2009
MiniGospel et GospelAdos (video)
Encadrés professionnellement, des groupes d’enfants et d’adolescents sont retournés aux racines de la musique gospel: la liberté que seul Dieu peut nous donner. En plus de la vidéo explicative de l’activité, les enfants du MiniGospel ont participé au projet Noël, No hell.
Pour communiquer sur ces groupes, en plus des annonces faites au cultes, deux sites internet ont été créés: minigospel.fr et gospelados.fr.
2008
Cycle de prédications de l'Avent
Cinq femmes
dans la généalogie de Jésus
30 novembre – Thamar
7 décembre – Rahab
14 décembre – Ruth
21 décembre – Bethsabée
25 décembre – Marie
2008
Noël, no hell (clip)
Cette chanson vise à dire la véritable lumière de Noël, dans une période où les lumières artificielles peuvent nous éblouir et nous faire oublier le sens profond de cette fête: accueillir le “baby de Bethléem”. Elle accompagne le single d’évangélisation Noël, no hell, disponible en téléchargement mp3 ou version CD.
2008
Déplacer les montagnes
Lectures bibliques
Esaïe 41:14-16 – Les montagnes tu les écraseras
Matthieu 17:19-21 – Montagne, transporte-toi d’ici à là
Matthieu 21:21-22 – Montagne, jette-toi dans la mer
1 Corinthiens 13:1-3 – Une foi à transporter des montagnes
Prédication
En entendant ces quatre textes, on croirait que la seule fonction de la montagne, c’est d’être rasée, mise en miettes, écrasé, ou déplacées. Il s’agit sûrement d’un fantasme de base dans toutes les civilisations : restructurer l’espace, manifester qu’on est forts parce qu’on a changé concrètement cette nature qui nous domine si souvent. Et même à l’ère où une armada de bulldozer peut déplacer une colline pour la construction d’une autoroute, nous restons avec ce rêve : que nous puissions laisser notre marque sur l’espace.
Ceci dit, ni Esaïe, ni Jésus, ni Paul n’avaient une vocation à travailler dans les travaux publics. En réalité, ils nous parlent de notre rapport à Dieu au travers de ces images. Comment, effectivement, pourrions-nous prétendre déplacer les montages tous seuls ? C’est Pharaon qui prétend construire des montagnes pyramidales. C’est pharaon et ses successeurs, qu’ils s’appellent Haussmann, Bouygues ou autres, qui rêvent de déplacer les collines par leur propre force. Mais Esaïe, Jésus et Paul essayent d’utiliser cette image pour nous dire que nous aussi nous pouvons déplacer des montagnes. A la différence des grandes entreprises du BTP, nous n’avons pas besoin de beaucoup d’argent, ni de beaucoup de force comme en avaient besoin les architectes de Ramsès II, mais nous avons seulement besoin de renouveler notre alliance avec le constructeur d’origine, celui qui a fait les plans et qui a réalisé cette construction incroyable qu’on appelle la nature. Bref, Jésus dit bien à deux reprises dans l’évangiles de Matthieu qu’avec un peu de foi, on peut entrer dans un registre de la puissance de Dieu qui nous associe à son pouvoir créateur. Dieu a créé les montagnes. Si nous nous mettons d’accord avec lui et qu’il donne son approbation, nous pouvons déplacer les montagnes. C’est le mandat de l’humanité que d’administrer la création. Non pas pour le plaisir de déplacer les montagnes, mais pour aménager un territoire et en faire une terre à vivre, une terre où il fait bon vivre.
Pour autant, comme nous l’avons déjà suggéré, il ne s’agit pas d’un traité de Travaux Publics, et c’est assurément à d’autres montagnes que le prophète, le Sauveur et l’apôtre font référence.
Les locutions françaises peuvent nous aider à comprendre cette réalité.
Ne dit-on pas dans notre langue : « Il s’en fait toute une montagne » ?
Dans cette expression, on évoque cette étrange capacité de l’être humain à mal évaluer les proportions. Quelque chose qui n’était pas si grand que cela à escalader devient un sommet alpin. Ne dit-on pas aussi « Se faire une montagne d’une taupinière » ? Le monticule de terre que soulève la taupe fait au maximum 20 cm et on le prendrait donc pour une colline de 200 mètres ou un pic de 2000 mètres ? Le ratio est de 1 pour 10.000 et 1 pour 100.000 ! L’expression nous dit qu’on peut confondre 20 cm et 2000 mètres, ce qui équivaut à confondre 20 euros et 2 millions d’euros. J’espère que ça ne vous arrive pas trop souvent quand vous rédigez un chèque.
