Diriger une équipe de louange : prier, s’armer, conduire !
Par Tojo
Diriger une équipe de louange vous dites ? C’est choisir les chants et assurer la direction d’équipe, n’est-ce pas ?
C’est ce qu’on serait tentés de penser au premier abord, mais c’est sans compter sur la préparation non visible toute aussi fondamentale : la face cachée de l’iceberg !
Tout le peuple de Dieu est appelé à le louer en entrant dans une louange authentique, à lui rendre gloire en tout temps pour qui il est, et ce qu’il fait dans nos vies. Mais bien que la louange soit l’affaire de tous, certains sont appelés à la conduire.
Que ce soit la prière, le discernement, la sécurisation spirituelle, mais aussi l’unité de l’équipe, voici comment s’articule ce rôle de leader d’équipe de louange.
1. Prier et discerner : quelle direction prendre ?
Discernement général : Avant tout service, il est important pour le conducteur de se remémorer que la louange est le seul sacrifice que l’on offre à Dieu. Il est donc nécessaire d’être connecté à l’Esprit Saint pour pouvoir discerner la louange qui lui plait, et la direction vers laquelle il souhaite nous emmener.
Cela passe par la prière, la méditation de la Parole et l’écoute de Dieu. Le Seigneur inspire alors une direction à prendre et un discernement sur cette louange qui retentit du profond de notre cœur. Plusieurs thématiques peuvent surgir dans le choix des chants comme la reconnaissance, les promesses et la fidélité de Dieu, notre refuge dans les épreuves ou bien tout simplement la grâce. « Celui qui offre sa reconnaissance, celui-là me rend gloire, et il prend le chemin où je lui ferai voir le salut que Dieu donne » Psaume 50 : 23
Discernement des chants : Le choix des chants est la continuité de ces prières et de cette connexion avec l’Esprit de Dieu. Une fois la seigneurie de Jésus bien installée dans la démarche, on doit être prêt à sortir de notre zone de confort. Nous avons chacun notre culture, nos habitudes musicales et celles-ci doivent être soumises à Dieu. Cela permettra au conducteur d’être pleinement disposé à l’écoute du Saint Esprit quant au discernement des chants.
Discernement de l’équipe : Le ministère de la louange est souvent organisée selon un planning de roulement d’équipes. Le discernement concerne aussi bien la constitution de cette équipe : discerner les bonnes personnes au bon moment. Cela permet déjà de garder une équité dans la répartition des personnes au service dans les différents cultes. Il peut arriver que l’on soit à court de personnes ou de moyens pour le service. Dans ce cas, le “leader” renouvelle sa confiance en Jésus car il pourvoit toujours ce qu’il faut et donne les moyens d’y faire face. Que l’on soit un ou cinq chanteurs/musiciens, ce qui est réellement indispensable dans l’équipe c’est la présence de Dieu par son Esprit. Il ne s’agit pas pour le conducteur de former la meilleure équipe avec les meilleurs musiciens ou chanteurs, mais de former l’équipe selon le cœur de Dieu, en utilisant les dons et talents de chacun à la hauteur de ce qu’ils ont reçu pour glorifier notre Seigneur.
2. S’armer : une affaire de sécurité spirituelle
Vie chrétienne : On est enfant de Dieu avant d’être équipier de louange. Et en tant que tel, il nous est vital d’entretenir cette relation intime avec notre Père céleste. Cela passe aussi par les temps consacrés à la louange et à l’adoration qui devient notre mode de vie. En effet, l’ennemi n’est jamais loin comme le rappelle ce verset dans 1 Pierre 5 : 8 « Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. ». Cette réalité spirituelle nous invite à la vigilance, et Dieu nous fait grâce en nous procurant son armure à revêtir selon Ephésiens 6 : 13-17.
Puissance de la louange : Rappelons que la louange en elle-même est une arme puissante, et une prise de position indépendante de notre état émotionnel, car Dieu ne change pas. Nombreux sont les écrits, dans la Bible, qui viennent étayer cela. La louange brise les chaînes et fait tomber les murs, comme dans l’histoire de Paul et Silas dans le livre des Actes ou encore avec le mur de Jéricho dans le livre de Josué. Quand Dieu siège au milieu de la louange de son peuple, sa puissance est déployée.
