Cher Temple du Marais – Mars 2020

L’épître aux Ephésiens est l’un des livres les plus condensés et puissants de la Bible. L’apôtre Paul avait déjà fait un exposé de la foi chrétienne dans son épître aux Romains, mais ici, alors qu’il est en prison à Rome, après un long ministère, il se prête de nouveau à cet exercice pour l’Eglise avec laquelle il a vécu pendant le plus longtemps (pour se rendre compte de l’amour de Paul pour les destinataires de cette lettre, il suffit de relire Actes 19 qui raconte la vie de Paul à Ephèse et Actes 20, 17-38 qui raconte les adieux déchirants de Paul avec les responsables de cette Église).
Au coeur de cette lettre, une description magnifique de l’oeuvre de Dieu en Jésus Christ : en lui, tout est accompli, il nous reste qu’à faire confiance et nous réjouir ! Et l’explication de l’impact de la vie de Christ dans nos vies, nos communautés et nos familles : l’unité fait l’Eglise !

 

ICE BREAKER ! Un soir, vous rentrez épuisés après une journée particulièrement difficile, quelle est la meilleure surprise qui pourrait vous attendre à la maison ?

MERCI ! Seigneur ta générosité à notre égard dépasse toute imagination et va bien au-delà de ce que nous méritons… Comment ne pas t’admirer ? Merci !

BIBLE ! Éphésiens 1,1 – 2,10
  1. Quels mots ou expressions semblent revenir plusieurs fois ? y at’il des thèmes qui vous marquent particulièrement à entendre ce texte ?
  2. Qu’est-ce que Paul dit de Dieu dans ce passage ?
  3. Comparez le verset 20 du chapitre 1 et le verset 6 du chapitre 2. Comment comprendre “il nous a fait asseoir dans les cieux” ?
  4. Quel est le rôle de l’homme dans ce texte ? Qu’est-ce que ça dit sur les attitudes que nous sommes invités à adopter à cette lecture ?

CITATION ! “Avec le Christ Jésus, il nous a réveillés de la mort et avec lui encore, il nous a fait asseoir dans les cieux.” Ephésiens 2,6

INTERCESSION ! Aujourd’hui, au-delà de nos besoins matériels et de ceux de vos voisins, prions pour qu’à travers cette lecture commune de l’épître aux Ephésiens Dieu ouvre les yeux de notre coeur et nous donne de contempler l’espérance qu’il nous a donnée, la richesse incroyable de tous les dons qu’il nous a communiqués par Jésus et la puissance extraordinaire de sa résurrection !

LA REFLEXION ! Dans ce passage qui inaugure la lettre que nous recevons de Paul, l’apôtre nous invite à l’adoration. Puisqu’on cherche toujours à savoir quelle doit être notre réponse à ce que nous lisons dans la Bible, ici la réponse pourrait tout simplement être : “Asseyez-vous et admirer”, comme à un spectacle pendant que Paul décrit tout ce que Dieu a fait pour nous, sans oublier une seule fois de souligner :

Que Dieu a fait tout ça… parce qu’il est bon, généreux et plein de pitié, tout simplement (chap. 1, v. 5 et 9 ; chap. 2, v. 4, 5, 7 et 8), sans autre raison,

Que Dieu a fait tout ça “dans le Christ” (expression qui revient 15 fois),

Que Dieu a fait tout ça sans notre aide et sans qu’on ait besoin de rien faire en plus… à part “entendre” “croire” (Chap. 1, v. 13) et recevoir tout ce qu’il nous donne (1,7.17-19), y compris la vie riche en bonne action que LUI a préparée pour nous (2,10).

Que nous reste-’il à faire ? Chanter la gloire de Dieu (1,3.6.12.14) ! Nous réjouir, admirer sa grandeur et sa générosité, profiter, vivre cette réalité nouvelle…

Il ne nous manque rien, Dieu s’est occupé de tout et il a bien fait les choses, il a préparé devant nous un festin et nous n’avons qu’à mettre les pieds sous la table et profiter de la compagnie !

La compagnie est importante d’ailleurs, parce que Paul nous explique en une phrase le projet de Dieu, et c’est un projet de rassemblement, d’unité : “rassembler tout ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre, sous un seul chef, le Christ” (1,10).

