Esprit, âme et corps : Comment en prendre soin – Avril 2024

Dans sa première lettre aux Thessaloniciens, l’apôtre Paul nous rappelle que les êtres humains sont faits en trois dimensions : “Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers ; que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé sans reproche à l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ !”, 1 Thessaloniciens 5:23. Nous sommes appelés à porter attention aux trois dimensions de notre être : négliger notre corps peut avoir un impact négatif sur notre état émotionnel ; donner trop d’importance à nos émotions peut causer du tort à notre vie spirituelle. Dans la Bible, la nature spirituelle et la nature charnelle de l’être humain sont souvent opposées, cela ne signifie pas que négliger notre âme et notre corps soit une attitude spirituelle. Explorons ensemble comment prendre soin de tout notre être.

SEMAINE 1 : PRENDRE SOIN DE L’ESPRIT

VERSET CLE !Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité.” Jean 4 : 24.

QUESTION BÊTE MAIS PAS SI BÊTE ! Pensez-vous avoir déjà été secouru par un ange, envoyé par Dieu ?

MERCI ! Seigneur, de ce que Tu nous as fait à Ton image.

BIBLE ! Lire Ephésiens 6 : 10-20 et Ephésiens 5 : 18-20 

  1. Comment comprenez-vous le verset 12 ? Avez-vous conscience de l’existence de ce monde spirituel ?
  2. Comment comprenez-vous l’expression “les traits enflammés du Malin“. Arrivez-vous à les identifier quand ils vont sont envoyés ?
  3. Comment votre relation avec le Saint-Esprit se manifeste au quotidien ?
  4. Quel est votre 1er réflexe, lorsque vous êtes éprouvés par un collègue, un membre de votre famille ? Êtes-vous conscients de l’impact de votre prière pour les autres ? Ceux que vous appréciez comme ceux qui vous mettent au défi ?

PRIONS ! Nous pouvons demander à Dieu de nous révéler l’impact de notre prière dans le monde spirituel et dans le monde réel. Que ce soit notre prière pour des sujets personnels ou pour les autres. Nous pouvons également prier pour expérimenter les dons spirituels, pour l’édification du Corps du Christ.

LA REFLEXION ! 

Préalable : Être conscient que nous sommes esprits et enfants de Dieu 

Ce passage en Ephésiens 6 est souvent invoqué pour parler du combat spirituel. Sa lecture a également pour effet de nous rappeler que le monde physique que nous appréhendons avec nos 5 sens humains n’est pas le seul qui existe et n’est, assurément, pas le seul à exercer une influence sur nos existences. Et si, ce qui se produit dans le monde spirituel peut avoir une incidence dans notre quotidien, nous pouvons également avoir une incidence sur la réalité spirituelle car nous sommes, nous-mêmes, esprits. En effet, nous avons été créés à l’image de Dieu, qui est lui-même Esprit (Genèse 1:26 et Jean 4:24). Si comprendre et saisir la totalité de l’essence divine est au-delà de notre entendement, nous pouvons reconnaître la dimension spirituelle de notre être. 

Lorsque nous avons accepté Jésus Christ comme Seigneur et Sauveur, en plus d’être esprit, nous devenons aussi les enfants de Dieu, sauvés par grâce et justifiés par le sang de Christ. Nous pouvons donc revêtir avec assurance la “cuirasse de la justice”, dont il est fait mention au verset 14, qui nous rappelle que le sang de Jésus versé à la croix est le prix payé pour nos péchés. 

Cela ne signifie pas que nous sommes tout-puissants et indépendants. Au contraire, au verset 10, l’apôtre Paul nous encourage à nous appuyer sur Dieu et à rechercher des forces en Lui. Dans sa parabole de la vigne et des vignerons, Jésus nous rappelle qu’il n’est pas possible de porter de porter du fruit si nous ne restons pas attachés à Dieu (Jean 15:1-11). Ainsi, prendre soin de notre esprit consiste à rester attaché à Dieu en maintenant notre relation, notre connexion avec Lui. 

Prendre soin de l’esprit par la prière et grâce au Saint-Esprit 

Une des manières de maintenir notre connexion avec Dieu est par la prière. L’apôtre Paul, dans le verset 18, nous invite : “Priez en tout temps par l’Esprit”. C’est par le Saint-Esprit que nous pouvons entrer en relation avec Dieu. Avant de quitter la Terre, Jésus a consolé ses disciples en leur rappelant que le Défenseur, l’Esprit de vérité serait envoyé. Cette promesse est aussi disponible pour nous. 