Et pourtant, il nous arrive de nous faire une montagne d’une taupinière.
Il y a donc devant nous une grande diversité de montagnes à escalader. La vie est une marche, il faut assurément passer des cols et escalader des sommets. Mais bizarrement, les cimes les plus hautes dans notre tête ne sont pas forcément les plus hautes dans la réalité.
Prendre la parole en public va être pour beaucoup d’entre nous un sommet inatteignable ! Alors que ce n’est pas plus compliqué d’aligner quelques phrases devant 100 personnes que devant une.
Dire à quelqu’un qu’on l’aime pourra être pour nous un pic rocheux tout à fait inaccessible. Alors que c’est si bon pour l’autre d’entendre qu’il est aimé.
Que de taupinières qui deviennent des montagnes…
Finalement, nos problèmes sont parfois bizarrement évalués et bizarrement traités. Nous passons énormément de temps à solder des dossiers finalement très simples, et nous bâclons l’essentiel en ne voyant pas son importance. Bref, nous prenons cordes, mousquetons, et chaussures crantées pour escalader la taupinière et nous partons en tong sur l’Everest.
Une des capacités que Dieu veut restaurer en nous est de revenir à un peu de réalisme et de pragmatisme. Quand Jésus nous dit qu’avec un peu de foi on peut déplacer une montagne, il veut nous dire qu’il faut bien voir ce qu’il y a devant nous. Car il ne dit même pas qu’avec un peu de foi on pourra escalader les plus hauts sommets, mais bien qu’on déplacera la montagne. Ça c’est une solution à laquelle la plupart d’entre nous ne pense jamais. Quand vous avez une grosses montagne devant vous et que vous devez aller de l’autre côté, vous pensez à la contourner, à éviter le problème, à le fuir, à l’esquiver. Vous pensez, si vous êtes un peu plus courageux, à l’escalader. Mais Jésus propose une solution somme toute beaucoup plus simple : déplacer la montagne… Eh oui, il fallait y penser. Alors, nous nous quittons la corde, les mousquetons, et les chaussures crantées et nous allons chercher une pelle au fond du jardin. Mais ce qu’il faut prendre, c’est simplement un peu de foi. Car Jésus nous donne même la méthodologie pour déplacer la montagne. Il suffit de lui dire de se déplacer. « Au nom de Jésus, toi la montagne qui es ici, tu vas là-bas maintenant ! ».
Bien sûr, s’il y a des psychanalystes dans la salle, ils doivent être déjà par terre, ayant fait une crise cardiaque, voyant la folie de cette parole, voyant aussi peut-être le rêve de toute-puissance qui est caressé par celui qui désire déplacer la montagne par la parole. Mais pourtant, c’est bien ce que Jésus nous dit. Et il y a en a des montagnes auxquelles nous pouvons dire de se déplacer. Pour vous entrainer, je vous conseille de commencer par les montagnes dont vous aurez préalablement réalisé qu’elles étaient en réalité des taupinières. Regardez bien la montagne qui est devant vous, regardez-la bien dans les yeux — eh oui, la montagne a des yeux, tout comme elle a des oreilles pour vous entendre — et dites-lui de se déplacer. Et là, tout d’un coup le chemin est accessible…
Alors si vous avez un psychanalyste dans le coma à côté de vous, vous pouvez doucement le réanimer, car en réalité, il ne s’agit pas de désirer être tout-puissants, mais seulement réaliser très simplement, que par le Christ, par la puissance de son nom, nous sommes associé au pouvoir créateur de Dieu, qui consiste à nommer les choses, à poser un nom sur le réel, et à pouvoir prendre autorité sur lui. Nous ne croyons pas en notre puissance. Nous ne croyons même pas à la “puissance de la prière“, mais nous croyons en la puissance de Dieu, c’est pourquoi nous prions. Et les montagnes s’aplanissent.
Jésus, à la suite d’Esaïe, nous offre une solution pour régler la majeure partie de nos problèmes. Plutôt que d’aller devant Dieu en geignant et en lui disant : « Tu sais, Seigneur, j’ai de gros gros gros obstacles devant moi. J’ai de grands grands grands problèmes. », le mieux, c’est d’aller chercher un peu de courage et de force auprès de l’Eternel, de se laisser remplir du Saint-Esprit, et d’aller devant ses problèmes, et de leur dire : « Eh, mes problèmes, est-ce que vous réalisez que j’ai un grand grand grand Dieu ? Alors, vous dégagez ».
