Avec Jésus dans l’Apocalypse – Juin 2020
« Révélation de Jésus-Christ », c’est par ces mots que commence l’apocalypse, c’est eux qui lui ont donné son nom : en grec, apocalupsis (απoκαλυπσις) qui désigne le fait de lever un voile. En anglais, ils ont traduit le mot et le livre s’appelle « revelation ».
C’est un livre difficile à lire pour nous aujourd’hui, la culture hébraïque y est marquée (les liens avec le premier testament sont nombreux), mais il nous est nécessaire : c’est une révélation de Jésus-Christ, comme le reste de la Bible : l’apocalypse nous dit qui est Dieu, qui est Jésus. Et parce qu’elle décrit le fils de Dieu, Dieu lui-même, dans sa gloire, elle est forcée d’utiliser un langage de symboles, d’images et de visions. Deux risques nous guettent à sa lecture :
Essayer de tout comprendre, penser que c’est une description chronologique et scientifique : ce n’est pas un livre gréco-latin ;
Penser que les évènements « décrits », les mises en garde ne concernent que l’avenir, la fin du monde : l’apocalypse parle de nous et nous est nécessaire aujourd’hui.
Le texte a été écrit dans un contexte de persécution, il nous encourage : le Christ est déjà vainqueur et le sera à nouveau. Dans notre contexte de guerres sans fins, d’urgence climatique, de sécularisation, de multiplication des spiritualités, nous pouvons rester optimiste : nous sommes du côté du vainqueur.
Dans cette série, nous allons lire quelques passages de ce livre, parmi les passages les plus « simples » et écouter comment Dieu se révèle à nous à cette occasion. Bien entendu, nous encourageons chacun à lire le livre en entier tout au long de ce mois.
Note : le texte de l’apocalypse est très riche et imagé, je trouve que la traduction « parole de vie », qui peut être passionnante pour de nombreux autres textes de la Bible, rend très mal cette profusion de termes. Il peut être bon de privilégier une autre traduction pour ce mois-ci.
Table des matières
SEMAINE 1 : LA VISION
ICE BREAKER ! Est-ce que vous avez déjà imaginé une image pour Dieu ? A quoi ressemble-t-il ?
MERCI ! Remercions le Seigneur de s’être révélé à nous, un jour, de nous avoir parlé et de continuer à le faire.
BIBLE ! Apocalypse 1, 9-20
- En quoi cette description du Christ peut nous mettre mal à l’aise ? Qu’apporte-t-elle à notre vision issue de la culture, des évangiles ou des chants du serviteur souffrant d’Esaïe ?
- Au contraire, quels points communs peut-on trouver entre cette description et différents autres passages bibliques ?
- En quoi cette vision du Christ peut être un encouragement et un objet de louange pour nous aujourd’hui ?
CITATION ! « N’aie pas peur ! C’est moi qui suis le premier et le dernier, le vivant. » Apocalypse 1, 17-18
INTERCESSION ! Demandons à Dieu de se révéler tel qu’il est vraiment pour remplacer les images fausses que nous pourrions avoir de lui. Demandons à celui qui est vivant à tout jamais de déverser sa vie dans nos existences et autour de nous.
LA REFLEXION ! Nous, chrétiens, avons parfois une vision un peu dualiste de Dieu : il y a le Père, glorieux et inaccessible, et le Fils, Jésus le Christ, qui s’est fait notre ami (Jn 15, 15), notre proche. Il ne faudrait pas oublier que si, en Christ, Dieu s’est fait homme, Jésus reste Dieu, infiniment au-delà de nous.
Les théologiens anciens ont fini par s’accorder sur un Jésus à la fois totalement homme et totalement Dieu (vere deus, vere homo) … et les descriptions qu’en font les récits apocalyptiques rendent bien cette tension. Pendant son passage sur la Terre, Jésus revendiquait souvent le titre de « fils de l’homme » (24 passages), probablement en rappel de la vision apocalyptique de Daniel (« Je regardais dans les visions de la nuit, et voici que sur tes nuées vint comme un Fils d’homme ; il s’avança jusqu’au vieillard, et on le fit approcher devant lui. Et il lui fut donné domination, gloire et règne, et tous les peuples, nations et langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle qui ne passera point, et son règne ne sera jamais détruit. » Dn 7.13-14). Le passage que nous lisons dans l’apocalypse présente ce Christ glorieux avec des attributs humains, mais transformés. Et nous comprenons bien que Jean se soit effondré devant cette vision.
Mais ce même Christ en gloire, tellement glorieux que nous tombons comme mort en sa présence, est celui qui nous relève et celui qui se révèle, celui qui nous engage à ne pas avoir peur et à recevoir ses paroles de Vie pour les transmettre à notre tour. Ici, comme des évangiles, on voit le Seigneur nous rejoindre, nous rassurer et nous donner une mission. Nous avons un très très très grand Dieu et il s’est approché de nous, tout petits… Quand Moïse demande à Dieu « Fais-moi voir ta gloire », Dieu répond : « Tu verras ma bonté » (Exo33.18-19).
