Abraham, Moïse, David… et les autres ? – Octobre-Novembre-Décembre 2020

Les seconds rôles dans le Premier Testament ont la parole

On estime au minimum à 1100 le nombre des personnes nommément désignées dans le Premier Testament. Ce n’est pas rien !

Evidemment, ces personnes, pour la très grande majorité d’entre elles, ne sont citées qu’une fois, dans une généalogie, à l’occasion d’un événement… Et puis, il y a les « premiers rôles », les « incontournables », celles et ceux qui tiennent le haut de l’affiche.

Cependant, entre les centaines de quasi anonymes et les « stars », il y a quelques dizaines de « seconds rôles », ni patriarches, ni grands prophètes. On pense les connaître, parce qu’ils reviennent à plusieurs reprises dans le récit, qu’on les aperçoit de temps en temps à proximité des « premiers rôles », qu’ils sont fille ou fils de…, épouse ou époux de…

Mais les connaît-on vraiment ?

Pour nous en assurer, nous allons déplacer le projecteur et le braquer sur quelques « seconds rôles » dans le Premier Testament.

Pendant les 3 premières semaines d’octobre, nous irons à la rencontre de Sara (semaine 1), Ruben (semaine 2) et Miriam (semaine 3)

SEMAINE 1 : SARAH

ICE BREAKER : C’était quand la dernière fois que vous vous êtes dit que quelque chose était vraiment impossible pour vous ?

MERCI ! Rendons grâces à Dieu pour tous les impossibles que Dieu a rendus possibles dans nos vies ou dans celles de nos frères et sœurs !

BIBLE ! Lecture de Genèse 18,1-15

  1. Qu’est-ce qui – pour vous – dans ce récit semble le plus improbable ?
  2. Observez Abraham dans le récit : quel parallèle faites-vous entre son hospitalité et sa foi ?
  3. Comment Sarah se positionne t’elle (rire, peur, etc) ? Comment Dieu renverse son positionnement ?
  4. A quel autre récit vous fait penser celui-ci ? Et pourquoi ? (une autre annonciation…)

CITATION ! « Y-a-t-il rien de trop merveilleux pour Yahvé ? A la même saison l’an prochain, je reviendrai chez toi et Sarah aura un fils. » Genèse 18,14 (Bible de Jérusalem)

INTERCESSION ! Nous prions pour toutes ces situations qui nous semblent bloquées, et dont nous avons du mal à croire que Dieu peut les débloquer : Seigneur, pardon pour notre incrédulité !

LA RÉFLEXION ! Dans la série des seconds rôles, Sarah occupe la première place (!), étant donné qu’elle est la seconde femme à apparaître nommément dans la Bible (après Éve). Présentée tout d’abord dans la liste des gens et des biens qu’Abram emporte avec lui lorsqu’il obéit au commandement de Dieu de quitter son pays, Sarah va petit à petit prendre sa place en tant que croyante dans l’histoire du patriarche. Car son histoire personnelle est intimement liée à l’appel de son mari et à la promesse que Dieu lui a faite : Dieu a promis une descendance à Abraham, alors qu’elle souffre d’infécondité. Et malgré la tentative – dont elle est à l’origine – de contourner le problème en proposant à Abraham de coucher avec Agar sa servante en vue d’avoir un enfant, c’est bien d’elle que naîtra la descendance promise par Dieu.

Qu’apprenons-nous d’elle dans les quelques chapitres 12 à 23 de la Genèse ? Plusieurs détails qui pourront vous intéresser : son prénom signifie « princesse » ; elle était très belle (Gen 12, 11-13) ; avec Abraham, ils aimaient bien rigoler (en Gen 17 et Gen 18, chacun à leur tour, ils rient à l’idée d’avoir un enfant à leur âge) ; elle avait 90 ans quand Isaac est né (oui, oui, ne riez pas!) ; et à sa mort, (à 127 ans) elle a été enterrée à Hébron dans ce qu’on appelle aujourd’hui « le tombeau des patriarches ».

Intéressons-nous maintenant à ce récit de l’annonce de la naissance d’Isaac. C’est d’abord un récit d’hospitalité : une hospitalité à l’orientale avec ses codes et ses règles qui peuvent nous sembler assez étrangers. Nous sommes un peu comme Sarah, cachés derrière la tente, à observer la scène : les 3 hommes qui surgissent de nulle part en plein cagnard, Abraham qui se précipite pour les accueillir, leur offrant de l’eau pour se laver les pieds, de l’ombre pour se reposer et un bon repas à partager.

Tout au long de la scène, Sarah reste en arrière plan, cachée derrière sa tente (juste sollicitée pour faire les galettes). Mais ce sont les trois hommes qui vont la mettre en lumière : « Où est Sarah ta femme ? ». Et même si la promesse demeure celle faite à Abraham, c’est bien Sarah qui passe au premier plan ici, c’est elle « qui aura un fils ».

Le projecteur se déplace, le zoom est sur elle, mettant la lumière sur ce qui s’agite dans le secrets de ses pensées. A l’agitation d’Abraham pour accueillir au mieux les trois anges du Seigneur, s’oppose la stupeur de Sarah et sa difficulté à accueillir pour elle-même l’impossible de Dieu. Son rire n’est pas encore le rire d’une mère comblée, mais celui d’une vieille femme « à qui on ne la fait pas ». L’humour qui cache aussi la souffrance de tant d’années à scruter son ventre vide.

Comment accueillir l’inattendu de Dieu dans nos vies ? C’est à cette question que Sarah nous renvoie aujourd’hui. Quel est l’impossible que Dieu veut et peut rendre possible dans nos vies ?

SEMAINE 2 : RUBEN

ICE BREAKER ! Quel est un élément de votre enfance qui a eu une influence particulière sur ce que vous êtes devenu aujourd’hui ?

