En croisière avec Paul – Maxiglises juillet et août 2022

Cet été, partons “en croisière avec Paul” ! Le thème des voyages fleurit sur les murs du métro et sur nos écrans… et dans votre Église aussi ! Entre mer et montagne, nous, nous optons plutôt pour la mer !

On sait que lors de ses 3 voyages missionnaires, l’apôtre a parcouru tout le bassin méditerranéen… et chaque étape était un dépaysement (Chypre, Athènes, Rome…), des bonnes et des mauvaises surprises (miracles, nouvelles amitiés, lapidations, emprisonnements…) et un lieu d’apprentissage magnifique sur des thèmes essentiels de la foi. Prêts à embarquer ?

ESCALE 1 : CHYPRE – “GARE AUX FAUX PROPHÈTES”

ON DÉBARQUE ! D’Antioche à Séleucie (Silifke), de Silifke à Salamine, puis jusqu’à Paphos ! De la Turquie à Chypre, nous traversons pour cette première semaine une frontière si chaude, au milieu de l’île de Chypre, qu’elle est aujourd’hui gardée par l’ONU.

Aujourd’hui station balnéaire et haut lieu du tourisme de Chypre, Paphos porte le nom d’une nymphe grecque qui aurait, selon la mythologie, vécu une histoire d’amour avec Apollon de laquelle serait né le premier roi de Chypre. Le fort, donnant sur la mer, l’amphithéâtre, le tombeau des rois et les nombreuses Églises orthodoxes valent le détour !

QUESTION BÊTE ! Quel(s) surnom(s) vous donne-t-on ? Le(s)quel(s) appréciez-vous particulièrement ? Lequel vous donneriez-vous vous-mêmes ?

BIBLE ! Pour faire escale à Chypre, lisons Actes 13.1-12. Vous pouvez choisir parmi les questions suivantes pour entretenir la discussion sur le thème :

  • A partir de ce texte, quelles différences voyez-vous entre Paul et Barnabas d’une part et Elymas de l’autre ? On pourra faire un tableau.
  • A quel personnage auriez-vous tendance à ressembler : Paul, Barnabas, Elymas, le gouverneur, … ? En quoi ?
  • Comment trouvez-vous la « punition » d’Elymas : adaptée, trop dure, pas assez ?

LE VERSET CLÉ ! Quand le gouverneur vit ce qui était arrivé, il devint croyant ; il était impressionné par l’enseignement du Seigneur.

LA RÉFLEXION ! Première étape du premier voyage de Paul, première conversion rapportée quant à son ministère, le voyage commence fort.

Le texte construit une opposition forte entre Paul et Barnabas d’un côté et cet Elymas de l’autre. Et c’est aussi la possibilité, pour nous, de faire des choix.

D’un côté, il y a la Parole de Dieu reçue par des prophètes et des enseignants : « Mettez à part Paul et Barnabas ». De l’autre, il y a un pseudo-prophète, on peut autant traduire faux-prophète (dans le NFC : « qui se faisait passer pour un prophète ») que prophète de mensonge, Elymas.

C’est intéressant que le texte joigne prophètes et enseignants (traductions traditionnelles : docteurs) : en effet, pour qu’une Église entende correctement les indications de Dieu, il faut l’écouter… et étudier les Ecritures. Orientée seulement vers le prophétique, une Église risque de dévier vers de fausses doctrines, orientée seulement vers la connaissance intellectuelle, l’étude, une Église risque de dévier vers une religion morte. Écoutons le Saint-Esprit dans notre étude des Écritures, voyons Dieu à l’œuvre dans nos vies et prenons nos décisions dans le cadre posé par la Bible.

Elymas, lui, bien qu’il se dise prophète, n’écoute pas Dieu, au contraire, il cherche à détourner le gouverneur de la foi. Paul le décrit en « fils du diable ». Paul et Barnabas annoncent « l’enseignement du Seigneur », c’est-à-dire celui de Jésus le fils de Dieu, ils sont envoyés (apôtre) par le Saint-Esprit lui-même. A l’opposé, Elymas, dont le nom hébreu, Bar-Jésus, signifie « fils de Jésus », ne représente que lui-même. Il s’est donné le nom « Elymas » qui semble vouloir dire « sage », « mage », « magicien ». Il se croit bon par lui-même et s’oppose à tous ceux qui pourraient lui enlever du pouvoir.

Et nous ? Est-ce que nous nous ventons parfois aussi de notre sagesse, de nos capacités, y compris surnaturelles ? Est-ce que nous travaillons pour nous-mêmes ? Ou bien est-ce que, comme les apôtres, nous travaillons pour plus grand que nous, pour le Royaume, en nous appuyant sur Dieu lui-même et non sur nous ?

Paul et Barnabas savent ce qu’ils font et où ils vont, Paul parle clairement, rempli de l’Esprit saint, la voie de Dieu est droite alors qu’Elymas est rusé et méchant, il cherche à détourner. Finalement, Elymas est aussi aveuglé avant sa rencontre avec les apôtres qu’après : il est aveuglé par son orgueil et ses désirs. Quand Dieu le rend aveugle, il le montre tel qu’il est vraiment et, paradoxalement, lui permet de mieux voir.