Et le fait d’être assis est aussi essentiel ! nous avons toujours tendance, même malgré, nous à penser que bénéficier des dons de Dieu demande un effort de notre part, même minime… la position du chrétien, notre position est d’abord, selon Paul, d’être assis, même pas nous asseoir, Dieu lui-même nous assoit (quelle position plus reposante que celle-ci ?) et met toute chose sous nos pieds.

Notre point de départ, Paul nous le rappelle aujourd’hui, c’est le trône de Jésus. C’est là que Dieu nous a déjà mis, d’autorité, parce qu’il est bon.
Dans le verset 2,6 (avec le Christ Jésus, il nous a réveillés de la mort et avec lui encore, il nous a fait asseoir dans les cieux), il affirme que ce qui concerne Christ aux versets 1, 20-22 nous concerne aussi :

Avec lui, nous avons été réveillés de la mort, nous avons été assis à la droite de Dieu et avons été placés au-dessus de toutes les forces et les puissances, au-dessus de tout ce qui existe, dans le monde d’aujourd’hui comme dans le monde à venir.
Comment ne pas s’emplir de joie de reconnaissance et d’émerveillement ?

SEMAINE 2 : LA NAISSANCE D’UNE FAMILLE

ICE BREAKER ! Quel aspect de la vie de miniglise est le plus précieux à vos yeux aujourd’hui ?

MERCI ! Merci parce que dans ton amour pour nous, quand tu nous ramène à la vie, tu nous donne une famille en Jésus-Christ dans laquelle nous pouvons nous épanouir et aider d’autres à s’épanouir.

BIBLE ! Ephésiens 2, 11-3,13 :

  1. Qu’est-ce que ce texte nous dit du projet de Dieu et de Dieu lui-même ?
  2. Si on pense à l’image de la loi de Moïse comme un mur séparant le peuple de Dieu de l’extérieur, de quel côté du mur serions-nous, pourquoi ?
  3. Comment être des briseurs de mur à la suite de Jésus et de Paul ?
  4. Comment vivre dans notre miniglise les réalités décrites dans les versets 19 à 22 ?

CITATION ! “C’est en union avec le Christ que vous aussi, vous faites partie de la maison qui est construite. Et vous formez avec les autres un lieu où Dieu habite par son Esprit” (Ephésiens 2,22)

INTERCESSION ! Seigneur, merci pour la famille à laquelle tu nous donnes d’appartenir. Merci pour le lieu d’amour et de soutien qu’elle est, par ton Esprit. Donne-nous de grandir dans cette famille et de devenir à notre tour des soutiens pour les autres ainsi que des agents zélés de réconciliation pour ceux qui n’en sont pas encore membres.

LA REFLEXION ! Après avoir décrit avec soin comment à nous qui étions morts à cause de nos fautes, Dieu nous donne la vie avec le Christ, Paul nous parle maintenant de la manière dont il nous intègre à une communauté.

Le fait que ces deux thèmes se suivent immédiatement dans son raisonnement n’est pas anodin. Il y a quelque chose de merveilleux dans le fait de voir que Dieu ne donne pas la vie sans prévoir d’abord une famille d’accueil. Pour l’enfant, il prévoit un couple uni comme foyer, et pour le chrétien, une famille, un peuple, une communauté. Ces lieux sont caractérisés par sa présence au centre et par le mandat d’offrir au monde son visage, son amour, sa grâce.

Paul parle avec puissance du projet d’unité que Dieu accomplit en Christ, mais il parle en “nous” et en “vous”. Il parle à un peuple qui doit encore prendre conscience de l’ampleur de l’oeuvre de Jésus pour la communauté (le thème de la révélation est très important au début du chapitre 3 !).

Son salut ne se manifeste pas seulement dans la guérison individuelle du croyant, mais aussi dans la fin de la haine et le rapprochement parmi ceux qui lui appartiennent. Un rapprochement assez radical parce qu’il utilise des images impliquant une forte dépendance mutuelle : la famille bien sûr et ce qu’elle implique d’intimité et d’amour, mais aussi la maison, qui ne peut exister que si les pierres sont ensemble et si elles reposent les unes sur les autres.

