Ma relation avec… – Mai 2023

Qu’est-ce que l’être humain ? Un être solitaire ? Un être autonome ? Un être autosuffisant ? Non, bien sûr ! C’est un être de relation, un être qui est en rapport avec d’autres êtres, un être qui entretient des connexions avec des systèmes, avec des phénomènes. C’est d’ailleurs l’objet d’une large part des sciences humaines (anthropologie, sociologie) d’étudier le caractère relationnel de l’être humain dans tous ses aspects.

Mais la pensée scientifique n’a rien inventé en la matière !

Dès le commencement, l’être humain est en relation avec son Créateur et, dès le commencement, l’être humain est en relation avec un autre être humain :

« Le Seigneur Dieu se dit : “Il n’est pas bon que l’être humain soit seul. Je vais lui faire un vis-à-vis qui lui corresponde, capable de le secourir” » (Genèse 2:18).

Le caractère relationnel de l’être humain est donc originel.

En ce mois de mai, nous vous invitons à réfléchir sur trois dimensions relationnelles de l’être humain, à la lumière des commandements divins rappelés par Moïse dans Deutéronome 5.

SEMAINE 1 : MA RELATION AVEC DIEU

VERSET CLE !   « Tu ne te fabriqueras aucune idole, aucune représentation de ce qui est dans les cieux, sur la terre ou dans l’eau sous la terre ». (Deutéronome 5:8)

QUESTION BÊTE !  Dans les prières, l’appellation Seigneur est devenue très populaire ; dans vos prières, utilisez-vous d’autres appellations ?

MERCI ! Car tu es l’Éternel notre Dieu. Non par notre mérite ou ce que nous sommes, mais car tu le déclares.

BIBLE !  Lire Deutéronome 5: 6-11

  • Arrêtons-nous sur ces trois expressions clés : Egypte, pas d’autre dieux, pas d’image taillée. Est-ce que cela vous fait penser à un épisode particulier dans la Bible ?
  • Quelle est votre première pensée quand vous entendez le mot idolâtrie ?
  • Pensez-vous avoir des idoles dans votre vie ? Si oui, comment définiriez-vous votre relation à vos idoles ?
  • La jalousie de Dieu, qu’est-ce que cela vous inspire ?

PRIONS ! Seigneur, merci car tu es un Dieu juste et bon, tu punis l’iniquité et tu bénis l’amour qui se porte à toi jusqu’à mille générations. Pardonne-nous lorsque nos actes viennent réfuter qui tu es : Notre Dieu.

LA RÉFLEXION ! « Je suis le Seigneur ton Dieu, c’est moi qui t’ai fait sortir d’Égypte où tu étais esclave » (verset 6) : dans l’Ancien Testament, nous trouvons plus de 60 occurrences similaires à cette expression très courante. L’Éternel ne cesse de rappeler à son peuple ce qu’il est pour lui.

Ce passage apporte des précisions sur la volonté de Dieu. Il se veut être exclusif pour son peuple. Le peuple de Dieu ne peut avoir qu’un seul Dieu, l’Éternel : c’est à la fois une déclaration et un commandement.

« Tu n’adoreras pas d’autres dieux que moi.… Tu ne te fabriqueras aucune idole… » (versets 7 et 8) : l’exclusivité implique une exclusion explicite de toute idolâtrie.

L’interdiction du culte des idoles trouve son corollaire dans la “jalousie” de Dieu. En Deutéronome 32:21, on lit :

« Ils ont excité ma jalousie par ce qui n’est point Dieu, Ils m’ont irrité par leurs vaines idoles; et moi, j’exciterai leur jalousie par ce qui n’est point un peuple, je les irriterai par une nation insensée ».

La jalousie de Dieu implique une notion de rétribution : “puisqu’ils ont excité ma jalousie, j’exciterai la leur”. Et cette notion de rétribution se retrouve au verset 9 :

« Je punis la faute de ceux qui me détestent, j’interviens contre eux et leurs descendants, jusqu’à la troisième ou la quatrième génération ».

Cependant, le Dieu jaloux est indissociable du Dieu de miséricorde :

« Mais je traite avec bonté pendant mille générations ceux qui m’aiment et obéissent à mes commandements » (verset 10).

Et le Dieu de miséricorde évoque immanquablement l’Evangile et la citation que Jésus y fait de Deutéronome 6:5, lorsqu’il répond à un pharisien qui lui demande quel est le plus grand commandement de la Loi :

« “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton être et de toute ta pensée.” C’est là le commandement le plus grand et le plus important » (Matthieu 22:37).

Nous devons aimer le Dieu qui nous aime.

SEMAINE 2 : MA RELATION AVEC MES DEVOIRS

 

VERSET CLE !   « Honore ton père et ta mère, comme l’Éternel, ton Dieu, te l’a commandé, afin que tes jours se prolongent et que tu sois heureux sur la terre que l’Éternel, ton Dieu, te donne. ». (Deutéronome 5:16)

QUESTION BÊTE MAIS PAS SI BÊTE !  Quel est le jour où tu as l’occasion de te reposer le plus ?

MERCI ! Pour le repos que tu nous donnes, pour chaque occasion que nous avons pour te prier, pour méditer, pour honorer.

