Cher Temple du Marais – Mars 2020
ICE BREAKER ! Dites une petite chose qui vous énerve chez les autres alors qu’elle ne devrait pas…
MERCI ! Merci de nous avoir créés à ton image, c’est-à-dire, comme des êtres profondément relationnels ! Merci pour toutes les personnes avec lesquelles nous sommes en relation, et en particulier pour les relations qui sont bénissantes pour nous.
BIBLE ! Ephésiens 5,21 – 6,9
- Qu’est-ce qui vous choque et qu’est-ce qui vous plaît dans ce passage ?Comment comprenez-vous l’expression “à cause du respect que vous avez pour le Christ” en 5,21?
- Pour quelle raison, Christ nous invite t’il à nous soumettre ainsi les uns aux autres ? Comment qualifieriez-vous cette soumission ?
- Qu’est-ce qui, selon vous, fait l’originalité des recommandations de Paul à propos des relations entre épouse et époux, entre parent et enfants, entre maître et esclave ?
- Si l’on transpose la relation “maître-esclave” à la relation “patron-salarié”, qu’est-ce que ce texte nous dit de notre rapport au travail ?
CITATION ! « Soyez soumis les uns aux autres à cause du respect que vous avez pour le Christ » Ephésiens 5, 21
INTERCESSION ! Seigneur, nous savons que la question des relations peut être sensible en ce moment, soit parce que nous sommes en déficit de relations, soit parce que la relation avec nos proches est mise à rude épreuve par le confinement. Viens nous montrer comment être en relation de manière juste, c’est à dire à ton image ! Libère-nous de nos attentes exagérées, de nos blessures pas bien guéries, de nos peurs. Apprends-nous à donner avant de chercher à recevoir.
LA RÉFLEXION ! C’est un passage qui peut sembler difficile à lire et à recevoir, parce qu’il traite de la question des relations – sujet ô combien sensible – et qu’il a souvent été décrié ou caricaturé à cause de certains versets. Mais quand on lit le texte dans la continuité de ce qui précède, il est beaucoup plus facile à comprendre et à recevoir.
Le découpage du passage est en lui-même un enjeu : où placer le verset 21 ?
Dans les anciennes traductions de la Bible (comme la Colombe), le v.21 était rattaché au passage précédent. Puis on démarrait sur “femmes soyez soumises à vos maris”. Ce qui change un peu la donne… Car le verset 21 fonctionne comme un pivot par rapport à ce qui précède où il est question des nouvelles modalités d’une vie en Christ.
Souvenez-vous du passage précédent : les temps dans lesquels nous vivons sont mauvais, en tant que chrétiens nous devons vivre pleinement cette vie nouvelle que nous avons reçu en Christ… Alors “soyez remplis du Saint Esprit, dites des psaumes, des hymnes, des cantiques qui viennent de cet Esprit, (…) remerciez Dieu le Père en toutes circonstances, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ”(v.19-20). Puis vient le verset 21 : “Soumettez-vous les uns aux autres, à cause du respect que vous avez pour le Christ”, et enfin le v.22 qui dit “les femmes à leur mari, comme au Seigneur”. Tout est lié et c’est un peu dangereux de séparer les versets ou de les isoler. Car en isolant le verset qui parle de la soumission des femmes à leur mari, on autorise des raccourcis désastreux (cf violences conjugales).
Le verset 21 est donc le verset clé de ce passage, car il énonce la règle chrétienne pour toutes les relations : “Soumettez vous les uns aux autres à cause de Christ”. Qu’il s’agisse de la relation maris-femmes, enfants-parents ou esclaves-maîtres, ce qui frappe ici, c’est la réciprocité. Pour Paul, chacun doit assumer cette exigence chrétienne d’une “soumission mutuelle à cause de Christ” pour lui-même. Mais réciprocité ne veut pas dire “symétrie”. La manière de se “soumettre à cause de Christ” n’est pas la même selon qu’on est parent ou enfant, époux ou épouse, maître ou esclave. Car les rôles sont différents pour chacun.
