Apocalypse, Ce que l’Esprit dit aux Eglises – Février et Mars 2024

L’Apocalypse ! Rien que le mot fait peur ! Pour beaucoup de nos contemporains, cela sonne comme « catastrophe », « désolation », « destruction » … Bref de quoi faire fuir !

Pourtant, le mot veut « seulement » dire : « Révélation ». Bien sûr, une révélation n’est pas toujours quelque chose d’agréable, surtout quand il s’agit de dévoiler un fait ou une vérité qui avait été dissimulée pour ne surtout pas être montrée ! Mais c’est aussi une source de soulagement, d’encouragement, car cela vient montrer une direction, nous indiquer un sens, qu’on avait peut-être perdu de vue ou auquel on n’avait jamais pensé avant.

Les chapitres deux et trois de ce livre illustrent tout à fait ces deux aspects du mot apocalypse-révélation. Ils compilent les paroles que Jésus, par son Esprit, est venu demander à Jean de transmettre à sept Eglises du bassin méditerranéen. Plusieurs d’entre elles nous sont aujourd’hui pour ainsi dire inconnues, mais le message qui leur est adressé demeure d’une grande pertinence pour nos communautés d’aujourd’hui, dans les temps plus que troublés que nous traversons. Ces révélations sonnent comme un réveil qui vient secouer quelqu’un d’endormi ou menacé de s’endormir. Est-ce que cela aura le même effet sur nous ?

 

SEMAINE 1 : DANS LA REPENTANCE, APOCALYPSE 3.1-6

VERSET CLE !   « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux Eglises ». (Apocalypse 3 : 6)

QUESTION BÊTE MAIS PAS SI BÊTE ! Vivez-vous une relation vivante avec le Seigneur en ce moment ? Comment va votre prière ?

MERCI ! Seigneur, pour tous les moments où tu nous as relevé après des périodes difficiles, et où nous avons pu nous rendre compte que tu étais là, même au cœur de l’épreuve.

BIBLE !  Lire Apocalypse 1 puis 3. 1-6

  1. Pourquoi Jean se trouve-t-il là où il est ?
  2. Comment comprenez-vous et que ressentez-vous à la lecture des versets 4-5, 7-8 et 17-18 (Apocalypse 1) ? Pourquoi Jésus se révèle-t-il d’une façon aussi frappante ?
  3. Quels sont les reproches adressés à l’Eglise de Sardes ? Est-ce qu’il y a des résonances avec votre vie chrétienne ?
  4. Malgré la très forte impression que cette vision a eu sur Jean, y a-t-il dans le texte des éléments concernant Jésus qui vous touchent positivement, qui sont une bonne nouvelle pour vous ?

PRIONS ! Seigneur Jésus, à la suite de Jean, nous voulons te reconnaître comme notre Seigneur, le Premier et le Dernier. Donne-nous, même à travers l’épreuve, de recevoir de toi la bonne nouvelle de ta maîtrise de tous les événements de nos vies. Amen.

LA RÉFLEXION ! 

Le contexte de rédaction de l’Apocalypse est un contexte de persécution pour l’Eglise (verset 9). Ce type de contexte peut nous sembler étranger à nos préoccupations et donc nous laisser penser que ce livre n’a rien à nous dire. Pourtant les trois premiers chapitres peuvent nous concerner directement. En effet, outre la persécution, l’adversaire a plein de manières de mettre à mal la vie de l’Evangile parmi les chrétiens. L’un de ces moyens est l’endormissement, du fait du confort ou de trop grandes certitudes. C’est pourquoi, Dieu suscite régulièrement des réveils parmi les chrétiens.

Qu’est-ce qu’un réveil ? Le passage du sommeil à l’état de veille ; le fait de reprendre une activité (après un temps de « sommeil ») ;  le fait de revenir à la réalité (après un beau rêve) – Dictionnaire

Dans le Nouveau Testament, on trouve essentiellement des églises naissantes (car l’église du Christ est en train de naître), mais aussi des Eglises déjà en train de s’endormir ou de mourir (parallèle entre sommeil et mort) et à qui on adresse un appel à se réveiller. Or le danger de s’endormir arrive quasiment dès après la naissance et c’est dangereux pour l’Église. C’est pour cela que Jésus nous appelle à la vigilance. Pour chaque croyant, l’entrée dans la foi peut être considérée comme un « Réveil », du passage d’un état d’ignorance ou d’inconscience à un état de plus grande lucidité (cf Jean 9,39-41 ou Eph 5,14). Mais le danger d’endormissement/de mort nous guette tous.