Voilà une bataille comme Jésus les menait. Plutôt que de dire à Dieu l’immensité de nos problèmes, dire à nos problèmes l’immensité de notre Dieu ! Renverser la tendance, inverser la vapeur, intervertir les rôles. Ce ne sont plus les événements qui décident de tout dans ma vie, mais c’est moi qui commence à imprégner les événements, sans croire que je les maîtrise totalement, mais en m’en saisissant, main dans la main avec mon Seigneur.
Voilà une façon de vivre. Il ne reste plus, après, qu’à entourer ça d’un immense amour pour que toute velléité de puissance ou de domination soit écrasée. Il ne reste plus qu’à écouter le conseil de Paul, et à lâcher prise, mais non plus devant les événements, mais lâcher prise devant celui qui veut écrire l’histoire avec nous, le Seigneur, et surtout, lâcher prise devant son incroyable amour pour nous en nous rappelant ceci : « Je peux avoir toute la foi, même jusqu’à transporter des montagnes, mais si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien ».
Que l’amour de Dieu structure ici même et dès aujourd’hui un peuple courageux, audacieux, et plein de foi.
Amen
2008
Guérir de l'ingratitude
Prédication donnée au Temple du Marais le dimanche 13 juillet 2008
Texte biblique
Luc 17:11-19
11 Jésus marche vers Jérusalem. Il traverse la Samarie et la Galilée. 12 Il entre dans un village, et dix lépreux viennent à sa rencontre. 13 Ils restent assez loin de Jésus et ils se mettent à crier : « Jésus, maître, aie pitié de nous ! » 14 Jésus les voit et il leur dit : « Allez vous montrer aux prêtres. » Pendant qu’ils y vont, ils sont guéris. 15 Quand l’un d’eux voit qu’il est guéri, il revient et, à pleine voix, il dit : « Gloire à Dieu ! » 16 Il se jette aux pieds de Jésus, le front contre le sol, et il le remercie. Cet homme est un Samaritain. 17 Alors Jésus dit : « Tous les dix ont été guéris. Et les neuf autres, où sont-ils ? 18 Parmi eux tous, personne n’est revenu pour dire “Gloire à Dieu” . Il n’y a que cet étranger ! » 19 Et Jésus dit au Samaritain : « Lève-toi, va, ta foi t’a sauvé. »
Prédication
Il y a dans ce texte trois verbes différents pour dire un même verbe en français : guérir. Mais tous parlent d’une facette particulière de la guérison : l’un parle plutôt de purification, quand le mal et la maladie sont nettoyés, brûlés. Le second parle de rétablissement, quand quelque chose est remis comme il faut. Le troisième parle de salut, quand on est sauvé d’un grand péril.
C’est comme si Luc, qui était médecin, et donc avait quelques idées bien précises sur la guérison, nous disait qu’il y avait trois étapes dans la guérison de ces dix lépreux qui sont venus vers Jésus.
Il y a d’abord une étape technique, avec diagnostic, thérapeutique, et contrôle de l’efficacité du traitement. A l’époque, pas d’antibiotique, ou, plus précisément aujourd’hui pour la lèpre, pas de polychimiothérapie, le traitement qui existe pour en venir à bout. En l’absence de moyens, Jésus guérit par la puissance du Saint-Esprit, mais il en fait une affaire médicale et juridique, car il appelle les dix lépreux à rejoindre les prêtres pour faire constater la guérison. C’est un peu, dans le contexte, comme quand on doit aller faire tous les trois mois des prises de sang après une maladie grave aujourd’hui, pour vérifier qu’il y a bien guérison. Les prêtres seuls étaient habilités à constater la guérison, à déclarer la personne à nouveau pure, alors que la lèpre était l’impureté par excellence. Cette première phase est celle qui est décrite par le verbe katharizo, guérir par purification.
La deuxième étape de la guérison, on la découvre avec le lépreux samaritain qui va comprendre qu’il s’est passé autre chose qu’une simple guérison fonctionnelle, une simple guérison du corps. Il va employer le verbe iaomai, qui veut dire être guéri, et se sentir raffermi, consolidé, solide. C’est plus qu’une simple guérison du corps. C’est tout son être qu’il découvre rééquilibré dans ce temps de convalescence. C’est la deuxième phase de la guérison, celle qui va susciter en lui beaucoup de joie. Il réalise que c’est un don de Dieu que d’être rétabli de cette façon-là. Ce n’est pas qu’un traitement efficace qui aurait opéré sur l’extérieur, sur sa peau et ses membres, sur sa maladie, sur son bacille, mais c’est une guérison intérieure. Il est guéri bien au-delà de sa maladie, dans son humanité. Il a retrouvé sa place dans la société. Cette deuxième phase de la guérison lui permet d’ailleurs de venir aux pieds de Jésus, alors que dans leur première rencontre, il avait obligation de se tenir à distance pour ne pas contaminer ses interlocuteurs. Il est rétabli dans une proximité, dans une vie sociale rendue à nouveau possible. Il pourra désormais aussi être un prochain. Jusqu’alors il n’était qu’un lointain. Et cet événement le remplit de joie, au point que son cœur déborde de reconnaissance. Il allait, louant et glorifiant Dieu à haute voix.