Prendre soin de l’esprit par la lecture de la Parole 

Le Seigneur peut également utiliser nos temps de lecture biblique pour fortifier notre esprit et maintenir la connexion avec nous. Dans le verset 14, l’apôtre Paul nous recommande d’avoir à nos reins “la vérité pour ceinture”. Nous nourrir des exploits et promesses de Dieu inscrits au sein des Ecritures fortifie et encourage notre foi. Au verset 17, il est même fait mention d’une “épée” pour décrire la Parole de Dieu, qui représente les textes bibliques lus à la lumière de la révélation du Saint-Esprit. 

Prendre soin de l’esprit par la louange et la reconnaissance 

En Ephésiens 5 : 18-20, l’apôtre Paul nous encourage également à être “rempli de l’Esprit”. Dans la suite de lecture de ce passage, nous comprenons que célébrer Dieu de tout notre cœur, notamment par la déclamation de chants et de psaumes est ce qui nous permet, effectivement, d’être rempli de l’Esprit. Louer Dieu pour Sa bonté et Sa magnificence, nous souvenir qu’Il nous a fait du bien et Lui rendre grâce est une belle manière de maintenir notre connexion avec Lui. 

Prendre soin de l’esprit avec le combat spirituel 

Prendre soin de notre esprit signifie aussi le protéger. L’apôtre Paul mentionne les “traits enflammés du Malin”. En tant qu’être spirituel, nous pouvons aussi être la cible d’attaques dans le spirituel, attaques qui ont un impact bien réel dans le monde physique. Nous ne sommes pas démunis face à ces attaques. Nourrir l’assurance de notre foi en Dieu, en Sa fidélité, nous permet d’y résister. 

Prendre soin de l’esprit des autres 

L’impact que nous pouvons avoir dans le monde spirituel doit également être mis au service des personnes qui nous entoure. Ce passage se termine par la recommandation de prier pour lui et “pour tous les saints”, c’est-à-dire, pour tous nos frères et sœurs en Christ et notamment pour l’église, ses membres, les responsables. Nous sommes également appelés à prier pour ceux qui ne connaissent pas encore le Seigneur, pour leur salut, pour que Dieu ouvre les yeux de leur cœur (Ephésiens 1:18).

SEMAINE 2 : PRENDRE SOIN DE L’ÂME

VERSET CLE !Garde ton cœur plus que toute autre chose, Car de lui viennent les sources de la vie.” Proverbes 4:23 

QUESTION BÊTE MAIS PAS SI BÊTE ! Au quotidien, quelles activités/choses simples vous procurent de la joie ? 

MERCI ! Seigneur pour l’intelligence et la personnalité que tu as donné à chacun, merci pour nos émotions. 

BIBLE ! Lire ensemble Proverbes 4:10-27 puis (éventuellement après les questions 1. et 2.), Ecclésiaste 4:7-12 

  1. Au verset 17, l’auteur des Proverbes nous parle de ces hommes qui “se nourrissent du pain de la méchanceté” et qui “boivent le vin de la violence”. Et vous, au quotidien, de quoi nourrissez-vous votre âme, de quoi vous abreuvez-vous (médias, lectures, discussions…) ? Pouvez-vous identifier les effets que votre consommation a sur la santé de votre âme ?
  2. Comment comprenez-vous le verset 23 en Proverbes 4 ? Comment réussissez-vous à garder votre cœur même après des épreuves, des conflits, des déceptions ? Est-ce un défi pour vous ? 
  3. Après la lecture du passage d’Ecclésiaste : Êtes-vous conscients de votre besoin relationnel ? Arrivez-vous à le combler ? Sinon, quels sont les obstacles et quelles solutions envisagez-vous ? 
  4. Êtes-vous à l’écoute du besoin relationnel de ceux qui vous entourent ? Avez-vous, dans votre entourage, des personnes qui souffrent de solitude et qui pourraient bénéficier de votre compagnie ? À l’échelle de l’église, comment pouvons-nous nous engager pour que le moins de personne possible se sente seul ? 

PRIONS ! Seigneur, aide-nous à établir nos priorités avec sagesse. Aide-nous à valoriser ce qui est important pour Toi, à nous aimer et à passer du temps de qualité les uns avec les autres. Nourris notre créativité pour que nous déployons des remèdes à la solitude et à l’isolement, dans l’église et, ailleurs. Permet que chacun prenne sa part du fardeau et se sente responsable de prendre des initiatives. 

LA REFLEXION ! 

Point de contexte : Les livres des Proverbes et de l’Ecclésiaste sont traditionnellement attribués à Salomon, le fils du roi David, et auraient été rédigés environ 900 ans avant la naissance de Jésus Christ. 