Ainsi au chapitre précédent il nous montrait comment, étant assis avec Christ à la droite du Père, le poid de nos vies repose sur lui plus que sur nous, aujourd’hui il nous montre que nous reposons sur des frères et soeurs, d’autres pierres vivantes nous ayant précédé dans la foi, le Christ étant celui qui nous fait tenir ensemble.

Ainsi, son peuple est appelé à manifester la révolution opérée par la croix : de peuple homogène protégé de l’extérieur par le mur de la loi (un peuple s’entourant d’un mur nous rappelle de nombreuses réalités douloureuses), nous devenons une famille d’élus de tous horizons appelée à grandir par l’adoption mutuelle et le souvenir que c’est pour nous qui étions du mauvais côté du mur que Jésus a donné sa vie, pour nous intégrer dans cette famille. C’est pour des gens qui étaient du mauvais côté du mur que Paul a été en prison, pour qu’ils soient intégrés à cette famille et en reçoivent tous les droits. A notre tour nous sommes appelés à refléter cette attitude de destructeurs de murs plutôt que de gardiens de forteresse.

En recevant cette lettre, nous sommes interpellés individuellement sur notre propension à ériger des murs autour de notre foi pour nous considérer comme le peuple coupé du monde, et il nous donne aussi de l’espoir quand ces murs sont érigés par nos proches, nous rejetant à cause de notre foi et de nos pensés. Par Christ, une réconciliation et un rapprochement sont possibles.

Cette révélation du projet de Dieu nous inspire pour nos relations au sein de la miniglise et au sein de l’Eglise : “C’est en union avec le Christ que vous aussi, vous faites partie de la maison qui est construite. Et vous formez avec les autres un lieu où Dieu habite par son Esprit” (Ephésiens 2,22)

SEMAINE 3 : UN CORPS QUI GRANDIT

ICE BREAKER ! Sur une échelle allant de 1 à 5, de « Bébé » (1) à « Pleine maturité » (5), comment vous évaluez-vous spirituellement ? Partagez votre auto-évaluation en petits groupes.

MERCI ! Merci de nous avoir fait « naître de nouveau » et de nous avoir donné une nouvelle famille en Jésus Christ ! Merci pour celles et ceux que tu nous as donnés comme soeurs et frères ! Merci de nous permettre de grandir ensemble dans l’amour et la vérité !

BIBLE ! ​Ephésiens 3, 14-4,16

  1. D’après vous, quel est le principal enjeu de la nouvelle famille à laquelle nous appartenons désormais en Christ ?
  2. Relisez les versets 4 à 6 : pourquoi Paul insiste t’il tant sur « un seul… corps, Esprit, espérance, Seigneur, foi, baptême…» ?
  3. Comment comprenez vous les expressions « l’appel que vous avez reçu de Dieu » (4,1) et « accomplir le service de chrétien pour construire le corps du Christ » (4,12) ? A qui Paul s’adresse t’il là ? (à des chrétiens en particuliers ou à tous les chrétiens ?) Quel est, selon vous, ce « service de chrétien » ?

CITATION ! “Mais en disant la vérité avec amour, nous grandirons en tout vers celui qui est la tête, le Christ” (Ephésiens 4,15)

INTERCESSION ! Seigneur, nous te prions pour tous les lieux de ton corps qui sont menacés d’arthrose : là où les articulations sont douloureuses, là où nous refusons consciemment ou inconsciemment de servir l’unité de ton corps.
Viens nous guérir, et apprends-nous à être simples, doux ou patients avec nos frères et soeurs, à nous supporter les uns les autres, même quand c’est difficile. Rappelle-nous sans cesse que c’est toi qui nous unis !

LA REFLEXION ! A cheval sur le chapitre 3 et le chapitre 4, ce passage clôt la première partie de la lettre de Paul par une louange et une intercession, tout en introduisant la suite du propos de Paul. Oui, Dieu le Père nous a donné à tous une famille, qu’elle soit terrestre ou spirituelle, soyons reconnaissants ! Cette louange conduit Paul à intercéder, car l’enjeu désormais c’est d’arriver à grandir ensemble dans cette famille.