MERCI ! Merci parce qu’au-delà des injustices et des fautes de nos passés, tu nous offres à la croix un nouveau départ.

RAPPEL HISTORIQUE ! Ruben était le frère de Joseph, dont la vie est racontée dans les moindres détails dans les chapîtres 37 à 50 de la Genèse. Elle est un bel enseignement sur la fidélité de Dieu et sur le pardon. A côté de celle de Joseph, la vie de Ruben passe presque inaperçue… pourtant elle apporte un éclairage intéressant sur cette période fondatrice de l’histoire d’Israël.

Ruben et Joseph sont pour ainsi dire les deux fils ainés d’Israël (autre nom de Jacob, dont les 12 fils donneront leurs noms aux 12 tribus d’Israël) : Ruben est le fils ainé de Jacob, qu’il a eu avec Léa, épouse qui lui a été imposée. Joseph est le premier fils que Jacob a eu avec son autre épouse, celle qu’il aimait vraiment, Rachel.

Lorsque Jacob, avant de mourir, attribuera à chacun de ses enfants la bénédiction qui lui est propre, Ruben, pourtant fils aîné, ne recevra aucun avantage (Genèse 49, 3) à cause de sa faute : après la mort de Rachel, l’épouse préférée de Jacob, il a couché avec Bilha, l’une des épouses secondaires de son père (Genèse 35, 19-22).

BIBLE ! Genèse 37, 18-39 (Ruben sauve la vie de Joseph, mais pas sa liberté)
Genèse 42, 21-22 puis 37 (mauvaise conscience / Ruben offre ses fils en gages)

  1. Quel rôle Ruben joue-t-il dans l’histoire de Joseph ? Trouvez-vous à Ruben des circonstances aggravantes ou atténuantes ?
  2. Quelles semblent être les motivations principales pour les actes et paroles de Ruben ?
  3. En quoi nos motifs fondamentalement égocentrés peuvent-ils rendre inefficaces nos attitudes en apparence charitables ? Des exemples viennent en tête ?
  4. Ruben a-t-il été traité selon ses fautes ? Comment se manifeste la grâce de Dieu dans l’histoire de Ruben et Joseph ? et dans les nôtres ?

CITATION ! « Ruben entendit cela et il le délivra de leurs mains. Il dit : “N’attentons pas à sa vie !” » (Genèse 37, 21)

INTERCESSION ! Remettons à Dieu toutes nos erreurs, que les actions bonnes que nous avons pu accomplir ne peuvent effacer. Seigneur, pardonne-nous nos fautes ! Remettons-lui les injustices dont nous avons été victimes aussi, afin qu’elles ne déterminent pas notre présent et notre avenir.

LA RÉFLEXION !
L’histoire de Ruben est marquée par une malédiction : il est le fils aîné de son père, mais le fils de la femme mal-aimée. Cette origine marquera son identité et les relations dans la fratrie d’une manière particulièrement cruelle. Elle est aussi marquée par une faute : après la mort de Rachel, Ruben couchera avec la servante de celle-ci, épouse secondaire de son père. Sur son lit de mort, Jacob ne lui aura toujours pas pardonné ce qu’il vit comme un déshonneur.

Venons-en à présent à la tentative de “rachat” de Ruben, racontée dans les textes étudiés cette semaine. La haine de ses frères pour Joseph nous ramène en quelques sortes au début de la Genèse, où l’on découvre que les premiers frères de la Bible se sont entretués : Abel, dont l’offrande a été agréée par Dieu à la différence de celle de son frère Caïn a été assassiné par celui-ci… Au moins, cette fois-ci, le fratricide n’est pas commis, grâce à l’intervention de Ruben.

Cela dit, si Ruben parvient à sauver Joseph, c’est à l’aide d’une mauvaise solution : la citerne. Ensuite, il s’éloigne, pour une raison inconnue. Quand il revient, Joseph a disparu ; alors, Ruben se rend compte qu’après l’offense commise avec Bilha, il a manqué l’occasion de se réhabiliter auprès de Jacob en pouvant se prévaloir d’avoir sauvé Joseph de la vindicte de ses frères.
Quant au subterfuge de la tunique plongée dans le sang du bouc, non seulement il scelle une solidarité dans le mensonge, mais il est inopérant à terme : Joseph est vivant et Jacob le reverra.

La faute originelle sur Joseph est rappelée par Ruben (qui croit Joseph mort) à ses frères, après la première entrevue avec Joseph en Egypte (Genèse 42, 22).
La dernière tentative d’obtenir une réhabilitation de la part de Jacob intervient lorsque Ruben offre la vie de ses deux fils en gage du retour de Benjamin (Genèse 42, 37). La vie de deux fils, pour compenser l’absence de deux autres fils, Benjamin et Joseph.

Enfin, nous arrivons au moment où, devant le lit de Jacob, chacun des douze fils reçoit la bénédiction qui lui est propre, en relation avec son passé et avec son futur, voici les dernières paroles du patriarche à son fils ainé : “Toi, Ruben, tu es mon fils aîné, le premier fruit de ma puissance de père.
Tu dépasses tes frères en force et en puissance. Tu es un torrent bondissant. Mais tu ne seras plus le premier. En effet, tu m’as fait perdre mon honneur en t’unissant à l’une de mes femmes dans mon lit.” (Genèse 49,3s)
L’histoire des douze tribus d’Israël est ainsi tracée. Sans surprise, la bénédiction de Moïse à Ruben, venant après celle de Jacob, sera minimaliste : « Que Ruben vive et ne meure pas, et que ses hommes soient nombreux » (Deutéronome 33 : 6)

Devant les projets injustes de ses frères envers Joseph, Ruben n’a pas su avoir une position entière et claire : sa préoccupation pour lui-même, son reste de jalousie, les injustices dont il a été victime l’ont empêché d’aller jusqu’au bout pour sauver Joseph.
Nous sommes interpellés par son témoignage sur l’urgence de rechercher pour nous une guérison pleine dans la grâce de Dieu, quels que soient les injustices et les fautes du passé. Ainsi nos gestes pourront être libérés de notre recherche de rédemption et entiers dans l’amour pour l’autre.

