Comment discerner sa vocation ?
Par Etienne
Comment discerner sa vocation ? Quelle est notre place dans l’Eglise ? Quelle est notre place dans la vie ? Comment servir Dieu de la façon que lui veut ?
Nous avons tous envie de discerner notre vocation, et ce n’est pas toujours simple…, ce n’est pas toujours définitif. Même s’il nous a semblé un jour reconnaître ce que nous devions faire, il faut rester à l’écoute pour savoir si c’est toujours le cas… Discerner encore.
Dans la suite, nous allons préciser de quelle vocation nous parlons et les risques à chercher trop longtemps immobile une vocation particulière. Nous étudierons ensuite quelques caractéristiques de la vocation commune à tous les chrétiens avant, enfin !, de se pencher sur les moyens concrets de discerner notre vocation particulière.
De quelle vocation parle-t-on ?
Il y a des métiers pour lesquels on utilise facilement le terme de « vocation », des métiers souvent difficiles et passionnants (enseignant, infirmier…). Il y a des rôles dans l’Eglise pour lesquels on l’utilise parfois, en général les rôles de direction spirituelle (prêtre, pasteur, moine…). Nous croyons cependant, et c’était un point important de la théologie de Luther, que nous avons tous, quel que soit notre métier et notre place dans l’Eglise, une vocation. Tous les chrétiens sont appelés, établis par Dieu dans leur fonction professionnelle, familiale ou ecclésiale. Où que nous passions notre temps, en semaine et le weekend, nous avons la possibilité d’y être les représentants de Dieu. « Tout ce que vous faites, en paroles ou en actions, faites-le au nom du Seigneur Jésus, en remerciant par lui Dieu le Père. » Col 3.17
Et comme il y a de nombreuses façons de servir Dieu dans le monde – voir de servir le monde au nom de Dieu, il y a aussi de nombreuses façons de servir son Eglise. Quand nous recherchons notre vocation ecclésiale, ne nous arrêtons pas seulement aux ministères d’enseignement et de direction. Il existe dans la Bible plusieurs listes de dons à l’Eglise ou de types de services. Compte tenu de leurs contextes et de leurs différences, il me semble clair qu’aucune n’est exhaustive. Il y a des ministères d’apôtre (bien que l’actualité de ce ministère est discuté), de prophète, d’évangéliste, de pasteur et docteur (Eph 4.11), des ministères liés aux dons de la grâce (1Co 12.7-11), des ministères de la Parole ou du service (1Pi 4.10), mais aussi le ministère de l’accueil, la liturgie, l’hospitalité, les enfants, les jeunes, les familles, le conseil presbytéral, les responsables de mini, les fidèles de mini, la louange chantée, la technique, … mais encore l’encouragement donné à cette sœur en difficulté, la main sur l’épaule de ce frère fatigué,… et il y a le ministère que Dieu veut vous confier à vous, personnellement, et qui n’existe peut-être pas encore.
Que faire en attendant de discerner sa vocation ?
Mais devant toutes ces possibilités, tous les choix que nous avons à faire dans cette vie et dont certains ont des conséquences importantes, on peut vite être perdu. Dans notre désir d’obéir à Dieu, de bien marcher dans les chemins qu’il a préparé pour nous, nous nous retrouvons parfois à l’arrêt. C’est particulièrement le cas à l’époque des grands choix (études, travail, ville, Eglise locale, conjoint…). De peur de nous tromper, nous ne choisissons pas. Un ami m’a rappelé, il y a des années, qu’il est plus facile de changer la direction d’un bateau qui avance que d’un bateau à l’arrêt (ça marche aussi avec une voiture). Parfois, quand on ne sait pas où Dieu nous conduit, il faut simplement avancer, en gardant l’oreille à l’écoute, près à changer de direction.
S’arrêter et écouter Dieu, c’est essentiel (Ps 46.10). Marcher en écoutant Dieu aussi.
Et la vocation générale ?