Après l’image du temple (ou de l’édifice) qui est plutôt statique, Paul va utiliser l’image du corps pour décrire l’enjeu de cette famille : il ne s’agit pas juste de tenir ensemble, mais pour tenir ensemble il faut être solide, et par conséquent il faut grandir spirituellement. Comme il l’a rappelé à maintes reprises, « Dieu nous a donné ses bienfaits » (v. 7) puisque nous avons tout reçu de Christ (le salut, le pardon des péchés, la vie éternelle, etc) : avec lui nous vivons, nous partageons tous cette vie qui nous vient de Dieu en Christ, par le Saint Esprit, et c’est cela qui fait de nous des chrétiens. Mais nous sommes également appelés « à accomplir notre service de chrétien » en nous mettant au service les uns des autres pour faire tenir le corps ensemble.

Attention, si certains ont été plus particulièrement donnés par Christ (les apôtres, les prophètes, les évangélistes ou bien encore les pasteurs et les enseignants), ce n’est pas pour que le reste de l’Eglise se tourne les pouces, mais pour aider tous les autres à « accomplir pleinement leur service de chrétiens pour construire le corps du Christ » (v.12).

A partir du v.13, il y a un basculement qui s’opère car Paul cesse de parler en « vous » comme il l’a fait jusque là, pour parler en « ​nous​ » : « ​Alors tous ensemble, n​ ous​ aurons peu à peu une même foi et une même connaissance du fils de Dieu.​ ». Ce basculement du « vous » ou « nous » n’est pas anodin. Jusque là Paul a exhorté les Éphésiens («​ je vous demande avec force ​», « soyez simples, doux et patients​ », « c​ herchez toujours à.​ ..») mais tout à coup il s’implique personnellement quand il évoque le mandat commun : «​ devenir des chrétiens adultes​ » ; « atteindre la taille parfaite du Christ »​ !

Contrairement à ce que l’on aurait pu croire, Paul ne fait pas de distinction entre les Éphésiens (qui seraient des bébés spirituels) et lui-même (qui serait un chrétien adulte) : il dit « tous ensemble et peu à peu, nous deviendrons des chrétiens adultes ». C’est une vocation et une promesse : c’est ce que nous sommes tous appelés à devenir, et ce que nous deviendrons, à une condition… c’est que nous cherchions toujours à rester unis par l’Esprit Saint (v.3), et que nous parvenions à dire «​ la vérité avec amour​ » à l’image de Christ (v.15).

Pas question de grandir chacun dans son petit coin, en dépit des autres. D’une certaine manière, Paul conteste l’idée reçue selon laquelle il y a dans l’Église des chrétiens qui sont déjà adultes, et d’autres qui sont encore des bébés spirituels (n’avez-vous jamais entendu ça, voire même pensé ça ?). Il affirme au contraire que le corps de Christ s’édifie au fur et à mesure que nous grandissons ensemble, dans l’amour, la vérité, la douceur et l’humilité. C’est à dire en nous conformant toujours plus à l’image de Jésus-Christ lui-même, lui qui est la tête !

L’enjeu de l’unité est très présent dans ce passage : avec les versets 4 à 6, Paul vient rappeler avec force qu’il n’y a pas de division en Dieu, ni dans ce qu’il nous a donné, au contraire : « il y a un seul corps et un seul Esprit Saint, une seule espérance, un seul Seigneur, etc ». La division vient des membres du corps, lorsqu’ils refusent de grandir ensemble, de jouer leur rôle d’articulation en étant au service les uns des autres, dans l’amour et la vérité…

SEMAINE 4 : QUAND LES TEMPS SONT MAUVAIS…

ICE BREAKER ! Qu’est-ce qui a le plus changé dans votre quotidien ces derniers temps ?

MERCI ! Merci parce que c’est ta bonté qui nous a sauvés ! Notre salut ne vient pas de nous, mais de ta bonté manifestée à la croix. Merci parce que tu nous as créés de nouveau en Christ et que tu as préparé devant nous des actions qui reflètent ta bonté. Tu nous donneras de les accomplir.