SEMAINE 3 : MIRIAM

ICE BREAKER ! Citez le nom d’une “idole de jeunesse”, ou d’une personne connue qui vous inspire aujourd’hui !

MERCI ! Merci parce que dans ta sagesse, tu nous appelles à occuper une place particulière et unique dans ce monde. Tu utilises chacun de nous d’une manière différente et importante !

RAPPEL HISTORIQUE ! Frères et soeurs, Miriam, Aaron et Moïse ont tous les trois été choisis par Dieu pour diriger son peuple de la libération de l’esclavage en Egypte, à travers le désert, jusqu’à la terre promise. Moins connue que ses deux frères, Miriam joue pourtant un rôle de leader dans cette période de l’histoire de Dieu et de son peuple.

Entre l’Exode et le livre des Nombres, elle est mentionnée 4 fois : c’est probablement elle la soeur qui a participé au sauvetage de Moïse bébé à une époque où Pharaon ordonnait le meurtre de tous les nouveaux nés garçons chez les Hébreux. Sa mère avait caché le bébé dans un panier qu’elle a laissé dériver sur le Nil et sa soeur l’a suivi discrètement. Grâce à sa présence d’esprit, la jeune Miriam a ainsi permis que maman et bébé soient réunis puisque grâce à son intervention au moment de la découverte du bébé dans les roseaux, sa mère sera embauchée comme nourrice pour Moïse, recueilli et adopté par la fille de Pharaon (Exode 2,1-10).

Elle a par la suite été prophétesse et a conduit les femmes à louer Dieu après la traversée de la mer rouge (Exode 15,20-21). Son décès et le lieu de son enterrement sont mentionnés en Nombres 20, 1.

Aujourd’hui nous lisons un passage qui raconte le moment où elle et son frère Aaron se sont opposés à Moïse et où Dieu l’a frappée par la lèpre, puis guérie miraculeusement.

BIBLE ! Nombres 12, 1-16

  1. Quelles sont les différentes étapes par lesquelles Miriam passe dans ce récit ? 
  2. Comment s’est-elle sentie à votre avis en voyant Moïse implorer Dieu pour sa guérison ? 
  3. Qu’est-ce que le verset 2 nous laisse comprendre sur les motivations réelles de la rébellion de Miriam contre son petit frère ? 
  4. Comment avez-vous déjà observé chez vous que le fait de vous comparer à quelqu’un d’autre vous poussait à mépriser quelque chose d’unique chez vous ? 

CITATION ! Alors la prophétesse Miriam, sœur d’Aaron, prend son tambourin. Toutes les femmes d’Israël la suivent en dansant au son des tambourins. Miriam chante devant elles ce refrain : “Chantez pour le SEIGNEUR ! Il a remporté une grande victoire. Il a jeté à la mer chevaux et cavaliers !” Exode 15, 20-21 PDV

INTERCESSION ! Pardonne-nous notre tendance à nous comparer aux autres et à les envier, en particulier ceux qui occupent les premières places et sont valorisées par leur position. Donne-nous de reconnaître l’appel particulier que tu as donné à chacun de nous et à l’habiter pleinement, main dans la main avec nos frères et soeurs.

LA RÉFLEXION ! Sauveur de Moïse dans sa jeunesse, prophétesse du Seigneur et leader du peuple avec ses frères maintenant, voici que Miriam se retrouve à la tête d’une attaque interne contre Moïse.

Le chapitre précédent, Nombres 11, montrait déjà que Moïse était la cible de beaucoup de critiques et de révoltes. Mais de toutes les attaques qu’un leader peut subir, celles qui viennent de l’intérieur sont toujours les plus difficiles. Cette rébellion supplémentaire dont Miriam a certainement eu l’initiative (son prénom est cité en premier et la colère de Dieu tombe sur elle) a le potentiel d’achever Moïse.

Comment Miriam s’est retrouvée là ? Les deux premiers versets de notre texte montrent deux motivations possibles à ses critiques : en premier, l’explication rationnelle, factuelle et facilement identifiable : Moïse a épousé une étrangère et c’est une faute morale. Mais le verset 2 laisse transparaître un autre motif : Miriam et Aaron se demandent finalement s’ils ne pourraient pas aussi bien eux-mêmes diriger le peuple… après tout, à eux aussi le Seigneur parle !

Et puis ce n’est pas dit, mais il est vrai qu’ils sont plus âgés que lui, certainement plus compétents sur bien des plans, souvenons-nous par exemple que Moïse est un mauvais orateur, c’est Aaron qui parle en public à sa place !

Cet épisode de la vie de Miriam nous rappelle que l’ordre de naissance ne définit pas nécessairement le succès, ça signifie que ce n’est pas le titre qui fait de nous des leaders, mais l’appel de Dieu. Dieu a ses propres critères, différents des nôtres, et il nous surprend souvent quand il appelle l’un à une place et l’autre ailleurs. Notre soif de validation nous pousse sans cesse à nous comparer aux autres et à envier ceux qui sont plus mis en avant. Mais il y a là un grand danger. Dans ce mouvement de comparaison, Miriam a fait du mal à Moïse et elle a méprisé son appel et ses dons personnels, ainsi elle a doublement nui au projet du Seigneur. Ainsi, elle a apporté du malheur sur elle et sur Moïse et aurait aussi pu, si Dieu n’était pas intervenu, causer de grandes souffrances à l’ensemble du peuple en renversant le guide que Dieu lui avait donné.