Les neuf autres aussi ont été guéris ; et pourtant, c’est comme si Jésus nous disait, par la plume de Luc, que leur guérison n’est que partielle, puisqu’ils n’ont pas su vivre les deux dernières phases de ce processus. Notamment, ils n’ont manifestement pas pris le temps de la reconnaissance, le temps de reconnaître ce qui se passe, et grâce à qui tout cela a eu lieu. Ils sont finalement assez ingrats car leur cœur est satisfait de ce qui vient de se passer, mais pas au point de remercier celui qui en est à l’origine. Il manquera toujours quelque chose à cette guérison.
La joie du lépreux samaritain, qui revient pour remercier, va le conduire dans la troisième et dernière phase de sa propre guérison. Jésus va lui dire que sa foi l’a guéri, avec ce verbe qu’on traduit plutôt par sauver, sozo. « Lève-toi, va ; ta foi t’a sauvé ». Il s’agit donc non seulement d’une guérison de son corps, puis de sa personne, mais maintenant de son histoire, de sa Vie avec un grand V, de son être le plus profond. Et c’est bien l’action de grâces qui libère cette dernière étape du processus de guérison.
Dans bien des étapes de l’existence, dans bien des difficultés surmontées et des épreuves traversées, nous oublions l’ultime phase de notre guérison intérieure, qui est celle de l’action de grâces, qui est pourtant la clé de tout aboutissement en matière spirituelle. « Rendez grâces en toutes choses, car c’est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ » disait Paul au Thessaloniciens (1Thess 5:18). Nos remerciements sont le gage de notre salut. Notre joie qui monte vers Dieu est une assurance de notre salut déjà obtenu pour nous par le Christ. Jésus, en effet, ne dit pas au lépreux que sa foi va le sauver, ou qu’elle le sauve désormais, mais qu’elle l’a déjà sauvé. A partir du moment où vous avez cru et où vous avez remercié Dieu, vous avez déjà été sauvé, guéri du péché, qui est la pire de toutes les lèpres.
A l’heure où la bonne santé est presque devenue une idolâtrie collective, à l’heure de la survalorisation du corps, au jour des déficits fascinants de la Sécurité Sociale, et à l’époque de la surmédicalisation, douze petits versets venus du fond des âges viennent nous redire que la guérison est plus que la santé de notre organisme.
Dans une époque où la reconnaissance n’est pas très à la mode, à l’heure où les droits ont plus de poids que les devoirs, au jour où ceux qui devraient remercier ne viennent pas et celui qui est étranger, lui, vient, douze petits versets venus du fond des âges viennent nous persuader que l’action de grâces est ce qu’il y a de plus précieux pour la guérison pleine et entière de nos vies personnelles comme de notre monde dans ce qu’il a de plus vaste.
De la purification à la consolidation et au salut, il y a un cheminement de vérité sur lequel nous sommes appelés, tous, à marcher, nous qui sommes des paralytiques de la louange, des atrophiés du remerciements, des handicapés de la gratitude.
Rendez-vous compte de tout ce que le Seigneur a fait pour vous. N’est-ce pas magnifique. Réalisez tout ce qui va bien, comparé à ce qui va mal, et qui pourtant attirer tellement notre attention, notre préoccupation. Dans votre corps, dans votre existence, faites la liste de tout ce qui fonctionne très bien, plutôt bien, et plutôt mal. Vous verrez la disproportion ! Il y a de quoi rendre gloire à Dieu. Que nous serions heureux si nos esprits se disciplinaient à refuser la tyrannie d’une aigreur d’estomac, l’envahissement d’une dent cariée, la dictature d’une déception sentimentale.
Oui, « Rendez grâces en toutes choses, car c’est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ ». En remerciant Dieu, nous brandissons comme un trophée l’assurance de sa victoire, nous agitons la bannière de sa bénédiction sur nos existences, nous nous mettons à genoux devant celui qui a écrasé toutes nos lèpres. C’est ça qui guérit, c’est ça qui sauve, c’est ça qui fait vivre vraiment.
Amen