Livre des nombres dans la Bible
Le livre de la semaine : Nombres, présenté par Claude
Couvrant la période allant du premier recensement du peuple au Sinaï jusqu’à l’arrivée dans les plaines de Moab, Nombres porte bien son nom : recensements, listes, législations, prescriptions de toutes sortes, forment une large part du livre. Rien d’étonnant : après la sortie d’Egypte, l’Éternel organise son peuple, avec minutie.
L’autre dimension du livre est rendue dans son titre hébreu, qui se traduit par « Dans le désert » : quand les Israélites refusent la conquête du pays de Canaan et préfèrent retourner en Egypte, Dieu les condamne à errer pendant quarante ans et à mourir dans le désert. C’est à une nouvelle génération qu’il reviendra d’entrer dans le pays promis.
Pourquoi sa lecture est un challenge pour moi ?
D’abord, il faut reconnaître que Nombres s’est acquis la réputation d’un livre à la lecture fastidieuse, où l’on peinerait à trouver une trame, un canevas, encore moins un scénario.
En outre, il y a des perspectives de lecture plus enthousiasmantes que partager quarante ans dans le désert avec un peuple qui ne veut pas suivre Dieu et qui le rejette !
Et puis, en mon for intérieur, j’ai peut-être des doutes, une incertitude dérangeante… Au désert, comment réagirais-je ? Suivrais-je toujours Dieu ? Ou bien pourrait-il m’arriver, à moi aussi, de murmurer, de regimber, de le renier ?
Qu’est-ce qui m’a déplacé ?
D’abord, un personnage : Caleb. Membre de la tribu de Juda (dont sera issu David…), Caleb n’a pas peur d’être minoritaire, de dire tout haut ce que le peuple n’a pas envie d’entendre, de proclamer sa confiance en l’Éternel, dont il suit la voie avec constance. Sa foi inébranlable vaut à Caleb d’être, avec Josué, un des deux seuls adultes sortis d’Egypte qui pourront pénétrer en Canaan.
Ensuite, le pardon de Moïse à Miriam et Aaron. Miriam et Aaron s’étaient rebellés contre Moïse ; Miriam est atteinte de la lèpre, Moïse refuse la logique de vengeance, il prie Dieu de la guérir et Dieu l’exauce. Il est saisissant de voir dans cette attitude de Moïse une préfiguration du pardon des offenses, qui est au cœur de l’Évangile et de la prière que Jésus nous a enseignée.
Enfin, une « révélation » quant à ma manière de lire Nombres. Ce qui m’a longtemps rendu sa lecture difficile, c’est probablement qu’à force de trop écouter le peuple, je finissais, même inconsciemment, par partager un peu de sa lassitude, sinon de son impatience.
En fait, il faut lire ce livre en se mettant du côté de Dieu. L’écriture même du texte y invite : c’est Dieu qui parle le plus dans ce livre, et de loin. Écoutons-le ! Qui entendons-nous ? Un Dieu sévère, qui peut se mettre en colère et punir, certes, mais surtout un Dieu qui, malgré l’inconstance, l’ingratitude, le mépris, ne dévie pas du projet qu’il a conçu pour son peuple. Il faut (re)lire Nombres.
Un verset inspirant ?
En fait, six versets, indissociables : Nombres 6 : 22-27. L’Éternel dit à Moïse : « Transmets ces instructions à Aaron et à ses fils: Voici comment vous bénirez les Israélites. Vous leur direz : “Que l’Éternel te bénisse et te garde ! Que l’Éternel fasse briller son visage sur toi et t’accorde sa grâce ! Que l’Éternel se tourne vers toi et te donne la paix !”. C’est ainsi qu’ils mettront mon nom sur les Israélites et je les bénirai ».