Grâce à Miriam, nous apprenons aussi à rechercher les motivations derrière les critiques, elles ne sont pas toujours en lien avec l’objet de la critique lui-même mais souvent aussi liées à un besoin chez la personne qui l’exprime. Mettons-nous à la place de Miriam : ce que nous pensons être une critique tout à fait fondée et rationnelle, ne cache-t-il pas chez nous un désir inconscient d’être plus valorisé, plus reconnu ? La tentation d’être le premier est très souvent accompagnée d’un esprit de critique. Quand nous nous laissons contaminer par nos désirs charnels, nous nous exposons à la colère du Seigneur.

Le Seigneur est bon et Miriam revient à la raison, c’est la marque des gens intelligents : ils savent se remettre en question ! Quelles paroles admirables que celles qu’Aaron prononce au verset 11 : “nous sommes coupables ! Nous avons complètement manqué de sagesse.” Le péché est bien cela : ce qui nous paraît intelligent et rationnel au moment où nos pensées tournent autour de nous-mêmes devient clairement une folie quand on commence à penser du point de vue de Dieu et de son projet.

Seigneur, remplis-nous de la certitude de ton amour et de la valeur de ton appel ! garde-nous de la folie de la comparaison et de l’envie, donne-nous ta vision pour ton projet et entoure-nous de gens pleins de sagesse et de grâce, prêts à pardonner nos erreurs et à nous attendre le temps qu’il faut !

SEMAINE 4 : BALAAM

ICE BREAKER ! Cela vous est-il déjà arrivé qu’une journée parfaitement planifiée ne se déroule absolument pas comme prévu ?

RAPPEL HISTORIQUE ! Dans le livre des Nombres, après l’épisode du serpent de bronze façonné par Moïse se déroulent les victoires sur Sihôn et les Amoréens, puis sur Og, roi de Basan. Les Israëlites prennent possession de la terre promise, victoire après victoire.
Le chapitre 22 débute lorsque les Israélites viennent camper aux frontières du pays promis, à l’est du Jourdain, dans le pays de Moab.
Barak, roi de Moab, craignant de subir le sort des Amoréens, envoie des émissaires auprès de Balaam, afin d’obtenir de ce devin vivant au bord de l’Euphrate qu’il maudisse les Israélites.

BIBLE ! Nombres 22, 7-35

  1. Que réalise Balaam à la fin de ce passage ? Se pourrait-il qu’il ait voulu jouer sur tous les tableau à la fois ?
  2. Que nous dit cet épisode sur la persévérance de Dieu quand il s’agit de protéger son peuple ? Et sa persévérance quand il s’agit de nous remettre sur le droit chemin ?
  3. comment avez-vous vu cette persévérance à l’oeuvre dans votre vie ? Dieu vous poursuit-il en ce moment à cause de l’une de vos incohérences ?

CITATION ! « L’Eternel ouvrit les yeux de Balaam et Balaam vit l’ange de l’Eternel qui se tenait sur le chemin, son épée dégainée à la main. Il s’inclina alors et se prosterna, le visage contre terre » (Nombres 22, 31)

LA RÉFLEXION ! En première approche, le début du texte d’aujourd’hui semble montrer Balaam sous un jour plutôt favorable, en nous présentant un devin païen attentif à la voix de l’Eternel : situation peu banale !
Cependant, il est plus réaliste d’imaginer que Balaam, qui est bien renseigné, sait à quel Dieu s’adresser lorsqu’il s’agit d’Israël.

Businessman avisé, Balaam a écouté les conditions proposées par les envoyés de Balak qu’il reçoit et héberge avec courtoisie, il écoute ensuite l’avis du Dieu d’Israël, mais il ne ferme pas la porte à une surenchère de la part des Moabites… surenchère qui ne manquera pas de se produire : la seconde fois, Balak envoie à Balaam des émissaires plus nombreux et plus importants.

Lors de la seconde visite des Moabites, Balaam continue de ménager tous ses interlocuteurs : il accorde son hospitalité aux émissaires, et se met à nouveau à l’écoute de l’Eternel. Et alors, “divine surprise” ! Dieu lui dit : «Puisque ces hommes sont venus pour t’appeler, lève-toi, accompagne-les. Mais tu feras ce que je te dirai.»
De cette réponse, Balaam ne retient que la première phrase, l’appât du gain lui faisant oublier la seconde phrase prononcée par Dieu.

Et puis, Dieu sort du champ et des préoccupations de Balaam, qui est trop occupé à anticiper les retombées d’une affaire qui s’annonce comme lucrative.

Mais le devin roublard ne fait pas le poids, le plan de Dieu va fracasser son “business plan” cupide… Véritable pédagogie divine, les paroles de l’ânesse, puis celles de l’ange de l’Eternel conduisent Balaam à se soumettre à l’autorité de l’Eternel.

On peut sans doute esquisser ici un parallèle entre Balaam et l’ânesse : de même qu’il a ouvert la bouche de l’animal, Dieu met Ses mots dans la bouche de Balaam. En effet, le Dieu Tout-Puissant peut utiliser comme Ses porte-paroles aussi bien une ânesse qu’un devin païen.

A la fin du chapitre 22, puis dans les chapitres 23 et 24, l’Eternel parachève Son plan.
Balaam, arrivé auprès de Balak, lui déclare « Je dirai les paroles que Dieu mettra dans ma bouche ».

Dans un premier temps, Dieu fait bénir à trois reprises Son peuple par le devin païen en présence des nations, représentées par Balak, bénédiction qui vient comme une réaffirmation de la promesse faite à Abram en Genèse 12, 1 – 3 : « Quitte ton pays, ta patrie et ta famille et va dans le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai ton nom grand et tu seras une source de bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront et je maudirai ceux qui te maudiront, et toutes les familles de la terre seront bénies en toi ».