Le livre de l’Ecclésiaste commence par l’affirmation que tout ce qui trouve sur cette terre est vanité et conclue en résumant “Crains Dieu et observe ses commandements. C’est là tout l’homme.” En tant que chrétien, on peut parfois être tenté de considérer que, hors des “affaires spirituelles”, rien n’a d’importance. Pour autant, entre le début et la fin du livre de l’Ecclésiaste, comme dans le livre des Proverbes, l’auteur dispense des conseils sur des sujets bien concrets de la vie et s’intéresse, notamment, à l’état de notre âme, à ce dont on la nourrit, à nos rapports aux autres. 

Prendre soin de l’âme en veillant sur notre consommation 

En Proverbes 4, l’auteur dénonce ceux qui se nourrissent “du pain de la méchanceté” et s’abreuvent “du vin de la violence”. Il ne parle évidemment pas d’aliments matériels. Si nous consommons quelque chose de mauvais pour notre corps, ou en trop grande quantité, les symptômes seront palpables et l’impact négatif nous semblera très réel. Lorsque l’on consomme ce qui est nocif pour notre âme, l’impact négatif peut être plus subtil. Certains contenus, certaines discussions, s’ils ne sont pas mauvais en soi, méritent d’être consommés en petite quantité, voire pas du tout. Leur absorption peut créer de la peur, un sentiment de manque, de la convoitise, nourrir de la colère… Nous n’avons pas tous la même sensibilité et ne réagissons pas tous de la même manière au même contenu. À chacun d’interroger le Saint-Esprit et de revoir, régulièrement, sa consommation et l’impact qu’elle a sur son âme. À cet égard, nous sommes également appelés à prendre soin des autres. Dans une ère où l’information, les posts Instagram, les articles, circulent aussi vite que la lumière, prenons-nous le temps de discerner et de réaliser l’impact que tel ou tel contenu peut avoir sur l’âme, l’état émotionnel de ceux à qui nous les partageons ? 

Prendre soin de l’âme en répondant au besoin de guérison 

Au verset 23, l’auteur encourage à veillez sur notre cœur, à prendre garde à nos pensées. Autant certaines pensées peuvent amener la vie, autant d’autres pensées peuvent amener la mort. Il s’agit de nous responsabiliser sur ce sur quoi nous portons notre attention. Pour autant, selon notre bagage émotionnel et notre parcours de vie, nous pouvons nous retrouver démunis face à des schémas de pensées dont on n’arrive pas à s’extraire. Prier, appeler Dieu à l’aide est le meilleur des commencements. Par la suite, il se peut que Dieu nous conduise vers une solution “pratico-pratique” et nous conseille de nous faire aider par des personnes extérieures : en parler à des amis, à des personnes formées dans l’église, entamer une thérapie. Ces solutions peuvent être l’instrument que Dieu souhaite utiliser pour opérer une guérison de l’âme. Ne limitons pas Dieu dans les méthodes qu’Il souhaite employer en croyant au mensonge selon lequel faire intervenir des solutions humaines est un manque de foi.

Prendre soin de l’âme en portant attention à nos relations 

En Ecclésiaste, nous comprenons que se tourner vers les autres est aussi une manière d’être béni et de prendre soin de notre âme. Jésus lui-même nous a appris que le second commandement, après celui d’aimer Dieu de tout notre cœur, de tout notre être et de toute notre pensée, est d’aimer notre prochain comme nous-mêmes. Pour l’aimer, il est indispensable d’être en relation avec ce prochain. Le passage lu en Ecclésiaste est souvent utilisé pour parler du couple et c’est pertinent mais ce n’est pas la seule relation à laquelle ce conseil peut s’appliquer. De même, on peut être très bien entouré et se sentir riche relationnellement parlant sans avoir d’enfants ou sans être proche des membres de notre famille biologique. Le Seigneur lui-même peut nous donner une famille et des proches qui viennent combler nos besoins relationnels. Là encore, commencer par prier est le meilleur des réflexes. Ecouter les solutions inspirées par Dieu pour bien gérer les relations que nous avons déjà et/ou rencontrer et construire des relations qui seront bénissantes pour tous les protagonistes est encore mieux.

SEMAINE 3 : PRENDRE SOIN DU CORPS

VERSET CLE !Jamais personne, en effet, n’a haï sa propre chair ; mais il la nourrit et en prend soin, comme le Christ le fait pour l’Eglise.” Ephésiens 5:29

QUESTION BÊTE MAIS PAS SI BÊTE ! Y a-t-il une habitude que tu souhaites prendre et qui pourrait améliorer ton quotidien ? 

MERCI ! Louons le Seigneur avec Esaïe 40.