BIBLE ! Ephésiens 4,17 – 5,20 :

  1. D’après Paul, qu’est-ce qui caractérise la vie de ceux qui ne connaissent pas Dieu et en quoi la vie de ceux qui connaissent Dieu est différente ? Citez quelques oppositions présentes dans le texte.
  2. Que pensez-vous de l’affirmation de Paul : “ceux qui vivent une vie immorale ou mauvaise ne participeront pas au Royaume du Christ et de Dieu.” (5,5)
  3. Paul disait plus tôt dans son épître que Dieu a “enlevé toute valeur à la loi de Moïse”, en quoi ce passage se distingue de la loi de l’ancienne alliance ?
  4. Que pourriez-vous faire pour plus “vivre comme des sages et profiter du temps que Dieu vous laisse” cette semaine ?

CITATION ! « Réveille-toi, toi qui dors. Lève-toi du milieu des morts, et le Christ t’éclairera de sa lumière. » Ephésiens 5, 14

INTERCESSION ! Seigneur, tu nous appelles chacun à vivre une vie nouvelle, une vie qui est marquée par ta lumière et qui poursuit un objectif pour ta gloire. Nous nous rendons disponible : par ton Esprit accomplit en nous et à travers nous ton oeuvre de salut. Ne permet qu’aucun de nous de reste démobilisé en ces temps de lutte, mais montre-nous la mission que tu nous donnes maintenant et remplis nos coeurs de compassion, de confiance et de courage pour agir en ton nom.

LA REFLEXION ! Notre passage du jour commence fort, il y a de la radicalité dans l’appel de Paul : “je vous dis ceci et j’insiste au nom du Seigneur : ne vivez plus comme ceux qui ne connaissent pas Dieu. leurs pensées ne mènent à rien” (Ephésiens 4,17)
On pourrait être confortés par l’aspect assez général de cet appel et ne pas se sentir appelés à des changements spécifiques, mais il entre ensuite dans le détail, citant des comportements précis liés à la lumière et d’autres liés à l’obscurité. Pas de détour, pas de fuite possible : certains de nos comportements actuels sont néfastes, “stupides” et doivent être remplacés par d’autres, “sages,” convenant à ceux qui connaissent Christ :

Désirs trompeurs doivent laisser leur place à une nouvelle compréhension, selon l’Esprit, le mensonge à la vérité, le vol au travail, la colère à la paix, les paroles mauvaises aux paroles utiles, la rancoeur et la vengeance à la bonté, la tendresse et le pardon…
Les paroles grossières doivent disparaître au profit de paroles disant la bonté de Dieu, l’égoïsme laisser place à l’amour de Dieu, l’ivresse et l’étourdissement à la vie de l’Esprit et à la louange…

Pire encore, l’affirmation selon laquelle “ceux qui vivent une vie immorale ou mauvaise ne participeront pas au Royaume du Christ et de Dieu.” (5,5) fait froid dans le dos à tous ceux qui posent un regard honnête sur leur propre existence.

Ces affirmations découlent pourtant logiquement de celles du début de la lettre de Paul, où il raconte comment, nous qui étions enlisés dans nos fautes, sous le pouvoir de nos désirs mauvais, Jésus nous a attrapés par le col et nous a extraits, pour nous faire asseoir avec lui, au-dessus de toute obscurité, à la droite de Dieu… dans la lumière. Comme Dieu a réveillé Jésus de la mort, Jésus nous a réveillés de la mort.

Par la croix, il nous a fait passer de l’obscurité à la lumière et il est logique qu’aucune obscurité n’émane donc de nos vies, lorsque l’on est en Christ. Ce n’est pas de nos efforts pour faire le bien que nous pourrons voir nos vies transformées, mais de la contemplation de ce salut acquis par le Christ et de la reconnaissance, de la louange. C’est depuis notre position assise à la droite de Dieu que nos vies sont renouvelées pour produire, par SA lumière et non la nôtre, des actes et attitudes qui reflètent sa bonté.

Il est bon que ces versets nous poussent à identifier l’obscurité qui demeure dans nos vies malgré nous, qu’il nous apprennent à la voir comme une intruse destinée à disparaître et qu’ils nous ramènent dans la repentance à la croix, là où notre salut et notre bonté ne dépendent pas de nous mais sont reçus par grâce, de la bonté de Dieu à notre égard.