Dans un second temps, Balaam, avant de s’en retourner chez lui, va prononcer son oracle, qui annonce la future victoire de David sur Moab et (peut-être aussi) la venue du Messie : « Je le vois, mais non pour maintenant, je le contemple, mais non de près: un astre sort de Jacob, un sceptre s’élève d’Israël. Il transperce les flancs de Moab et renverse tous les descendants de Seth » (Nombres 24, 17)

L’importance de l’histoire de Balaam est attestée par le fait que, beaucoup plus tard, dans son procès avec son peuple, l’Eternel dira : « Mon peuple, rappelle-toi ce que projetait Balak, roi de Moab, et ce que lui a répondu Balaam, fils de Beor… » (Michée 6, 5).

SEMAINE 5 : BARAC

ICE BREAKER ! Citez le plus succinctement possible un projet qui vous tient à coeur en ce moment et le rôle que vous y jouez (chef de projet, petite main, membre de telle équipe, consultant, supporter…) Il est très facile de s’étendre sur ce genre question, résistons à la tentation et soyons brefs : n’entrons dans aucun détail !

RAPPEL HISTORIQUE ! Le livre des Juges raconte l’histoire d’Israël entre l’arrivée en Canaan et l’installation des premiers rois, il nous permet de suivre la conquête de la terre promise. Le terme “juge,” titre du livre, désigne en réalité un chef, un dirigeant… Le livre porte ce nom justement parce que ses personnages principaux sont les dirigeants d’Israël avant la monarchie. Ces chefs exercent la justice, ils appellent le peuple à revenir à l’Alliance formée avec Dieu et ils sont avant tout des chefs militaires en cette période d’instabilité. Le récit que nous lisons est plein de la violence de la guerre qui a marqué cette époque, ce qui est forcément troublant ! Mais une fois le choc de la violence du texte reconnu et dépassé, nous voulons surtout nous arrêter sur le personnage de Barac, général sous les ordres de la juge Déborah. Pour une fois que le personnage principal est une femme et le personnage secondaire un homme, il aurait été trop bête de nous en priver !

BIBLE ! Juges 4, 1-24

  1. Quel rôle Barac joue-t-il dans la victoire sur les cananéens ?
  2. En quoi fait-il preuve d’humilité ?
  3. Comment Barac nous apprend-il à mieux collaborer dans nos missions ?
  4. Dans quels contextes actuellement êtes vous heureux de servir Dieu en tenant le second rôle ? Pourquoi cette position est parfois difficile pour vous ?

CITATION ! «Elle lui dit : « J’irai donc avec toi. Mais tu ne recevras aucun honneur dans cette bataille. En effet, c’est à une femme que le SEIGNEUR livrera Sisra.» (Juges 4,9 – PDV)

INTERCESSION ! Remercions Dieu pour la mission qu’il nous donne et les promesses qui vont avec. Remercions-le de l’honneur qu’il nous fait en nous appelant à participer à ses projets et pour les leaders et les collaborateurs qu’il nous donne. Reconnaissons-les, reconnaissons leur appel devant lui et bénissons-les.

LA RÉFLEXION ! Barac est un grand guerrier et un grand leader. Alors que tous les chefs des tribus d’Israël semblent résignés à subir l’oppression de la part des Cananéens, le juge Déborah se souvient que la promesse de l’Eternel pour son peuple était plus large, plus généreuse que cette survie difficile dans une petite portion de la terre promise ! A l’appel de Dieu, elle se décide à agir pour renverser l’oppresseur et offrir à l’ensemble du peuple la paix et l’abondance promises.

Pour cela, il faut affronter un ennemi de taille : le roi Yabin et ses 900 chars blindés sous le commandement de Sisra. Il faut recruter et diriger une armée puissante dans un contexte de découragement et de passivité généralisés. Barac est l’homme de la situation. Il recrute une armée de 10 000 hommes et la mène à la victoire, une victoire complète qui débouchera sur une paix durable dans la région.

Barac est un grand homme, mais la gloire de cette victoire ne lui revient pas… c’est d’ailleurs ce qui fait de lui un grand leader : il est à l’aise dans sa position de personnage secondaire. Ce qui fait sa force n’est ni son sexe, ni son titre, ni sa puissance, ce n’est même pas le nombre d’hommes qu’il dirige, c’est son humilité.

Son humilité est particulièrement perceptible dans les v. 8 et 9 de notre texte : si Barac demande à Déborah de venir avec lui, c’est parce qu’il sait que la victoire ne dépend pas de son habileté mais de Dieu. A travers la présence de la prophétesse, il veut avant tout s’assurer d’être en mesure d’entendre et de pouvoir suivre les directions du Seigneur. L’avertissement de Déborah, qui lui affirme avant le combat que l’honneur de la victoire ne lui reviendra pas nous permet de constater que la motivation de Barac n’est pas égocentrée, mais purement un acte de service, par obéissance à Dieu et pour la liberté de son peuple.

Deux autres signes de l’humilité de Barac et causes de son succès que nous pouvons relever sont sa capacité à obéir et à collaborer : Il n’a aucun mal à reconnaitre que c’est Déborah, une femme, qui a été appelée à la tête d’Israël à ce moment et à reconnaitre que c’est à travers sa bouche à elle que le Seigneur a choisi de parler. Il sait faire confiance et reconnaître l’autorité du leader que Dieu lui donne à ce moment, c’est l’une des marques d’un leader : savoir suivre !