A la fin de chacune des lettres que Jésus lance aux 7 Eglises dans le livre de l’Apocalypse (chapitres 2 et 3), il y a cette formule : « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux Eglises ». Une Eglise est réveillée quand elle écoute ce que le Saint Esprit de Dieu lui dit. Et le premier signe de l’action de l’Esprit Saint dans la vie d’une personne ou d’une communauté, c’est la repentance.

Une Eglise est réveillée dans la repentance. La première Eglise est née dans la repentance, quand le Ressuscité est venu auprès des onze leur reprocher leur incrédulité quant à sa résurrection. Les onze avaient le message. Ils avaient fait des choses, vu des miracles. Ils avaient même affirmé qu’ils avaient tout compris de qui était Jésus (Jean 17). Mais il leur manquait une foi vivante attachée à l’expérience de la présence du ressuscité. Le Christ est venu les faire se repentir de cela, et alors l’Esprit Saint a pu descendre sur eux. Sur les sept Eglises auxquelles Jésus s’adresse dans le livre de l’Apocalypse, il y en a 5 qui doivent se repentir, mais c’est surtout le cas de l’Eglise de Sardes (3. 1-6).

Pour être réveillée, l’Eglise doit se repentir de s’être endormie, ou d’avoir vécu jusqu’ici dans l’inconscience de certaines réalités de foi. Elle se repent de sa désobéissance et cela vient de sa prière, pas d’une réflexion ou d’une introspection, ou d’une série d’études sur sa situation sociologique.

Y a-t-il des choses dont nous devons nous repentir ensemble en tant qu’Eglise, en tant que mini, en tant que chrétiens ?

 

SEMAINE 2 : DANS LA VÉRITÉ APOCALYPSE 2. 12-17

VERSET CLE ! « Repens-toi donc, sinon je viendrai bientôt à toi et je les combattrai avec l’épée de ma bouche. » (Apocalypse 2 :16)

QUESTION BÊTE MAIS PAS SI BÊTE ! Vous avez sans doute connu des moments où vous avez remis en question les affirmations de la foi chrétienne. A quoi cela était-il dû, d’après vous ?

MERCI ! Seigneur, pour ton Saint Esprit qui nous aide à persévérer même quand nous sommes assaillis de questions et de remises en cause de notre foi.

BIBLE ! Lire Apocalypse 2. 12-17

  1. Quels sont les reproches faits à l’Église de Pergame ?
  2. De quoi cette Église est-elle menacée par Jésus ?
  3. Qu’est-il promis au « vainqueur » ?
  4. Quelles sont les vérités bibliques sur lesquelles vous pensez qu’il faut rester ferme, en tant que chrétien, et en tant qu’Église ?

PRIONS ! Seigneur Jésus, viens nous aider à garder clairement à l’esprit les vérités qui te concernent. Aide-nous à les vivre, autant sinon plus qu’à les comprendre. Car c’est grâce à elles que nous recevrons toujours plus profondément notre identité véritable. Amen.

LA RÉFLEXION !

Éléments de vocabulaire

Ange : être spirituel, porteur d’un ou plusieurs messages ou fonctions de la part de Dieu. Ici, l’ange désigne sans doute l’essence spirituelle de chaque église, faisant l’interface entre la communauté et Dieu.

Pergame : capitale de l’Asie Mineure, centre culturel et religieux très important de la civilisation grecque et orientale. Cette ville cristallise le conflit entre la Révélation et la civilisation païenne.

Celui qui a l’épée à deux tranchants : cette expression désigne Christ ! L’épée, c’est la Parole de Christ, la Parole de vérité, qui combat le mensonge.

Le trône de satan fait sans doute référence à l’autel du dieu païen Zeus ou au culte d’Esculape (dieu païen de la guérison), qui attirait beaucoup de gens à Pergame.

Antipas : évêque de Pergame, martyrisé sans doute en l’an 83.

