Pourquoi croire encore à l’église ?

Qui de nous n’a pas été un jour déçu par l’Eglise ?

Et pourtant, nous continuons de croire en sa pertinence, pourquoi ? D’abord, souvenons-nous qu’avant l’Église, il y a eu le Temple, celui de Jérusalem ! Et voici la promesse de Dieu qui était liée à ce lieu : “Je l’ai choisi, je l’ai consacré en acceptant d’être pour toujours présent parmi vous en ce lieu. Je veillerai toujours sur lui avec bonté.” (2 Chroniques 7,16 – PDV) : Le fait que Dieu offre avec le Temple un lieu identifié de communion dans lequel il choisit de se rendre disponible et accessible n’est pas rien : c’est un privilège énorme qu’il fait à son peuple. Longtemps après, Paul, fin connaisseur des écritures, utilise l’image du Temple pour parler de l’Église “vous formez avec tous les autres un lieu où Dieu habite par son Esprit,” (Ephésiens 2, 22) dit-il à ceux qui ont été sauvés par le Christ, après avoir affirmé que la communauté des croyants forme un “Temple Saint” (Eph. 2,21). Ainsi, l’Église en tant que communauté, dans la nouvelle alliance, revêt cette dimension sacrée de lieu de communion entre Dieu et son peuple qu’avait le Temple dans l’ancienne alliance.

Aidés par le discours ambiant teinté d’individualisme, nous avons souvent bien acquis l’idée selon laquelle chacun de nous en tant que chrétien étions le “Temple de l’Esprit Saint” (1 Corinthiens 3,16) et cela a pu parfois nous conduire à croire que nous étions autosuffisants “chaque chrétien est un pape, la Bible à la main” dit-on, comme si on pouvait être l’Église à nous seuls. Mais ce n’est pas seulement chacun de nous qui sommes précieux aux yeux de Dieu, mais aussi ce lieu de communion qu’il offre à son peuple, comme une main tendue et un lieu de salut. L’Église est imparfaite, mais elle est aussi le lieu dans lequel la grâce de Dieu se manifeste, le lieu où il entend, voit, agit et se laisse trouver. Elle est un cadeau précieux qu’il chérit jalousement, dans son amour pour les hommes. Négliger l’Église, la rejeter ou la critiquer trop légèrement revient à rejeter l’une des grâces les plus précieuses offertes à ce monde : le lieu identifiable de la rencontre avec lui. L’Église est toujours décevante parce que les humains sont souvent décevants. Mais avons-nous bien en tête que la rejeter est une erreur aussi grave que celle de pécher en son sein ? Une attitude plus juste serait celle décrite dans l’épître aux Hébreux : “Prenons soin les uns des autres pour nous encourager à aimer et à faire le bien. N’abandonnons pas nos assemblées comme certains qui ont pris l’habitude de ne plus venir.” (Hébreux 10,24-25).

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