Alors, nous n’avons pas à avoir peur, celui qui est la vie et le vainqueur sur la mort veut être avec nous !
SEMAINE 2 : LA BATAILLE COSMIQUE
ICE BREAKER ! Qu’est ce qui vous fait le plus peur ?
MERCI ! Remercions Dieu de nous associer à sa victoire contre les forces du mal.
BIBLE ! Apocalypse 19, 11-21
- En un mot, quel « visage » du Christ cette description nous montre-t-elle ? Sommes-nous à l’aise avec cette facette de Jésus ?
- Qui est le perdant dans cette bataille cosmique ? Quelle est son oeuvre dans nos vies et dans le monde en ce moment ?
- Comment la perspective de cette victoire finale peut-elle influencer notre vie aujourd’hui ?
- Sommes-nous assez convaincus de la puissance de Dieu contre nos addictions, notre péchés, nos mauvais penchants, etc. ?
CITATION ! Alors je vis le ciel ouvert, et un cheval blanc apparut. Celui qui le monte s’appelle Fidèle et Vrai, il juge et fait la guerre avec justice.
LA REFLEXION ! Habitués que nous sommes à la lecture des évangiles et à la vision d’un Christ plein d’amour et de grâce, nous avons tendance à oublier la moitié des prophéties le concernant. Dans l’annonce qu’en fait Jean-le-baptiseur, par exemple, nous retenons plus « Voici l’agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » (Jean 1, 29) que « Il a sa fourche à la main, il va nettoyer son aire ; il recueillera le blé dans sa grange, mais il brulera la paille dans un feu qui ne s’éteint pas. » (Luc 3, 17) Les prophéties de l’ancien testament présentent tantôt un messie donnant sa vie, humble et bon, tantôt un roi guerrier qui vient appliquer par la violence la justice de Dieu. Le nouveau testament rappelle régulièrement que le Christ est aussi juge. C’est là une dimension de Jésus, pourtant présente sur le tympan de nombre d’églises, à laquelle nous sommes peu habitués.
La terre, l’humanité, nos vies sont pourtant un champ de bataille entre les forces du mal, celles du satan, et le Christ. Bataille à laquelle nous participons en sachant que le satan est déjà vaincu et que ses forces le seront aussi. Cette bataille ne se fait pas contre « la chair et le sang », contre des êtres humains, mais « contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. » (Ephésiens 6, 12) Le Christ est vainqueur et nous le sommes avec lui ! C’est une bonne nouvelle que nous devons prendre en compte devant les malheurs qui oppriment le monde et qui nous paraissent bien souvent sans fin.
SEMAINE 3 : UN NOUVEAU MONDE
ICE BREAKER ! Comment imaginez-vous le « paradis », en quelques mots ?
MERCI ! Remercions Dieu de ce qu’il fait des choses nouvelles dans nos vies, que ses bontés pour nous se renouvellent chaque matin.
BIBLE ! Apocalypse 21, 1-8
- En quoi cette vision du « paradis » diffère-t-elle de nos images culturelles ?
- Quels sentiments avez-vous quand vous lisez le verset 4 ? Quelle espérance avons-nous ici ?
- Comment vivons-nous ce « De tout je fais du nouveau » (v5), aujourd’hui ? Qu’a fait Dieu de nouveau dans notre vie ?
CITATION ! [Dieu] essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu.
LA REFLEXION ! La fin de l’apocalypse présente un nouveau monde. Au commencement, Dieu avait créé un jardin pour les humains ; dans cette nouvelle création, il y a une ville, la Jérusalem nouvelle qui descend du ciel. Elle est décrite, de façon assez extraordinaire, dans la suite. C’est l’avenir que Dieu nous prépare, le lieu où nous serons avec lui pour l’éternité. L’homme a construit des villes contre Dieu, pour se protéger dans son manque de confiance, mais Dieu choisit de lui donner une ville que lui-même a faite.
Parfois, on n’a pas envie de connaitre la fin d’un film à l’avance, mais on aime bien savoir quand même que ça finit bien. La Bible nous encourage : l’histoire des humains finit bien. Au milieu des choses difficiles de nos vies, des joies et des découvertes mais aussi des peines et des deuils, nous pouvons croire à un monde dans lequel la mort et la tristesse auront disparu. Alors que nous luttons parfois pour rester dans l’amour du Christ, nous pouvons nous attendre à vivre avec Dieu, comme un père proche qui nous désaltère de sa vie. Et, parce que nous avons besoin de l’entendre aussi, dans un monde de violence, d’injustice, d’horreurs, nous pouvons croire à une justice divine et à la disparition du mal.
Nous pouvons nous attendre à un renouvellement de toute chose et nous pouvons déjà en vivre un acompte.
Détails
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- Author: TKeller