BIBLE !  Lire Deutéronome 5: 12-16 (en complément , on peut lire Ecclésiaste 3:1-11)

  • Le verset 12 se rapporte à lobservance du sabbat dans le judaïsme. Quel sens ce verset peut-il avoir pour nous, chrétiens ?
  • Comment comprendre le verset 16 : “Honore ton père et ta mère” ?
  • Quelle intention Dieu a-t-il en nous commandant dhonorer les parents ?
  • Accorder de limportance à quelquun, honorer quelquun : comment cela sarticule-t-il concrètement dans nos vies ?

PRIONS! Père, dans nos moments de doute et de réflexion, apporte à tes enfants ta sagesse, afin de comprendre ce que tu désires, afin de comprendre ce qui semble difficilement intelligible à notre intelligence.

LA RÉFLEXION ! Notre texte, cette semaine, porte sur deux commandements : celui d’observer le sabbat et celui d’honorer les parents. 

Alors que tous les autres commandements sont formulés au futur de manière négative (par exemple, “Tu n’adoreras pas d’autres dieux que moi”), ces deux commandements le sont à l’impératif. Cette différence dans l’expression des commandements n’est évidemment pas anodine. Il est vrai que le futur peut avoir une valeur impérative ; cela étant, son usage revient, en quelque sorte, à permettre un délai, à différer l’accomplissement des commandements. 

Au contraire, l’utilisation de l’impératif pour les deux commandements des versets 12 à 16 souligne une dimension d’urgence. Observer le sabbat et honorer les parents sont donc deux commandements à mettre en oeuvre dès maintenant et sans délai.

Deux verbes d’action sont employés : observer et honorer. Ces deux verbes nous interrogent sur le sens à donner à ces deux commandements : dans quelles circonstances, comment et pourquoi doit-on observer le sabbat et honorer les parents ? 

Revenir au texte hébreu peut s’avérer utile à la compréhension.

“Observer” est la traduction de שָׁמַר (šāmar). šāmar” signifie préserver, mais aussi regarder.

Dans ce passage, Dieu insiste sur l’importance du repos pour lui comme pour nous, l’utilisation du mot šāmar indiquant d’abord que le repos est quelque chose qu’il faut préserver, qu’il faut garder dans son temps. 

Et l’autre sens du mot šāmar (regarder) introduit une intentionnalité : on ne peut pas garder un temps pour se reposer, si l’on ne prête pas attention aux moments éventuels pour le faire.

“Honorer” est la traduction pour כָּבֵד (kāḇēḏ). kāḇēḏ” a plusieurs significations : avoir du poids, être lourd, fastidieux.

Le verset 16 est souvent compris comme signifiant qu’une obéissance serait due aux parents, ce que n’atteste donc pas le texte hébreu ; les notions de poids, de lourdeur, suggèrent plutôt de comprendre kāḇēḏ dans le sens de donner de l’importance.

SEMAINE 3 : MA RELATION AVEC MON PROCHAIN

VERSET CLE !   « … Tu aimeras ton prochain comme toi-même… ». (Lévitique 19:18)

QUESTION BÊTE !  Quelle est la plus grosse bêtise que vous ayez faite quand vous étiez petits ?

MERCI ! Pour les conseils de ta sagesse, pour ta Parole qui nous instruit et nous enseigne sur toi, sur ta volonté.

BIBLE !  Lire Deutéronome 5:17-21 et Lévitique 19:15-18

  • Tuer, tromper, voler, mentir, convoiter : à votre avis, comment le désir d’accomplir l’une de ces 5 actions apparaît-il dans le cœur de l’homme ?
  • Avez-vous déjà haï, détesté quelqu’un ? Quel est, selon vous, le point de départ de la haine ?
  • Pour quelle raison respectez-vous ces commandements ? Par souci d’application d’une règle établie ? Par amour ? Par cas de conscience ou de moralité ?
  • Aimer son prochain, cela vous est-il facile tous les jours ?

PRIONS ! Père, apprends-nous à t’obéir, à comprendre ce que tu souhaites pour nous. A chaque instant tu es celui qui veille sur tes enfants, apprends-nous à aimer, apprends-nous à t’aimer. Amen.

LA RÉFLEXION ! Cette dernière partie du décalogue dans Deutéronome 5 traite du comportement de l’homme envers son prochain.

L’apport du texte que nous trouvons en Lévitique 19 est précieux dans cette lecture du décalogue : si, dans Deutéronome 5, les commandements sont prescrits sans pour autant être justifiés, le texte en Lévitique 19 permet de donner du sens à ces commandements, car il introduit deux thématiques qui ne sont pas présentes dans le décalogue en Deutéronome 5, la haine et son antonyme, l’amour :
“Tu ne haïras point ton frère dans ton coeur…Tu aimeras ton prochain comme toi-même.”(Lévitique 19:17-18).

L’application des commandements envers son prochain par simple souci de respect d’une règle établie, autrement dit par légalisme, ne relève pas d’une ambition démesurée !

Par contre, s’abstenir de tromper, de mentir, de voler, de convoiter, de tuer, par amour pour son prochain c’est totalement différent. En effet, cela coûte d’aimer ! Il n’est plus question seulement d’appliquer une règle, mais d’entrer en relation avec son prochain, d’entretenir une relation avec son prochain.
Aimer son prochain, c’est abandonner complètement tous les préjugés, toutes les idées préconçues, toutes les peurs, toutes les convoitises…, que l’on a pu avoir à son égard.

Dans le Sermon sur la montagne, Jésus ajoutera au commandement d’aimer son prochain celui d’aimer son ennemi :
« Vous avez entendu qu’il a été dit : “Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.” Eh bien, moi je vous dis : aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent ». (Matthieu 5:43-44)

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