Nous vivons vraiment des temps mauvais. Le monde n’a pas besoin de plus d’obscurité : nous qui nous disons chrétiens, eh bien que nos vies soient réellement porteuses de lumière, maintenant ! Sortons de la torpeur, réveillons-nous, soyons rendus vivants par l’Esprit Saint et vivons enfin dans la lumière de laquelle Christ nous éclaire !

SEMAINE 5 : SOUMETTEZ-VOUS LES UNS AUX AUTRES… À CAUSE DE CHRIST!

ICE BREAKER ! Dites une petite chose qui vous énerve chez les autres alors qu’elle ne devrait pas…

MERCI ! Merci de nous avoir créés à ton image, c’est-à-dire, comme des êtres profondément relationnels ! Merci pour toutes les personnes avec lesquelles nous sommes en relation, et en particulier pour les relations qui sont bénissantes pour nous.

BIBLE ! Ephésiens 5,21 – 6,9

  1. Qu’est-ce qui vous choque et qu’est-ce qui vous plaît dans ce passage ?Comment comprenez-vous l’expression “à cause du respect que vous avez pour le Christ” en 5,21?
  2. Pour quelle raison, Christ nous invite t’il à nous soumettre ainsi les uns aux autres ? Comment qualifieriez-vous cette soumission ?
  3. Qu’est-ce qui, selon vous, fait l’originalité des recommandations de Paul à propos des relations entre épouse et époux, entre parent et enfants, entre maître et esclave ?
  4. Si l’on transpose la relation “maître-esclave” à la relation “patron-salarié”, qu’est-ce que ce texte nous dit de notre rapport au travail ?

CITATION ! « Soyez soumis les uns aux autres à cause du respect que vous avez pour le Christ » Ephésiens 5, 21

INTERCESSION ! Seigneur, nous savons que la question des relations peut être sensible en ce moment, soit parce que nous sommes en déficit de relations, soit parce que la relation avec nos proches est mise à rude épreuve par le confinement. Viens nous montrer comment être en relation de manière juste, c’est à dire à ton image ! Libère-nous de nos attentes exagérées, de nos blessures pas bien guéries, de nos peurs. Apprends-nous à donner avant de chercher à recevoir.

LA RÉFLEXION ! C’est un passage qui peut sembler difficile à lire et à recevoir, parce qu’il traite de la question des relations – sujet ô combien sensible – et qu’il a souvent été décrié ou caricaturé à cause de certains versets. Mais quand on lit le texte dans la continuité de ce qui précède, il est beaucoup plus facile à comprendre et à recevoir.

Le découpage du passage est en lui-même un enjeu : où placer le verset 21 ?
Dans les anciennes traductions de la Bible (comme la Colombe), le v.21 était rattaché au passage précédent. Puis on démarrait sur “femmes soyez soumises à vos maris”. Ce qui change un peu la donne… Car le verset 21 fonctionne comme un pivot par rapport à ce qui précède où il est question des nouvelles modalités d’une vie en Christ.

Souvenez-vous du passage précédent : les temps dans lesquels nous vivons sont mauvais, en tant que chrétiens nous devons vivre pleinement cette vie nouvelle que nous avons reçu en Christ… Alors “soyez remplis du Saint Esprit, dites des psaumes, des hymnes, des cantiques qui viennent de cet Esprit, (…) remerciez Dieu le Père en toutes circonstances, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ”(v.19-20). Puis vient le verset 21 : “Soumettez-vous les uns aux autres, à cause du respect que vous avez pour le Christ”, et enfin le v.22 qui dit “les femmes à leur mari, comme au Seigneur”. Tout est lié et c’est un peu dangereux de séparer les versets ou de les isoler. Car en isolant le verset qui parle de la soumission des femmes à leur mari, on autorise des raccourcis désastreux (cf violences conjugales).

Le verset 21 est donc le verset clé de ce passage, car il énonce la règle chrétienne pour toutes les relations : “Soumettez vous les uns aux autres à cause de Christ”. Qu’il s’agisse de la relation maris-femmes, enfants-parents ou esclaves-maîtres, ce qui frappe ici, c’est la réciprocité. Pour Paul, chacun doit assumer cette exigence chrétienne d’une “soumission mutuelle à cause de Christ” pour lui-même. Mais réciprocité ne veut pas dire “symétrie”. La manière de se “soumettre à cause de Christ” n’est pas la même selon qu’on est parent ou enfant, époux ou épouse, maître ou esclave. Car les rôles sont différents pour chacun.