La doctrine de Balaam fait référence au personnage de Balaam (Nombres 22-24) qui, tout en essayant de servir Dieu, cherchait surtout à satisfaire ses propres intérêts – opposés à ceux de Dieu. Or, Dieu s’attend à ce que nous lui obéissions pleinement, de tout notre cœur. 

La doctrine des Nicolaïtes est identifiée à celle de Balaam. 

La manne est la nourriture que les Israélites ont reçue pendant tout leur voyage à travers le désert avant d’arriver en Terre Promise.

 

Éléments de réflexion

La foi chrétienne est le fondement de notre identité, mais elle est tout sauf une évidence ! Croire que Dieu est venu jusqu’à nous en un être humain, qu’il est “un en trois personnes”, que Jésus était à la fois vraiment homme et vraiment Dieu, et qu’il est mort pour nos péchés et ressuscité pour que nous soyons considérés par Dieu comme ses enfants, tout cela n’est pas si facile à intégrer…

Il y a donc un réel danger de chercher à adapter la foi chrétienne aux idées, aux modes, aux codes du moment. Dès les débuts du christianisme, ce problème s’est posé aux chrétiens, comme nous le voyons cette semaine avec la Lettre à l’ange de l’Église de Pergame.

Avant d’être une série de concepts à comprendre, les affirmations fondamentales du christianisme sont des vérités à vivre qui entraînent des conséquences dans notre façon d’être de chaque jour. 

La remise en question de ces vérités ne constitue pas un problème moral, mais elle nous ferait tout simplement quitter le christianisme. La sévérité des paroles reçues ici par Jean est à la mesure de l’enjeu : on ne doit pas transiger avec le cœur de la foi chrétienne, sinon les conséquences pratiques pourraient s’avérer désastreuses pour les individus comme pour la communauté.

L’Église de Pergame est d’abord félicitée pour sa fidélité au Nom de Christ. Ce qui tient une Église ferme dans sa foi, c’est son rapport à la vérité de cette foi, vérité qui est l’être même de Jésus (« Je suis le chemin, la vérité et la vie »). 

Une Église vivante est une Église qui sait dire non aux discours qui déforment la vérité qu’est Christ en tentant de l’adapter aux idées du moment. Une Église reste éveillée quand elle est à l’écoute de son Seigneur pour parler au monde et l’appeler au repentir. Trop souvent aujourd’hui, on inverse carrément les termes en voulant nous convaincre que l’Église doit écouter le monde pour parler au Seigneur et l’appeler à se repentir, lui, le Seigneur !!! 

Une Église éveillée, qui est à l’écoute de son Seigneur pour parler au monde et l’appeler au repentir, c’est une Église pour laquelle l’évangélisation reste le cœur de sa mission.

Évangéliser, ce n’est pas faire la leçon, mais témoigner, de toutes les manières possibles, et par là même amener à la repentance, laquelle prépare à la conversion. Conversion à l’Éternel, notre Dieu, et non aux modes éphémères du monde.

 

SEMAINE 3 : SE RÉVEILLER DANS L’AMOUR Apocalypse 2.1-7

VERSET CLÉ ! « Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour. » (Apocalypse 2 : 4)

QUESTION BÊTE MAIS PAS SI BÊTE ! Avez-vous une routine de prière avec Dieu ? Si oui, laquelle ?

MERCI ! Seigneur, merci de t’être révélé à chacun de nous en Jésus-Christ, et de nous avoir fait changer d’attitude dans bien des domaines. Aide-nous à garder, vivant et joyeux, le souvenir de ce que tu as accompli dans nos vies !

BIBLE ! Lire Apocalypse 2.1-7

  1. De quoi Jésus félicite-t-il l’Église d’Éphèse au début de son message ?
  2. Quels sont les reproches qui lui sont faits ensuite ?
  3. Qu’est-il promis au « vainqueur » ?