Pour la femme, la soumission relève de la confiance : “soumettez vous comme au Seigneur”. Il ne s’agit pas d’une soumission servile de la femelle au mâle, mais de l’épouse à l’époux dans le cadre d’une alliance, qui fait que l’épouse peut se mettre au service de son époux en toute confiance, en faisant tout pour lui permettre d’assumer pleinement son rôle (pas simple) de chef de famille. Certains seront choqués en considérant que ce n’est pas égalitaire, et un peu archaïque. Mais si l’époux est “chef” ou “tête” comme Christ l’est pour l’Eglise, alors les choses sont différentes. Car c’est en devenant lui-même serviteur, par amour, que Christ est devenu Seigneur et Sauveur.
Paul montre ensuite que le mari va se soumettre aussi à son épouse en l’aimant “comme Christ a aimé l’Eglise, et a donné sa vie pour elle”. C’est très fort ! L’époux est appelé à aimer son épouse, à l’image de Christ pour l’Eglise, en faisant tout pour lui permettre d’être celle qu’elle est appelée à être, en l’aimant comme son propre corps. L’autorité du mari est définie par l’amour, et cet amour est en lui-même un service et une soumission exemplaires…
En ce qui concerne les relations entre enfants et parents, notons que Paul introduit ici aussi une réciprocité de devoirs : devoir d’obéissance pour les enfants qui rappelle le 5ème des 10 commandements (“Honore ton père et ta mère”), mais devoir de patience et de justice de la part des pères, en introduisant là encore le Christ dans la relation (“élevez-les en leur donnant une éducation et une formation inspirées par le Seigneur”v. 4).
La manière dont Paul aborde les relations ici, peut faire penser aux “codes de la maison” qui avaient court dans l’antiquité : ceux-ci précisaient les règles de hierarchie et d’organisation dans la famille (mari, femme, enfants et esclaves). Mais dans ces “codes de la maison”; tout était centré sur la personne du père auquel tous étaient soumis. On voit ici comment Paul se démarque radicalement de ces codes en introduisant systématiquement la réciprocité.
C’est très frappant aussi pour la relation entre esclaves et maîtres. A l’époque de Paul, être esclave n’était pas forcément un statut à vie ou une identité, mais un statut temporaire. L’esclave était à proprement parler un “domestique”, c’est à dire une personne attaché à un maître ou une maison, pour un temps donné. Ce statut peut nous faire penser à celui de salarié aujourd’hui et nous faire réfléchir aux relations que nous entretenons avec nos “supérieurs” ou avec nos “employés”. Paul nous invite ici à considérer tout travail comme une vocation, et nous rappelle que, quelle que soit notre activité ou notre statut, c’est pour le Seigneur que nous travaillons avant tout. Cela peut changer aussi la perspective et les relations…
SEMAINE 6 : L’EGLISE, UNE ARMEE
ICE BREAKER ! De mémoire, quelles images (bibliques ou non bibliques) pourrait-on utiliser pour décrire l’Église ?
MERCI ! “Louange à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ ! En effet, il nous a bénis dans le Christ en nous communiquant les dons de son Esprit qui viennent du ciel. Avant la création du monde, Dieu nous a choisis dans le Christ pour que nous soyons saints et sans défaut devant ses yeux. Dieu nous aime et, depuis toujours, il a voulu que nous devenions ses fils par Jésus-Christ. Il a voulu cela dans sa bonté. Alors chantons la gloire de Dieu pour la grandeur de ses bienfaits ! Il nous les donne généreusement par son Fils très aimé. Dans le Christ, par son sang, nous sommes libérés du mal, et nos péchés sont pardonnés, tellement la bonté de Dieu est grande !” (Eph 1, 3-7)
BIBLE ! Ephésiens 6,10-20
- L’imagerie militaire qui est utilisée ici, qu’évoque-t-elle chez-vous ? en quoi est-elle troublante, en quoi est-elle inspirante ?
- Qui est l’ennemi ? Contre quoi l’apôtre appelle-t-il ses lecteurs à résister ?