Pour la femme, la soumission relève de la confiance : “soumettez vous comme au Seigneur”. Il ne s’agit pas d’une soumission servile de la femelle au mâle, mais de l’épouse à l’époux dans le cadre d’une alliance, qui fait que l’épouse peut se mettre au service de son époux en toute confiance, en faisant tout pour lui permettre d’assumer pleinement son rôle (pas simple) de chef de famille. Certains seront choqués en considérant que ce n’est pas égalitaire, et un peu archaïque. Mais si l’époux est “chef” ou “tête” comme Christ l’est pour l’Eglise, alors les choses sont différentes. Car c’est en devenant lui-même serviteur, par amour, que Christ est devenu Seigneur et Sauveur.

Paul montre ensuite que le mari va se soumettre aussi à son épouse en l’aimant “comme Christ a aimé l’Eglise, et a donné sa vie pour elle”. C’est très fort ! L’époux est appelé à aimer son épouse, à l’image de Christ pour l’Eglise, en faisant tout pour lui permettre d’être celle qu’elle est appelée à être, en l’aimant comme son propre corps. L’autorité du mari est définie par l’amour, et cet amour est en lui-même un service et une soumission exemplaires…

En ce qui concerne les relations entre enfants et parents, notons que Paul introduit ici aussi une réciprocité de devoirs : devoir d’obéissance pour les enfants qui rappelle le 5ème des 10 commandements (“Honore ton père et ta mère”), mais devoir de patience et de justice de la part des pères, en introduisant là encore le Christ dans la relation (“élevez-les en leur donnant une éducation et une formation inspirées par le Seigneur”v. 4).
La manière dont Paul aborde les relations ici, peut faire penser aux “codes de la maison” qui avaient court dans l’antiquité : ceux-ci précisaient les règles de hierarchie et d’organisation dans la famille (mari, femme, enfants et esclaves). Mais dans ces “codes de la maison”; tout était centré sur la personne du père auquel tous étaient soumis. On voit ici comment Paul se démarque radicalement de ces codes en introduisant systématiquement la réciprocité.

C’est très frappant aussi pour la relation entre esclaves et maîtres. A l’époque de Paul, être esclave n’était pas forcément un statut à vie ou une identité, mais un statut temporaire. L’esclave était à proprement parler un “domestique”, c’est à dire une personne attaché à un maître ou une maison, pour un temps donné. Ce statut peut nous faire penser à celui de salarié aujourd’hui et nous faire réfléchir aux relations que nous entretenons avec nos “supérieurs” ou avec nos “employés”. Paul nous invite ici à considérer tout travail comme une vocation, et nous rappelle que, quelle que soit notre activité ou notre statut, c’est pour le Seigneur que nous travaillons avant tout. Cela peut changer aussi la perspective et les relations…

SEMAINE 6 : L’EGLISE, UNE ARMEE

ICE BREAKER ! De mémoire, quelles images (bibliques ou non bibliques) pourrait-on utiliser pour décrire l’Église ?

MERCI ! “Louange à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ ! En effet, il nous a bénis dans le Christ en nous communiquant les dons de son Esprit qui viennent du ciel. Avant la création du monde, Dieu nous a choisis dans le Christ pour que nous soyons saints et sans défaut devant ses yeux. Dieu nous aime et, depuis toujours, il a voulu que nous devenions ses fils par Jésus-Christ. Il a voulu cela dans sa bonté. Alors chantons la gloire de Dieu pour la grandeur de ses bienfaits ! Il nous les donne généreusement par son Fils très aimé. Dans le Christ, par son sang, nous sommes libérés du mal, et nos péchés sont pardonnés, tellement la bonté de Dieu est grande !” (Eph 1, 3-7)

BIBLE ! Ephésiens 6,10-20

  1. L’imagerie militaire qui est utilisée ici, qu’évoque-t-elle chez-vous ? en quoi est-elle troublante, en quoi est-elle inspirante ?
  2. Qui est l’ennemi ? Contre quoi l’apôtre appelle-t-il ses lecteurs à résister ?
  3. Pourquoi parle-t-il de tenir ferme et non de conquérir ici ? De qui sont la force et l’armure dont il est question ici ?
  4. Comment ce texte change votre manière d’aborder les combats qui sont les vôtres en ce moment ?