PRIONS ! Seigneur Jésus, nous voulons vivre toute notre vie dans l’amour que tu nous as manifesté. Mais nous reconnaissons que les difficultés et la routine nous ont maintes fois fait perdre l’émoi de nos premiers moments de vie avec toi…

Quelques éléments de vocabulaire et d’histoire

Éphèse : ville portuaire la plus importante d’Asie Mineure (avec Pergame, avec qui elle partage le titre de capitale de la région). Nœud de communication entre l’Orient et l’Occident, c’est aussi un ancien foyer de culture (le philosophe Héraclite en était originaire, et le temple d’Artémis était l’une des sept merveilles du monde). Éphèse a été une des premières villes d’Asie Mineure à recevoir l’Évangile et son Église était parmi les plus importantes de l’époque des premiers chrétiens.

Celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, celui qui marche au milieu des sept chandeliers d’or : cette expression désigne Christ ! On peut remarquer qu’à chaque début de lettre, Jésus est désigné par des caractéristiques qui sont déjà mentionnées dans le chapitre 1 de l’Apocalypse.

Ton chandelier : Cette image désigne l’Église, en tant que communauté humaine qui, comme un chandelier, porte la lumière et éclaire tout le lieu où elle se trouve. Chacun de nous, l’Église à laquelle nous appartenons, est une lumière pour le monde, recevant et portant la vraie lumière qui est Jésus.

On peut relire ce qui a été dit semaine 2 au sujet de « la doctrine des Nicolaïtes ».

LA RÉFLEXION !

Être chrétien, c’est avant tout une relation de foi et d’amour avec Dieu, qui se construit au moment de notre conversion et qui, comme toute relation amoureuse, doit s’entretenir par l’attention à l’autre, le dialogue, la vie commune, les souvenirs partagés et les projets élaborés.

Il arrive que, dans un couple, les choses coincent parce que l’on a oublié ce qui faisait le feu des premiers temps. Dans notre relation avec Dieu, il en va de même et c’est ce que Jésus vient redire à l’Église d’Éphèse.

On peut mener sa vie courageusement, assumer ses responsabilités, tenir ferme face aux épreuves, mais si l’on ne vit pas un peu d’amour dans son quotidien, c’est beaucoup plus difficile. Cette place centrale de l’amour est tout aussi importante dans la vie de foi et la vie d’une Église tout entière. C’est pourquoi Jésus invite l’Église d’Éphèse à se souvenir de son premier amour, des premiers temps de sa conversion. Il s’agit aussi de ne pas s’endormir dans une routine qui nous fait oublier le véritable miracle que constitue la relation à Dieu en Christ. C’est vraiment une chose à laquelle il ne faut pas s’habituer !

Jésus commence par féliciter l’Église d’Éphèse pour son courage dans la persécution et son intégrité dans le maintien de la vérité. Mais cela ne suffit pas, aux yeux de Jésus, car cette persévérance se fait sans amour. Persévérer dans la morale ou le dogmatisme, ne permet pas de garder notre foi vivante, que ce soit individuellement ou communautairement. Sinon, on court le danger du légalisme (verset 4). Dans un couple, l’infidélité est quelque chose qui fait souffrir le couple, plus que quelque chose qui n’est « pas bien » et qui appellerait un simple jugement moral. Quand un mari parle de sa femme en disant des choses complètement fausses à son sujet, sa femme peut légitimement se sentir blessée. C’est pareil avec les vérités de la foi. C’est par amour pour Dieu, pour vivre une relation vivante avec lui que l’on retrouve le sens de la vérité de qui est Dieu et de ce qu’il veut.

Est-ce que chacun de nous peut se rappeler son premier amour pour Dieu ? Qu’est-ce qui était le plus beau alors ?

SEMAINE 4 : DANS L’HUMILITÉ, APOCALYPSE 2. 8-11

VERSET CLE ! « Ne redoute pas ce que tu vas souffrir. » (Apocalypse 2 : 10)

QUESTION BÊTE MAIS PAS SI BÊTE ! Avez-vous déjà rencontré quelqu’un de vraiment humble ? A quoi l’avez-vous reconnu ? Quelle impression cela vous a-t-il fait ?

MERCI ! Seigneur notre Dieu, pour ton humilité qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Que toi, le Créateur de tout ce qui existe, tu sois assez humble pour te rendre présent à nous en Jésus, pour accueillir nos prières parfois très intéressées, pour marcher à notre rythme sur le chemin de la sanctification, nous humilie et nous remplit de reconnaissance. Amen.