BIBLE ! Lire ensemble Marc 6:30-45 puis, Ephésiens 5:29-30. 

  1. Dans Marc 6, attardons-nous sur le verset 31 : que pensez-vous de l’attention de Jésus. Vous arrive-t-il que le Saint-Esprit vous conseille de vous reposer ? Comment réagissez-vous alors ?
  2. À l’image de Jésus et des disciples dans ce passage, comment pouvons-nous contribuer, individuellement et collectivement, à ce que les besoins physiologiques du plus grand nombre soient rencontrés ? Comment pouvons-nous participer à établir plus de justice sociale ?
  3. Au-delà des besoins physiologiques (manger, dormir…), comment sommes-nous appelés à prendre soin de notre corps ? Comment pouvons-nous l’aimer sans en faire une idole ?

PRIONS ! Seigneur, aide-nous à prendre soin du corps que Tu nous as donné. Permets que nous soyons libérés de tout diktat qui nous pousserait à ne pas l’aimer. Veille sur ceux qui traversent une maladie et qui ont l’impression que leur corps ne leur appartient plus. Inspire-nous pour que, en tant qu’église, nous puissions venir en aide aux personnes en situation de fragilité ne pouvant recouvrir leurs différents besoins.

LA REFLEXION ! 

Point de contexte : Dans le passage de l’Evangile de Marc, les disciples reviennent de leur mission : Jésus les avait envoyés, deux par deux, dans les villages autour de Nazareth, pour annoncer la Bonne Nouvelle et guérir les malades. 

Prendre soin de notre corps en lui accordant le repos nécessaire 

En premier lieu, ce que nous souhaitons relever, c’est que Jésus voit la fatigue des disciples, sans même qu’ils aient besoin de s’en plaindre. Il a à cœur de leur permettre d’obtenir du repos. S’ils ne peuvent pas obtenir ce repos dans l’immédiat car ils doivent prendre soin de la foule, Jésus leur permet finalement de se mettre à l’écart et de se reposer (Marc 6:45). Selon les différentes casquettes que nous portons, il peut parfois nous paraître compliqué, voire impossible de nous reposer. Aussi, nous vivons dans une culture où la productivité et la performance sont valorisées, nous sommes encouragés à trouver notre valeur dans nos actions et ce que nous produisons. C’est le Seigneur qui a créé le travail, Il nous appelle à l’œuvre, pour son royaume mais aussi pour gagner notre pain quotidien, quand c’est possible. Pour autant, il est de toute façon contre-productif de refuser le repos. Au mieux, cela entraîne des erreurs qui prendront du temps à être rattrapées. Au pire, refuser de nous reposer peut nous arrêter dans notre course. 

Prendre soin du corps en partageant les ressources et en exerçant la justice sociale 

Dans ce passage, il nous est dit qu’à la vue de la foule, Jésus a de la compassion pour elle. À plusieurs reprises, Jésus et les apôtres nous appellent à être sensible au besoin de notre prochain en partageant les ressources qui sont à notre disposition.  

En aucun cas, nous sommes appelés à compter sur nos propres forces et à nous laisser écraser par la culpabilité. D’ailleurs, au sein de ce passage, les disciples demandent s’ils doivent dépenser une partie de leur trésorerie pour nourrir la foule (Marc 6:37). Jésus choisit une autre solution et intervient miraculeusement (bien qu’il s’appuie sur les pains et les poissons dont ils disposaient). Nous sommes appelés à nous mettre en mouvement et à nous attendre à ce que le Seigneur pourvoit les ressources nécessaires pour réaliser ce qu’Il nous demande. 

À la fin de la distribution, il reste encore 12 paniers plein de morceaux de pains et de poissons. L’une des interprétations consiste à considérer que chacun de ces paniers étaient destiné à l’un des 12 disciples. 

Prendre soin du corps au-delà des besoins physiologiques 

Prendre soin de son corps, c’est avant tout l’aimer et lui prodiguer une attention qui va au-delà du manger et du boire. C’est refuser de le mépriser s’il ne correspond pas aux canons de beauté de ce présent siècle (qui changent en permanence) et ne pas le soumettre à toutes sortes d’exigence pour atteindre un objectif injuste.  

Mais, c’est aussi se renseigner sur son fonctionnement et notamment, sur les bienfaits de l’exercice physique et sur toute action pouvant contribuer à se maintenir en bonne santé. Comme indiqué dans le point de contexte, Jésus avait envoyé les disciples guérir les malades. Prendre soin de son corps, c’est aussi prendre soin de sa santé, autant que cela dépende de nous et sans que cela ne devienne une idole.

 

 

 

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