Si son rôle est essentiel à son succès, Barac ne recherche pas la reconnaissance pour lui et il sait reconnaître la place des autres dans la campagne qu’il mène. Dieu a choisi d’offrir le coup final, marque de la victoire, à quelqu’un d’autre : une femme qui n’aura même pas posé le pied sur un champ de bataille et qui n’a certainement pas ses qualités de leader et de guerrier. D’autres se seraient sentis humiliés ou volés de ne pas pouvoir recevoir les louanges ni pour l’origine de la campagne ni pour sa conclusion et de demeurer dans l’ombre pendant que les louanges de Déborah et de Yaël sont chantées, mais Barac nous inspire justement parce qu’il sait rester un personnage secondaire : il permet ainsi à Dieu d’être glorifié. C’est une autre marque d’un leader : savoir collaborer, ne pas mener la mission tout seul, reconnaitre l’appel des autres même si sur le papier ils semblent moins aptes que nous… Dieu a d’autres lunettes que nous !

Barac est un personnage secondaire qui nous montre la beauté de ne pas être le héros, mais un ouvrier fidèle parmi d’autres, un leader qui sait suivre et s’effacer pour laisser à chacun la place prévue par Dieu.

SEMAINE 6 : ABIGAÏL

ICE BREAKER! Comment réagissez-vous face à un enfant qui fait une crise de nerf pour une raison qui vous semble futile?

MERCI! Merci Seigneur de, bien souvent, nous garder de la folie de nos projets afin que, malgré nos errances, nous demeurions des femmes et des hommes selon ton cœur.

RAPPEL HISTORIQUE! Le prophète Samuel vient de mourir. Il avait oint David comme roi d’Israël, alors que ce dernier était encore enfant et que Saül régnait toujours. Samuel était aussi un conseiller et un soutien précieux pour David face à un Saül jaloux qui en voulait de plus en plus à sa vie, à mesure qu’il se rapprochait du trône. Son décès a sûrement affecté David qui, entre caverne et montagne, continue à fuir Saül.

BIBLE! 1 Samuel 25, 1-3 ; 14-39

  1. Quelle était la réputation d’Abigaïl? En quoi cette réputation a-t-elle joué pour désamorcer la crise?
  2. Quelle est l’attitude d’Abigaïl face au mauvais caractère de son mari?
  3. Quels traits de caractère a-t-elle manifesté face à la perte de contrôle de David? Comment pouvons-nous nous en inspirer?
  4. Dans les situations d’injustice, comment pouvons-nous réagir/agir? Que nous dit ce texte de la justice de Dieu? Comment la justice de Dieu s’est-elle déjà manifestée dans nos vies?

CITATION! “ Ne dis pas : Je rendrai le mal. Espère en l’Eternel, et il te délivrera.” Proverbes 20 : 22

INTERCESSION! Seigneur, aide-nous à être des artisans de paix, à faire preuve de sagesse et à prendre des initiatives dans les temps de crise que nous vivons et à garder notre foi en Toi, qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au-delà de ce que nous demandons ou pensons.

RÉFLEXION! Abigaïl, dont le nom signifie “mon père est joie” a épousé Nabal, dont le nom signifie “insensé/fou”… Drôle d’association! En plus de son nom, la réputation d’Abigaïl la précède: bien qu’ayant épousé un homme connu pour être “dur et mauvais”, elle, est connue pour son bon sens. Bon sens qui va se manifester au cœur de cette crise provoquée par son époux.

En effet, en cette saison de tonte des moutons, les serviteurs de Nabal étaient dans le désert afin de s’acquitter de cette tâche et avaient pu bénéficier de la protection des hommes de David. Sans cette protection, ils auraient été très vulnérables aux attaques des pillards. David, qui a agi de bon cœur, met désormais cette bonne foi en avant pour solliciter l’aide de Nabal et faire appel à sa solidarité et générosité. Bien mal lui en a pris, fidèle à son mauvais caractère, Nabal, un très riche homme d’affaires, refuse d’accorder l’hospitalité à David et à ses hommes. Devant cet affront, le sang de David ne fait qu’un tour et il se prépare à prendre l’épée contre Nabal et à l’exterminer, lui, et tous les gens de sa maison jusqu’au dernier.

Alerté par la situation, l’un des serviteurs de Nabal ne cherche pas à raisonner ce dernier sachant que c’est peine perdu. Mais, il se tourne plutôt vers Abigaïl qui est connu pour sa diplomatie.

Déjà, un premier aspect du caractère d’Abigaïl nous est dévoilé. Elle a été mariée, potentiellement contre son gré, à une homme colérique et égoïste. Mais, nous pouvons constater qu’à son contact, elle est restée une femme tempérée et sage et n’a pas laissé les circonstances désastreuses au sein desquelles elle vivait affecter son caractère. Par là-même, en cas de crise, son entourage savait qu’il pouvait se tourner vers elle et lui faire confiance pour bien réagir. De la même manière que le verset 4 au chapitre 5 de l’épître aux Philippiens “que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche.”, ce récit est vraiment une inspiration et un encouragement à veiller sur notre attitude et notre intégrité, dans les bons comme dans les mauvais moments, afin d’être ces personnes vers lesquelles des amis, des collègues, des membres de la famille oseront se tourner en cas de crise. Ce sera alors une occasion de les connecter à Christ qui est la solution ultime. Si Abigaïl avait eu le même caractère que son époux ou avait laissé l’amertume gagner son coeur, l’issue de cette histoire aurait été bien différente.