CITATION ! “Revêtez-vous de l’armure de Dieu afin de pouvoir tenir ferme contre toutes les ruses du diable.” Ephésiens 6,11

INTERCESSION ! Seigneur, dans la diversité de nos réalités et dans ce qu’elles ont en communs, garde nous de déserter le combat. Fais de nous tes soldats et ton armée, mobilisés, équipés, solidaires, victorieux ! Garde-nous de céder du terrain à l’ennemi, mais montre nous la réalité de la victoire que tu as conquise pour nous à la croix. C’est de ton trône de gloire que nous voulons combattre, sans peurs.

LA RÉFLEXION ! Après avoir comparé l’Église à une maison, lieu d’unité ; puis à un temple, lieu de communion avec Dieu, après l’avoir comparée à un corps qui grandit et à une épouse qui est aimée, Paul, dans ce dernier chapitre de l’épître aux Ephésiens (ou de la lettre d’amour au Temple du Marais !), compare l’Église à une armée. Une armée en guerre.

Nous avons naturellement tendance à ne voir que “la chair et le sang” qui nous attaquent. Les microbes et virus, nos conditions matérielles, les idées et les systèmes oppressants, les chefs hostiles, les hommes pécheurs qui nous font du mal… Paul nous dit que ce n’est pas contre eux qu’il faut lutter, mais contre les puissances, autorités et pouvoirs qui appartiennent aux ténèbres et contre les esprits mauvais… tous animés par les ruses du diable : c’est donc contre le diable, satan, l’ennemi… que l’Eglise doit lutter avant tout. Contre lui et son armée, qui nous attaquent sans relâche dans nos corps, dans nos têtes, utilisant toutes sortes de moyens, physiques ou non.

L’existence d’un monde spirituel est souvent bien difficile à admettre, notamment à cause de l’imagerie médiévale et fantastiques qui lui sont associées. Mais ce thème est tellement présent dans le Nouveau Testament que nous serions fous de l’ignorer ! Par la foi, nous admettons volontier la réalité de l’existence spirituelle de Dieu, à cause de notre expérience éclairée par la lecture de la Bible. Pourquoi ne pas laisser la Bible nous éclairer aussi sur la réalité de nos combats ?

Cette guerre spirituelle dont Paul parle ici, celle de l’Eglise, ce n’est pas une guerre de conquête
Mais une guerre de défense. Il appelle à “tenir ferme”, il le répète trois fois dans ce court passage : “tenir ferme.” Littéralement “ne pas perdre pied,” ne pas perdre notre position.

Cette position que l’Eglise doit tenir, c’est celle que le Christ a acquis pour elle à la croix, lors de sa grande victoire sur ce qui la séparait de Dieu. Nos batailles sont des batailles défensives. La bataille offensive, Christ l’a menée quand il est mort et ressuscité : à ce moment, il a défait toute ténèbre. Sa victoire a été totale, c’est la victoire que nous célébrerons à Pâques, celle dans laquelle nous sommes déjà par la foi et dont notre baptême est le signe.

À travers tous les moyens qu’il utilise, l’ennemi veut avant tout nous couper des bienfaits de la victoire de Christ sur la croix. Mais la victoire est à nous, dans la vie et dans la mort nous sommes victorieux, dans la santé et dans la maladie, nous sommes victorieux, dans l’abondance et dans la pauvreté nous sommes victorieux et nous le serons aussi demain !

Dans nos combats, ne demandons pas à Dieu de nous rendre capables de vaincre l’ennemi.
Il l’a déjà vaincu. Aillons foi. Demandons moins, louons plus. Et revêtons-nous pleinement de l’autorité et de la force que Jésus partage avec son Église. Combattons dans le monde spirituel, déclarons plus, proclamons plus, tranchons plus. La victoire est a Christ, elle est donc à nous !