Positionnement : Bien qu’il existe des intercesseurs pour les ministères, le leader d’équipe doit rapidement se mettre en marche pour sécuriser le temps de service et embarquer l’équipe dans cette démarche : prier, intercéder pour la protection et l’unité, se dépouiller et déposer ses souillures à la croix, prendre autorité dans le nom de Jésus pour ne laisser aucune porte ouverte à l’ennemi. Cela concerne évidemment les temps de préparation, de répétition mais aussi celui du culte. Le ministère de la louange est un ministère exposé (parce que le culte est public) : la vigilance est de mise par rapport aux choses qui peuvent l’attaquer comme la séduction, l’orgueil ou la jalousie. Si le leader ou un équipier discerne un besoin d’aller plus loin sur des points bloquants, il ne faut pas hésiter à solliciter un rendez-vous d’accompagnement.
3) Conduire l’équipe : quel rôle pour le leader ?
Unité : Dans l’équipe constituée, l’Esprit de Dieu doit être celui qui unit les personnes. Le chef d’équipe, lui, est plutôt le coordinateur soumis à l’autorité de Dieu. Il doit créer une atmosphère de fraternité et de bienveillance, dans un environnement sécurisé, pour que chacun se sente à sa place et puisse donner le meilleur pour Dieu.
Harmonisation et musique : On se retrouve souvent avec des niveaux musicaux différents dans l’équipe. L’unité c’est aussi de pouvoir travailler ensemble avec humilité pour un objectif commun, celui de servir Jésus. Le leader doit faire confiance et faire participer les équipiers à la hauteur de ce qu’ils peuvent apporter. On doit donc arriver à un résultat le plus fluide possible autant musicalement que spirituellement.
En fonction des temps de répétition et de la capacité d’assimilation de chacun, des arrangements musicaux ou harmonisations vocales peuvent être mises en place. Ou bien tout simplement des voix à l’unisson mais qui louent d’un seul cœur. Le conducteur discerne ce choix afin de ne pas être distrait ou distraire en faisant porter des jougs inutiles, ou complexifier inutilement une louange qui pourrait être simple mais profonde.
Choix des chants : Le choix des chants peut s’avérer surprenant, car l’écoute du Saint-Esprit peut nous faire aller dans des univers de chants qui ne sont pas du tout les nôtres. Entre un chant contemporain et un chant traditionnel par exemple, le plus important est de voir comment ce chant s’ancre dans la continuité du temps de louange et de la liturgie. Il s’agit à la fois de chanter des cantiques nouveaux – Psaumes 96 – et de s’entretenir par des psaumes, hymnes et cantiques – Ephésiens 5 : 19. Le leader et l’équipe peuvent aussi user de leur créativité pour rafraîchir des chants ou bien y apporter une autre couleur sans pour autant perdre l’âme de ces chants. Cependant, on se rend compte que souvent nous nous laissons porter par de belles paroles et de belles mélodies sans réellement être conscient de nos proclamations et prières : « Façonne-moi, oui prends tout Seigneur, je suivrai mon Seigneur, etc. » et j’en passe. Bien sûr, en tant que leader d’équipe, on doit être le premier à vivre et s’approprier ce que l’on proclame à travers les chants et la liturgie, que cela devienne notre propre prière.
En conclusion
« Présentons-nous devant Lui avec des prières de reconnaissance. Acclamons-le en musique. » Psaumes 95 : 2
Une fois tous les éléments en place, le rôle de l’équipe de louange pendant le culte est d’aider l’assemblée à entrer dans la louange, de soutenir et d’accompagner celle-ci, pour que chacun puisse s’approprier ce temps. C’est un moment de communion où le peuple de Dieu loue et adore d’un seul cœur son Seigneur, où l’assemblée et les conducteurs de louange se soumettent à cette présence glorieuse du Roi des rois. Il ne s’agit plus de l’assemblée, de l’équipe de louange, des pasteurs, des équipiers de prière, etc. mais du peuple de Dieu qui loue son Dieu.
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