BIBLE ! Lire Apocalypse 2. 8-11

  • Comment l’Église de Smyrne se porte-t-elle ?
  • A quoi peut-on comprendre que cette Église est humble ?
  • Quelles promesses Jésus fait-il à cette Église ?
  • Et nous, où en sommes-nous avec l’humilité dans nos propres vies (à l’égard de nos proches, de nos collègues, en Eglise) ?

PRIONS ! Seigneur Jésus, sans humilité nous ne pouvons pas être en communion avec toi ni avec le Père. Donne-nous, par ton Esprit, le courage de tenir ferme dans les épreuves et d’en sortir plus humbles, plus près de toi, plus conscients que tout, dans nos vies, dépend de ta grâce. Révèle-nous notre pauvreté spirituelle et viens toi-même nous combler par ta présence. Amen.

LA RÉFLEXION !

Eléments de vocabulaire et d’histoire

Smyrne : aujourd’hui Izmir, en Turquie. Ancienne colonie grecque reconstruite à l’époque d’Alexandre le Grand, elle était un centre du culte de l’empereur. Ville portuaire la plus importante d’Asie Mineure, elle partage avec Pergame le titre de capitale de la région. On ne sait rien de l’Église de Smyrne.

« Le premier et le dernier, celui qui était mort et qui est revenu à la vie » : cette expression désigne Christ, à la fois comme Dieu et comme homme, mort et ressuscité !

Tribulation : affliction, tourment moral, épreuve.

« Synagogue de Satan » : le mot « synagogue » vient du mot grec sunagoge (assemblée ou église). La « synagogue de Satan » est une assemblée composée de personnes « qui se disent Juifs et ne le sont pas ».

Eléments de réflexion

Parmi les vertus chrétiennes, l’humilité est assez peu évoquée. Elle est pourtant fondamentale pour persévérer dans la foi et demeurer en Christ. Il s’agit d’un état spirituel extrêmement fragile, qui peut très vite s’évanouir, dès que l’on se rend compte que l’on en fait preuve !

Mais comme pour tous les autres dons spirituels, il ne s’agit pas d’abord de morale. Être humble n’est pas une qualité dont Dieu nous récompensera, mais une qualité qui nous permet d’être vraiment au diapason de Jésus, qui est doux et humble de cœur. Il s’agit d’occuper simplement et pleinement la place que Dieu nous donne, avec les talents qu’il nous a offerts, surtout sans penser qu’ils viennent de nous, mais sans non plus les refuser par fausse modestie.

Jésus encourage donc l’Église de Smyrne à cette humilité et à la fidélité à ce qu’elle a reçu de Dieu dans la situation où elle se trouve. C’est un appel à la véritable liberté et au vrai courage, car celui qui est humble est dans une relation si forte à Dieu qu’il sait n’avoir rien à craindre des souffrances dont la foi peut être l’occasion. Sans mérite de sa part, il se sait aimé de Dieu et cet amour est plus fort que la mort.

Le diagnostic de Jésus au sujet de l’Église de Smyrne est à la fois grave et encourageant. Dieu sonde les reins et les cœurs, il sait quelles sont les intentions réelles de chacun de nous derrière les apparences. Il sait que Smyrne, malgré son apparente pauvreté, est riche spirituellement.

L’état de bonne santé spirituelle d’une Église ne se mesure pas nécessairement à sa croissance numérique ou à sa richesse.

Son premier mouvement est et doit être celui de la reconnaissance pour son Dieu qui est miséricordieux. Elle vit donc de cette joie de la miséricorde de Dieu, et c’est ainsi qu’elle peut en témoigner autour d’elle. Elle est joyeuse d’être dans la vérité. Elle n’est pas propriétaire de la vérité. Mais elle est dedans :

« Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir » (Jean 16. 13).

Ainsi, une Église vivante est une Église qui accueille de nouvelles personnes nées de nouveau ou qui peut donner l’occasion de vivre cette expérience. C’est aussi une Église patiente, qui sait que les fruits mettent parfois du temps à mûrir, à cause des épreuves de la vie.

 

SEMAINE 5 : CONTRE LE SOMMEIL, LE DÉCOURAGEMENT, L’HOSTILITÉ, APOCALYPSE 3. 7-13

 

VERSET CLE ! « Je viens bientôt. Tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne. » (Apocalypse 3 : 11)

QUESTION BÊTE MAIS PAS SI BÊTE ! Y a-t-il des choses qui vous ont découragé ou qui vous découragent, dans votre vie de foi ?

