« Faire carême » a t’il un sens pour nous aujourd’hui ?

Si les fêtes de Noël et de Pâques jouissent encore d’un certain respect auprès des Français (bien que la plupart ne sachent plus toujours à quoi elles font référence), le temps du carême passe de plus en plus inaperçu dans notre paysage laïque.

Qu’est ce que ces 40 jours du Carême

apporte ?

Sous le règne de Mamôn, 40 jours de sobriété ou d’abstinence, ce n’est pas un concept très vendeur ! Pour les protestants, la réforme du XVIème siècle a mis un frein à la pratique du jeûne qui était traditionnellement associée au Carême, rejetant ainsi tout ce qui pouvait s’apparenter à des moyens de gagner son salut. Néanmoins, le découpage du temps selon le calendrier liturgique a des vertus pédagogiques, par exemple celle de nous rappeler que notre vie chrétienne est inscrite dans une temporalité qui est celle de l’histoire du salut et de la venue de Jésus Christ sur la terre, et pas seulement celle du cycle des saisons. Ainsi, les 40 jours avant Pâques évoquent tout à la fois les 40 ans au désert du Peuple d’Israël, les 40 jours dans le désert où Jésus fut tenté par le diable, et la montée vers Jérusalem qui ouvre sur la passion.

Pourquoi ne pas en profiter pour mettre ces jours à part ?

Et même si Martin Luther disait que « toute la vie est pénitence », pourquoi ne pas mettre ces 40 jours du Carême à part pour prier davantage et méditer autour des questions du désert, de la tentation, et du fait que tout disciple est appelé à « porter sa croix », avant de célébrer la passion et la résurrection du Christ ? Pour le reste, qu’il s’agisse de viande, d’alcool, d’écrans ou de café, que chacun se sente libre de ses régimes et de ses abstinences, du moment que ce n’est pas pour satisfaire des besoins religieux…

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