Pour ou contre la Saint Valentin ?

Faut-il le rappeler : contrairement aux catholiques, les protestants ne célèbrent pas de culte aux saints, considérant que c’est une tradition déviante et contraire à l’exigence biblique d’un culte exclusivement rendu à Dieu (Soli Deo Gloria). Pour les protestants, les saints sont tous ceux et toutes celles qui, selon les écrits de l’apôtre Paul, se sont laissés mettre à part par Dieu pour vivre une vie qui témoigne de l’amour du Christ pour le monde, qu’ils soient connus, reconnus, ou anonymes. Bien sûr, il n’est pas interdit d’évoquer la mémoire de personnes dont la vie et les combats nous disent quelque chose d’édifiant pour notre foi, mais à condition de ne pas tomber dans l’idolâtrie… Et pour éviter de tomber dans ce piège, il vaut mieux s’abstenir de ritualiser des fêtes autour des personnes.

Celle qui est célébrée le 14 février évoque le martyre d’un certain Valentin de Terni, qui fut prêtre ou moine au 3 ème siècle de notre ère, sous le règne de l’empereur Claude II le Gothique qui voulait interdire les mariages. Emprisonné, Valentin serait tombé amoureux de la fille de son geôlier, une jeune femme aveugle prénommée Julia, à qui Valentin aurait miraculeusement rendu la vue : gloire à Dieu ! Mais cette belle histoire ne saurait justifier l’avalanche de cœurs rouges autour du 14 février ni servir de prétexte à une vaste entreprise commerciale qui confond l’amour avec le porte-monnaie. Laissons donc Valentin reposer en paix au séjour des morts : l’amour est une fête qui doit être célébrée tous les jours par les amoureux bien vivants, et s’ils sont chrétiens cette célébration prendra la forme d’une action de grâces à Dieu ! Quant à ceux qui ne sont pas amoureux, nul besoin de leur rappeler tous les 14 février qu’ils sont privés de cette joie…

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