis persuadé que quand nous ouvrons notre cœur à notre épouse, nous avons la possibilité d’expérimenter la communion intense dont Dieu nous parle tout au long de la Bible. Une communion qui n’est pas forcément faite de mots, mais aussi de silence, pleurs, sourires, et de tous les sentiments caractéristiques de la vraie communion à laquelle Dieu nous invite. 

Mais cela n’est possible que dans le fait de se libérer du fardeau de devoir cacher nos faiblesses et dans la liberté de vivre la soumission à Dieu et les uns aux autres. 

4. Accepter enfin qu’aimer, ce n’est pas contrôler

Si le mariage d’amour est un projet chrétien, comment expliquer l’enseignement biblique et largement repris dans les Églises selon lequel les femmes devraient être soumises à leur mari ? Nous sommes encore très marqués par l’enseignement traditionnel selon lequel l’homme devrait être la figure d’autorité au sein du foyer et d’une certaine manière le “patron”, de sa femme. 

Mais est-ce bien ce que disent les textes bibliques et notamment Paul lorsqu’il écrit : “Femmes, soyez soumises à vos maris comme au Seigneur”(Ephésiens 5,22) ? La question se pose ! Si souvent, ce texte sert d’alibi à l’expression de notre orgueil et de notre égoïsme. Quand nous en venons à considérer notre épouse comme faisant partie de notre  “zone de contrôle”, nous faisons fausse route. En effet, comme le dit Thomas Halîk, “je respecte l’autre si je respecte son altérité, si j’arrête de faire tout pour l’attirer dans ma zone, c’est-à-dire, si j’arrête de vouloir la conformer à moi-même.” C’est à l’image de Jésus qu’elle doit se conformer, pas à la mienne.

L’apôtre Paul nous dit en Philippiens 2, 3-4 : “Ne faites rien pour passer devant les autres ou pour que les autres vous admirent, cela ne vaut rien. Au contraire, soyez simples et pensez que les autres sont meilleurs que vous.” Autrement dit, l’autre doit passer avant moi. Parmi les définitions de l’amour, il y en a une qui dit : “nous aimons vraiment celui qui compte pour nous à tel point que nous le faisons passer avant nous.”

5. S’inspirer de l’amour de Jésus !

Il est intéressant de regarder la façon dont Jésus a vécu avec ses disciples. Les Évangiles nous disent qu’à plusieurs reprises, alors que Jésus avait besoin de se retirer pour prier seul, dans le désert, le peuple lui a demandé de rester avec lui, de l’aider, de prier pour lui. Parfois, Jésus cédait et, malgré son souhait de partir, il restait pour prier avec la foule qui le suivait. Autrement dit, il considérait d’abord les besoins de l’autre. 

Selon moi, à l’exemple de Jésus, nous devons “aimer notre épouse comme Jésus a aimé son Église” (Ephésiens 5,25), en donnant notre vie pour elle, mais aussi en donnant de notre temps, notre cœur, notre attention. 

Ainsi, peut-être que si nous avons établi ensemble des règles et des principes de fonctionnement pour notre couple aux premiers jours de notre mariage, ceux-ci ont besoin d’être rappelés ou mis à jour en fonction de l’évolution de notre vie de couple et de nos quotidiens :  le partage de la charge des courses, du ménage, de l’éducation des enfants,  de la gestion du budget familial, sans oublier la carrière de l’un comme de l’autre, des loisirs, du temps pour soi, du temps avec des amis ensemble ou chacun de son côté… Tous ces sujets doivent évoluer avec nos saisons et situations de vie. L’organisation de la famille n’est pas une chose immuable, mais elle doit servir l’objectif du mariage d’amour.

Finalement, au regard de tout cela, nous pouvons nous poser la question : puis-je autant aimer mon épouse ? N’est-ce pas une utopie, vais-je en être capable ?

Il est certain que pour répondre lucidement, la réponse est « non ». 

Ce n’est pas une tâche simple, mais avec l’aide de l’Esprit Saint qui habite en nous, nous pouvons faire bien au-delà de ce que nous pouvons imaginer. Éphésiens 3, 20 dit que Dieu agit en nous avec puissance. Et quand nous lui demandons quelque chose, il peut faire beaucoup plus que ce qu’on peut imaginer ! Le chemin que Dieu utilise pour montrer sa puissance est l’amour. Et il nous invite à suivre ce chemin en agissant avec amour,  d’abord avec notre épouse, notre famille, nos enfants, puis, avec tous ceux qui sont sur notre chemin.

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