MERCI ! Seigneur, pour ta fidélité. Même si nous ne le voyons pas toujours, surtout quand nous souffrons ou que nous traversons l’épreuve, nous voulons affirmer notre confiance en ta présence au plus profond de nos vies. Ton amour et ta bonté pour nous sont pour toujours ! Alléluia !

BIBLE ! Lire Apocalypse 3. 7-13

  • Que fait Jésus pour l’Église de Philadelphie ?
  • Quels dangers menacent cette Église ?
  • Qu’est-il promis au « vainqueur » ?
  • Sommes-nous prêts à souffrir dans l’humilité pour Christ ?

PRIONS ! Seigneur notre Dieu, nous ne savons pas de quoi demain sera fait pour nous et pour notre Église. Nous avons besoin de sentir que tu seras toujours présent avec nous, même si l’épreuve doit s’abattre sur nous. Donne-nous de la force, non seulement pour résister aux souffrances mais aussi aux tentations qui peuvent venir quand nous connaissons du succès. Amen.

LA RÉFLEXION !

Eléments de vocabulaire et d’histoire

Philadelphie : ville assez récente à l’époque de notre texte, elle avait été reconstruite après un tremblement de terre en 17 après Jésus-Christ. On ne sait rien de l’Église de Philadelphie.

« le Saint, le Véritable, celui qui a la clé de David, celui qui ouvre et personne ne pourra fermer, celui qui ferme et personne ne pourra ouvrir » : comme d’habitude, cette expression introductive désigne Christ.

« Synagogue de Satan » : sur cette expression, relire la note de la semaine 4.

Nouvelle Jérusalem : également appelée Tabernacle de Dieu, Ville sainte, Cité de Dieu, Cité céleste, Jérusalem céleste, Jérusalem d’en haut. Elle est mentionnée à plusieurs reprises dans la Bible (notamment Galates 4.26, Hébreux 12.22). C’est Apocalypse 21 qui en parle avec le plus de détails.

Eléments de réflexion

Au début de la vie chrétienne, tout peut nous sembler beau et facile. Nous débordons de joie et d’enthousiasme, nous voudrions que tout le monde se rende compte de l’amour de Dieu en Jésus-Christ. Nous voudrions nous engager dans beaucoup de choses et nous espérons que nos initiatives vont rapidement porter du fruit. Et puis…

Et puis vient la routine qui nous endort, viennent les épreuves qui nous font mal, les prières ardentes qui semblent ne pas recevoir de réponses, les souffrances autour de nous qui nous interrogent sur la vérité de l’amour de Dieu. Ou encore les responsabilités que la vie d’Église occasionnent, et certains succès qui peuvent monter à la tête. L’Église de Philadelphie semble avoir traversé de telles situations.

Le chemin chrétien est loin d’être parsemé de pétales de roses ! Mais, paradoxalement, c’est sans doute l’épreuve qui signe le plus clairement que nous marchons à la suite du Christ, car la souffrance est souvent la première ressource de l’adversaire contre ceux qui sont fidèles à Jésus.

L’Église de Philadelphie a manifestement connu la persécution et est demeurée fidèle. Ce que Jésus fait pour elle est immense ! Une telle autorité aurait de quoi monter à la tête des responsables et de membres de la communauté. La tentation qu’elle va ainsi traverser est très grande. Cette Église sait que le sommeil, c’est sa mort et que son état de veille n’est pas acquis une fois pour toutes. Elle doit donc tenir ferme, soit en progressant dans la foi et la mise en pratique des dons de l’Esprit (surtout l’humilité), soit en persévérant malgré les tribulations.

Une Église vivante est une Église qui sait qu’elle va souffrir et qui est prête à assumer cette souffrance sans y répondre par les mêmes moyens que ceux utilisés par ceux qui la font souffrir. C’est une Église qui sait qu’elle va souffrir, non seulement de la part des non croyants, mais aussi des autres croyants qui ne veulent pas être secoués ou qui sont persuadés d’avoir raison et qui ont de la haine pour ce que nous disons, faisons, incarnons (la “synagogue de Satan”).