Ensuite, Abigaïl a été fidèle à cette réputation. Devant cette bataille imminente, elle est efficace et opérationnelle, choisit d’agir plutôt que de parler. Devant David, elle est perspicace et sensible. Face à la colère, elle reste calme. Elle met en pratique l’enseignement de Proverbes 15: 1 “Une réponse douce calme la fureur, Mais une parole dure excite la colère.” Face à celui qui en voulait à sa vie, Abigaïl ne s’est pas laissée écraser par ses émotions et, plus d’un millénaire avant cette révélation, manifeste tous les aspects du fruit de l’Esprit (la paix, la foi, la maîtrise de soi…). Nous remarquons aussi qu’Abigaïl ne s’est pas compromise pour se sortir de cette situation. Elle argumente, avec diplomatie, devant David sans le manipuler.

De retour devant Nabal, elle est honnête et lui révèle la vérité au moment opportun et elle est enfin délivrée de son joug.

Enfin, ce qui est déterminant est qu’Abigaïl a su faire preuve d’une grande humilité, une humilité ajustée: elle ne s’est pas minimisée ou désengagée, alors que son statut de femme à cette époque aurait pu lui faire penser qu’elle n’aurait que peu d’influence. Elle s’est laissée utiliser par Dieu pour sauver des vies. Abigaïl a finalement été une autorité tranchante face à la folie.

SEMAINE 7 : ROBOAM

ICE BREAKER ! Quel est votre premier réflexe quand vous êtes face à une décision difficile à prendre ?

MERCI ! Merci Seigneur pour les gens que tu mets autour de nous, dans l’Eglise, la miniglise, nos familles et ailleurs qui recherchent ta voix au quotidien et que tu utilises pour nous conseiller.

RAPPEL HISTORIQUE ! Le règne de Salomon, à la suite du règne de David a marqué l’apogée du royaume d’Israël : période de liberté, de puissance et d’abondance. Salomon était connu pour sa sagesse, première chose qu’il a demandé à Dieu pour mieux servir son peuple quand il est devenu roi. Il est aussi connu pour la construction du premier temple à Jérusalem, qui joua pendant des générations un rôle central dans la relation entre Dieu et son peuple. Il est connu enfin pour le faste de son palais et le nombre de ses épouses et concubines. La fin de son règne a été ternie par l’idolâtrie qui lui a attiré la colère du Seigneur. Celui-ci promet de lui retirer le règne et de le donner à son serviteur Jéroboam. Cependant, par amour pour David et Jérusalem, Dieu promet d’y faire régner un fils de Salomon, Roboam. La mort de Salomon marque ainsi la division d’Israël en deux royaumes : le royaume d’Israël au nord, réunissant 10 tribus d’Israël et dirigé par Jéroboam et le royaume de Juda, comprenant 2 tribus autour de Jérusalem, dirigé par Roboam.

BIBLE ! 1 Rois 12, 1-24

  1. La décision de Roboam est-elle emprunte de la sagesse que l’on connaissait à Salomon son père? Pourquoi?
  2. Pourquoi Roboam ne suit-il pas les conseils des anciens ?
  3. Qu’est-ce que le contraste entre les conseils donnés par les membres de la génération de Salomon (les “anciens”) et ceux donnés par celle de Roboam (les “jeunes”) nous apprend d’une vision “sage” du leadership ?
  4. Quel enseignement de la vie de Roboam tirez-vous pour votre propre vie aujourd’hui ?

CITATION ! « Si aujourd’hui, tu te mets au service de ce peuple, si tu leur réponds avec bonté, ils te serviront toujours. » 1 Rois 12, 7 PDV

INTERCESSION ! Seigneur, donne-nous toi-même la sagesse nécessaire pour mener les projets et missions que tu nous confies avec humilité et un esprit de service. Donne-nous de toujours te rester fidèle et de savoir transmettre à nos enfants et partenaires les valeurs fondamentales et les enseignements trouvés dans la foi. C’est sur ton alliance et ta fidélité promise que nous voulons toujours nous appuyer avec confiance.

LA RÉFLEXION ! Ce passage est le premier qui parle de Roboam… D’ailleurs, jusqu’alors, aucun des fils de Salomon n’a encore été mentionné. Deux de ses filles ont bien été citées, mais dans le cadre d’alliances établies grâce à leurs mariages : elles servaient alors le projet politique du grand roi, c’était là ce qui les rendait intéressantes ! Avec 1000 épouses et concubines, on peut imaginer que Salomon a eu tant d’enfants qu’il n’a pu en suivre vraiment aucun. Rien d’étonnant alors dans le fait que Roboam ne partage pas la sagesse et les compétences politiques de son père. Dans la sagesse troublée de sa vieillesse, Salomon a oublié une vérité essentielle : sans successeur, il n’y a pas de succès véritable !

Salomon, en vieillissant, a oublié sa fidélité à Dieu et il n’en n’a pas non plus transmis l’importance à ses enfants. Ainsi, si au début de notre récit, le faste de son royaume est toujours là, ce n’est qu’une apparence. Ses fondations sont déjà sapées au moment où Roboam hérite du trône. Voici maintenant le Royaume divisé et condamné pour des siècles à la nostalgie de sa grandeur passée et jamais regagnée.

Roboam fait tout de même preuve d’une certaine sagesse en deux points : mis face à une question difficile, il refuse de répondre immédiatement mais demande un délai de réflexion, qu’il emploie rechercher des conseils. Son malheur est de ne pas écouter les conseils ! A peine la réponse des anciens lui parvient-elle, que déjà ils les méprise et recherche d’autres avis, de ses semblables, de ses serviteurs… c’est à dire des avis qui iront dans le sens de ce qu’il désire déjà !

La fragilité même des plus grands royaumes et leur rapidité à s’écrouler si leurs fondations sont attaquées, l’aspect crucial de la transmission et de la formation pour préparer une succession, l’importance d’un leadership de service et non motivé par le désir de puissance, la difficulté d’entendre les conseils n’allant pas dans notre sens… Dans son malheur, Roboam a beaucoup à nous apprendre ! Nous trouvons même du réconfort dans la promesse que Dieu a faite de rester fidèle à son alliance à Jérusalem et à Juda, malgré ses erreurs et celles de son père.