Alors qu’on cherche ce que Dieu attend de nous spécifiquement, il est bon d’être là où il demande à tous les chrétiens d’être. On ne peut pas chercher sa vocation personnelle hors de la vocation générale. On peut chercher dans les Ecritures, le nouveau testament en particulier, tout ce qui est la volonté de Dieu pour nous. Voici quelques idées :
Dieu ne veut pas que nous nous perdions mais il veut que nous soyons sauvés (2Pi 3.9 par exemple) : nous ne pouvons pas faire l’économie de la repentance, du changement radical, de la conversion. Dieu veut que nous soyons remplis du Saint-Esprit (Eph 5.16-18), c’est lui notre guide. Dieu veut que nous soyons purs, saints (1Tm 4.3) : nous devons nous tenir loin du péché et rejeter le mal. Dieu veut que nous soyons soumis (1Pi 2.13-17), aux autorités de notre pays, aux responsables dans l’Eglise, à nos parents… Dieu veut parfois notre souffrance en faisant le bien (1Pi 4.19) ! Dieu veut enfin que nous soyons reconnaissants (1Tess 5.18)… J’en oublie probablement.
Comment savoir ce que Dieu veut de nous ? « On t’a enseigné ce qui est bien, ce que le Seigneur exige de tout être humain : il demande seulement que tu respectes les droits des autres, que tu aimes agir avec bonté et que tu suives avec humilité le chemin que lui, ton Dieu, t’indique. » Michée 6.8
Voilà qui fait déjà un beau programme !
Et alors, comment discerner sa vocation propre ?
Mais la volonté générale de Dieu pour tous les êtres humains ne nous permet pas toujours de trancher dans les choix importants de notre vie, ne nous permet pas toujours de découvrir notre vocation personnelle. Voici quelques pistes qui m’ont été utiles, la liste n’est pas exhaustive.
Penser, réfléchir. Notre rationalité est un don de Dieu, il ne faut pas hésiter à étudier les possibilités qui s’offrent à nous (« C’est pourquoi tenez-vous prêts à agir, gardez votre intelligence en éveil. » 1Pi 1.13a).
Rechercher ses propres désirs (Ps 37.4). Qu’est-ce que vous voulez, vous ? Plus nous sommes proches de Dieu, plus nos désirs sont semblables aux siens. Il y a longtemps, j’avais été frappé de voir comment Dieu avait répondu à une question importante dans ma vie juste en me faisant découvrir mon propre cœur.
Se plonger dans les Ecritures. Mieux connaitre la Bible, c’est mieux connaitre Dieu, c’est mieux connaitre ce qui lui ressemble.
Rechercher les conseils de personnes sages en qui nous avons confiance, si possible des aînés dans la foi (Pv 24.6 etc.).
Reconnaitre ses capacités, ses dons spirituels et naturels (s’il y a une différence, ce dont je ne suis pas sûr) : je chante trop faux pour que ma vocation soit dans la louange chantée au culte, par exemple.
Prier. Bien sûr. Parler à Dieu et être attentif à sa voix.
Jeûner si ça nous semble adapté (cf. appel de Paul et Barnabé en Ac 13.1-3).
Observer les besoins. Si une place est vacante dans l’organisation de l’Eglise, elle est peut-être pour vous. Parfois, on entre dans sa vocation « juste pour donner un coup de main » (« Tout ce que ta main trouve à faire, avec ta force, fais-le. » Ecc 9.10a).
Et enfin, n’hésitons pas à laisser les circonstances, que Dieu utilise bien souvent, nous guider, nous déplacer, nous faire changer de projets (on voit comment Paul a dû changer ses plans en ce qui concerne la Galatie, en Ac 16).
N’oublions pas : si nous avons mis nos vies dans les mains de Dieu, il nous guidera fidèlement. Allons !
« Dieu, source de la paix, a ramené d’entre les morts notre Seigneur Jésus, devenu le grand berger des moutons grâce à son sang, qui garantit l’alliance éternelle. Que ce Dieu vous rende capables de pratiquer tout ce qui est bien, pour que vous fassiez sa volonté ; qu’il réalise en nous ce qui lui est agréable, par Jésus Christ, à qui soit la gloire pour toujours ! Amen. » Hb 13.20-21
Si vous avez des questions concernant votre vocation, vous pouvez prendre rendez-vous pour un accompagnement spirituel ici.