 

SEMAINE 6 : DANS LA PRÉCARITÉ, APOCALYPSE 3. 14-22

VERSET CLE ! « Moi, je reprends et je corrige tous ceux que j’aime. Aie donc du zèle et repens-toi ! » (Apocalypse 3 : 19)

QUESTION BÊTE MAIS PAS SI BÊTE ! Y a-t-il des choses qui ne vous font ni chaud ni froid dans l’Église ?

MERCI ! Ô notre Dieu, pour l’amour que tu nous portes, qui doit nous pousser hors de nos indifférences. Tu ne veux pas que nous fassions du sur-place dans  notre vie spirituelle, ni que nous nous bercions d’illusions. Nous avons besoin de toi, aide-nous à toujours nous en souvenir ! Amen.

BIBLE ! Lire Apocalypse 3. 14-22

  • Quel est le problème de l’Église de Laodicée ?
  • Pourquoi la réaction de Jésus semble-t-elle si virulente ?
  • Avez-vous déjà entendu le verset 20 auparavant et dans quel contexte ?
  • Est-ce que c’est sûr qu’une Église bouillante est une Eglise superactive ? Et qu’une Église froide est une Église où tout le monde s’enquiquine ? Qu’est-ce que cela pourrait être d’autre ?

PRIONS ! Seigneur, nous ne voulons pas nous endormir dans la tiédeur. Viens nous secouer de nos indifférences, de nos fausses certitudes. Aide-nous à prendre conscience des zones de nos vies où nous nous croyons trop sûrs de nous, où de celles que nous n’avons jamais visitées avec toi. Dis-nous ce que nous devons faire quand nous nous rendons compte que quelque chose ne va pas dans notre relation avec toi. Nous avons confiance en ton amour et nous savons que c’est par amour que tu nous guides. Amen.

LA RÉFLEXION !

Eléments de vocabulaire et d’histoire

Laodicée : ville célèbre pour son industrie textile (sans doute une des raisons de l’appel à revêtir des vêtements blancs). L’Église dont on parle ici a sans doute été édifiée par Epaphras, un compagnon de Paul qui lui a adressé une lettre aujourd’hui perdue.

« l’Amen, le témoin fidèle et véritable, l’auteur de la création de Dieu » : comme d’habitude, cette expression introductive désigne Christ. Cette fois, on peut noter que les termes employés renvoient à l’autorité et à la souveraineté de Jésus, pour appuyer ce qu’il va dire ensuite.

« Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi » : ce verset est très souvent prononcé dans les liturgies de sainte cène, où il dit l’accueil sans réserve de Jésus. Remis dans son contexte, il a un caractère un peu moins irénique, mais il est quand même porteur d’une bonne nouvelle !

Eléments de réflexion

Autant l’humilité est un cadeau précieux à recevoir de Dieu, autant l’orgueil et les fausses certitudes sont sans doute le danger le plus grand de la vie chrétienne ! Il n’y a rien de pire que de se croire arrivé, spirituellement parlant. L’aveuglement qui en découle quant à notre situation véritable peut être vraiment terrible !

On peut être conscient du danger, mais comment réagir face à sa menace ? L’annonce faite à l’Église de Laodicée nous donne un remède… de cheval !

Dans la certitude d’être arrivée, l’Église de Laodicée a trop voulu ménager la chèvre et le chou, ce qui a eu pour résultat une tiédeur que Dieu vomit. Remarquons d’ailleurs que Dieu ne demande pas une Église forcément bouillante (verset 15) !

Une Église qui est comme celle de Laodicée se croit riche, elle se croit arrivée, elle se croit sans problème. Parfois, une cure d’amaigrissement (numérique ou même financier) peut être nécessaire pour qu’une communauté revienne à la vie spirituelle. Une Église est éveillée dans la précarité, dans la conscience de sa dépendance absolue à son Seigneur, une Église est éveillée lorsqu’elle est prête à accueillir son Seigneur qui frappe à sa porte et vient la reprendre parce qu’il l’aime.

Une Église est maintenue vivante par son Seigneur qui l’aime. Il vient la réveiller parce que son sommeil signifie sa mort prochaine, et qu’il ne veut pas que son Eglise meure.

 

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