SEMAINE 8 : HOULDA

ICEBREAKER ! Vous est-il déjà arrivé d’attendre d’être au pied du mur avant de prendre une décision et d’agir ? Était-ce trop tard ?

MERCI ! Seigneur je veux te remercier pour ta miséricorde et pour l’amour que tu nous as transmis par ton Fils Jésus. Je te remercie pour l’espoir que tu places en chacun de nous et pour le secours que tu nous apportes

RAPPEL HISTORIQUE ! Les prophètes jouissaient d’une grande autorité dans l’Israël ancien. Ils intervenaient tant dans la sphère politique que religieuse. L’Ancien Testament mentionne peu de femmes prophétesses. Pourtant, parmi elles, Houlda va jouer un rôle clé à un des moments les plus dramatiques de l’histoire d’Israël.

Le chapitre 22 du deuxième livre des Rois raconte que le puissant roi Josias a entrepris de grands travaux de restauration du Temple de Jérusalem. Pendant ces travaux, on retrouve par hasard le « livre de la Loi » (c’est à dire la Torah, ou simplement le Deutéronome), oublié par le peuple et les rois d’Israël depuis des générations… il faut dire qu’il est loin le temps de David et de Salomon et du temple dédié à Dieu seul, les autres dieux et idoles ont pris petit à petit une place prédominante dans la vie d’Israël ! Le roi Josias prend connaissance du contenu du livre de la loi et est horrifié. Il déchire ses vêtements et ordonne d’aller consulter le Seigneur, le Dieu d’Israël. Les prêtres et les scribes royaux se tournent alors vers Houlda.

Les prophéties de Houlda et la fidélité de Josias seront de puissants outils pour une grande réforme spirituelle dans l’ensemble du Royaume et une retour à une fidélité sans partage à Dieu.

BIBLE ! 2 Rois 22, 15 – 2 Rois 23, 3

  1. Que dit Houlda aux envoyés ? Est-ce que cela vous surprend ?
  2. Trouvez-vous que l’oracle transmis par Houlda est juste par rapport à l’attitude de Josias ? Pourquoi ?
  3. Le message d’Houlda a-t-il été pris au sérieux ?
  4. Quelles sont les conséquences de nos infidélités ? Que change la venue de Jésus par rapport à notre perception des difficultés du monde ? (climat, virus, …)

CITATION “Quand le roi entend les paroles du livre de la loi, il déchire ses vêtements car il est bouleversé” (2 Rois 22, 11 – PDV)

INTERCESSION Seigneur, en ce temps de l’Avent si particulier, nous voulons te remettre toutes les personnes qui se sentent seules. Toutes les personnes qui font face à un tsunami dans leur vie (maladie, perte d’un être cher, séparation, dispute, chômage, …). Nous te remercions pour l’Espoir que la naissance de Jésus nous donne. Que tu nous apporte ta paix et chasse nos craintes, que nous puissions placer toute notre confiance et notre avenir entre tes mains.

LA REFLEXION Dieu est un Dieu jaloux qui, face aux infidélités du peuple qu’il chérit, prend des mesures radicales. La dureté du message que le texte attribue à la prophétesse Houlda peut surprendre. Tout en reconnaissant que l’attitude du roi Josias est juste, elle annonce pourtant que la catastrophe est inéluctable.
L’oracle qu’elle adresse situe cette femme dans la grande lignée des prophètes ayant annoncé que l’infidélité récurrente vis-à-vis de Dieu et de la Loi allait inévitablement amener le royaume à la catastrophe. Selon Houlda, il est trop tard, la relation avec Dieu est profondément brisée, le destin de la ville et du Temple de Jérusalem est désormais scellé. Cependant, Houlda annonce aussi à Josias que, puisqu’il s’est repenti à la lecture de la Loi, il ne verra pas de ses propres yeux les malheurs et sera enterré en paix avec ses pères.
Juste après avoir entendu les paroles d’Houlda, le roi Josias, en présence de tout le peuple, refait Alliance avec le Seigneur et met en place la plus vaste réforme religieuse mentionnée dans la Bible. Il lit la Loi au peuple et pour se conformer à ses règles, il retire du temple toutes les pratiques et tous les objets sacrés consacrés à d’autres divinités. Il fait de même dans tout le pays avant de faire célébrer une immense fête en l’honneur du Seigneur. Malgré cela, quelques années après la mort de Josias (lors d’une bataille contre les Égyptiens à Megiddo et son enterrement) Jérusalem fut détruite et sa population exilée.
Même si les décisions du Seigneur peuvent sembler dures, nous remarquons qu’il agit par Grâce bien avant d’envoyer son fils Jésus Christ. En effet, face à la repentance de Josias, il revient sur la radicalité de sa condamnation.
La réforme de Josias ne changera pas le destin d’Israël. Attendre d’être au pied du mur pour agir n’est-ce pas finalement très humain ?
Chacun sait aujourd’hui que l’épidémie de corona virus nous envahit et touche tous les pays du monde presque sans exception. Faut-il attendre de perdre des êtres chers, de devoir se reconfiner voire perdre son emploi pour agir et respecter les gestes barrières et la distanciation sociale ? Mais aussi pour se retrouver face à soi et prendre conscience qu’on n’est rien sans le Seigneur ?
Chacun sait aujourd’hui qu’une très grave crise climatique s’annonce. Faudra-t-il attendre qu’on nous annonce qu’il est désormais trop tard, que le climat s’emballe et que ce n’est pas un réchauffement de quelques degrés, mais beaucoup plus qui va inéluctablement se produire pour que nous prenions des mesures à la hauteur des enjeux ?

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  • Author: TKeller