- Pourquoi parle-t-il de tenir ferme et non de conquérir ici ? De qui sont la force et l’armure dont il est question ici ?
- Comment ce texte change votre manière d’aborder les combats qui sont les vôtres en ce moment ?
CITATION ! “Revêtez-vous de l’armure de Dieu afin de pouvoir tenir ferme contre toutes les ruses du diable.” Ephésiens 6,11
INTERCESSION ! Seigneur, dans la diversité de nos réalités et dans ce qu’elles ont en communs, garde nous de déserter le combat. Fais de nous tes soldats et ton armée, mobilisés, équipés, solidaires, victorieux ! Garde-nous de céder du terrain à l’ennemi, mais montre nous la réalité de la victoire que tu as conquise pour nous à la croix. C’est de ton trône de gloire que nous voulons combattre, sans peurs.
LA RÉFLEXION ! Après avoir comparé l’Église à une maison, lieu d’unité ; puis à un temple, lieu de communion avec Dieu, après l’avoir comparée à un corps qui grandit et à une épouse qui est aimée, Paul, dans ce dernier chapitre de l’épître aux Ephésiens (ou de la lettre d’amour au Temple du Marais !), compare l’Église à une armée. Une armée en guerre.
Nous avons naturellement tendance à ne voir que “la chair et le sang” qui nous attaquent. Les microbes et virus, nos conditions matérielles, les idées et les systèmes oppressants, les chefs hostiles, les hommes pécheurs qui nous font du mal… Paul nous dit que ce n’est pas contre eux qu’il faut lutter, mais contre les puissances, autorités et pouvoirs qui appartiennent aux ténèbres et contre les esprits mauvais… tous animés par les ruses du diable : c’est donc contre le diable, satan, l’ennemi… que l’Eglise doit lutter avant tout. Contre lui et son armée, qui nous attaquent sans relâche dans nos corps, dans nos têtes, utilisant toutes sortes de moyens, physiques ou non.
L’existence d’un monde spirituel est souvent bien difficile à admettre, notamment à cause de l’imagerie médiévale et fantastiques qui lui sont associées. Mais ce thème est tellement présent dans le Nouveau Testament que nous serions fous de l’ignorer ! Par la foi, nous admettons volontier la réalité de l’existence spirituelle de Dieu, à cause de notre expérience éclairée par la lecture de la Bible. Pourquoi ne pas laisser la Bible nous éclairer aussi sur la réalité de nos combats ?
Cette guerre spirituelle dont Paul parle ici, celle de l’Eglise, ce n’est pas une guerre de conquête
Mais une guerre de défense. Il appelle à “tenir ferme”, il le répète trois fois dans ce court passage : “tenir ferme.” Littéralement “ne pas perdre pied,” ne pas perdre notre position.
Cette position que l’Eglise doit tenir, c’est celle que le Christ a acquis pour elle à la croix, lors de sa grande victoire sur ce qui la séparait de Dieu. Nos batailles sont des batailles défensives. La bataille offensive, Christ l’a menée quand il est mort et ressuscité : à ce moment, il a défait toute ténèbre. Sa victoire a été totale, c’est la victoire que nous célébrerons à Pâques, celle dans laquelle nous sommes déjà par la foi et dont notre baptême est le signe.
À travers tous les moyens qu’il utilise, l’ennemi veut avant tout nous couper des bienfaits de la victoire de Christ sur la croix. Mais la victoire est à nous, dans la vie et dans la mort nous sommes victorieux, dans la santé et dans la maladie, nous sommes victorieux, dans l’abondance et dans la pauvreté nous sommes victorieux et nous le serons aussi demain !
Dans nos combats, ne demandons pas à Dieu de nous rendre capables de vaincre l’ennemi.
Il l’a déjà vaincu. Aillons foi. Demandons moins, louons plus. Et revêtons-nous pleinement de l’autorité et de la force que Jésus partage avec son Église. Combattons dans le monde spirituel, déclarons plus, proclamons plus, tranchons plus. La victoire est a Christ, elle est donc à nous !
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- Author: Equipe éditoriale