Parce que c’est une grâce qui est offerte, à Elymas comme à nous, de se détourner de ses mauvaises voies pour choisir d’écouter Dieu. Comment ne pas s’empêcher de penser, en effet, que Paul lui-même qui annonce cette sentence terrible à Elymas, a lui-même été rendu aveugle par Dieu et a trouvé Jésus et le Royaume après cela. La malédiction d’Elymas peut être passagère : il lui suffit de s’humilier et de choisir Jésus le Christ, de renoncer à son pouvoir pour le Règne de Dieu. La grâce nous est offerte de la même façon : ne nous laissons pas aveugler par nos passions, notre orgueil, notre sagesse humaine, notre propre justice, regardons à Dieu, laissons-le fixer nos objectifs, écoutons le Saint-Esprit, étudions les Écritures, marchons en Eglise et nous verrons clair !
C’est le projet pour ces maxiglises d’été. Bonne croisière avec Paul et Jésus.

ESCALE 2 : LYSTRE – “PAR ZEUS ET HERMÈS !”

ON DÉBARQUE ! Paul et Barnabas restent un temps dans une ville alors appelée Iconium, ville ancienne et capitale administrative de la province de Cilicie, province assez isolée à l’époque. De là, suite au trouble causé par l’annonce de l’évangile, ils doivent fuir dans des villes voisines, dont Lystre. Aujourd’hui, il ne reste de Lystre que quelques ruines, mais Iconium, appelée maintenant Konya, est un lieu touristique et un important lieu de pèlerinage situé dans les steppes, à 1000m d’altitude en Anatolie, Turquie. A visiter sur place, la tombe de Rumi, grand maître spirituel du soufisme, située dans le couvent des derviches tourneurs, mais aussi l’Eglise Sainte Hélène, construite par l’empereur Constantin en 327 ! A déguster, le Etli Ekmek, pain à la viande !

QUESTION BÊTE ! En vacances, vous êtes plutôt du genre à tout planifier ou à arriver sur les lieux sans aucune idée de ce que vous allez visiter ?

MERCI ! Seigneur, nous voulons te rendre grâce de la communauté de frères et sœurs en Christ que tu nous donnes, merci pour leur soutien, leur réconfort et leur affection qui sont bien souvent un signe de ton amour pour nous.

BIBLE ! Pour faire escale à Lystre, lisons Actes 14:8-20. Vous pouvez choisir parmi les questions suivantes pour entretenir la discussion sur le thème :

  • Essayer d’analyser la démarche de l’apôtre Paul pour annoncer la bonne nouvelle. Sur quoi s’appuie-t-il? Comment manifeste-il qu’en Jésus Christ, le Royaume de Dieu s’est approché?
  • Quels enseignements pouvons-nous tirer de l’attitude de Paul et Barnabas face à des personnes ayant des croyances très différentes des leurs?
  • Trouvez-vous difficile de partager votre foi autour de vous? En quoi l’expérience de Paul à Lystre peut vous inspirer?
  • Si vous avez déjà vécu un moment difficile après avoir partagé votre foi (des moqueries, du rejet), qu’est-ce qui vous a aidé à vous relever et à ne pas vous décourager?

PRIONS ! Seigneur, nous croyons que tu nous as appelé à franchir seuils, murs, frontières pour manifester au monde qu’en Jésus-Christ le Royaume de Dieu s’est approché de nous. Nous te demandons de raviver en nous l’Esprit de force, d’amour et de sagesse nous permettant de mener cette mission à bien.

LA REFLEXION ! Après avoir déjà subi des persécutions dans une autre ville de la région, Paul et Barnabas se réfugient à Lystre. Nous sommes encore au début des aventures missionnaires de ces deux apôtres lorsqu’ils arrivent dans cette ville située en Asie mineure, au sud de la Turquie actuelle. C’est une ville presque totalement païenne. Mais, c’est dans cette même ville que Paul rencontre Timothée, issu d’une famille juive, quelques années plus tard.

Lors de son premier séjour dans cette ville avec Barnabas, l’apôtre Paul se fait remarquer par les signes et les prodiges que Dieu accomplit à travers lui : la guérison d’un homme porteur d’une infirmité depuis sa naissance. La démarche de Paul est intéressante car il commence par annoncer la bonne nouvelle, puis, il se met à l’écoute du Saint-Esprit pour discerner qui est réceptif et enfin, il se saisit de son autorité en Christ et permet à la puissance divine de se manifester par la guérison des jambes de cet homme.

Avant son ascension, lorsque Jésus nous a demandé de partager la bonne nouvelle à toute la création, il a aussi affirmé que des signes accompagneront ses disciples (cf Marc 16:15-19). Dans notre monde occidental dominé par la rationalité, sommes-nous disponibles pour laisser Dieu opérer ces signes à travers nous? Il ne s’agit pas de chasser des démons à tout bout de champ et d’aller dans les bois à la recherche de serpents à saisir pour prouver quelque chose. Le texte précise que Paul a vu que l’homme “avait la foi pour être guéri”. Le Saint-Esprit a révélé à l’apôtre qu’à ce moment précis, Dieu a voulu manifester sa puissance et son amour par la guérison de cet homme. Restons, nous aussi, à l’écoute de la voix de Dieu pour discerner quand et comment il désire nous faire sortir des sentiers battus et se manifester d’une manière inattendue, peut-être même surnaturelle.

Il est aussi intéressant d’observer l’attitude des apôtres à l’égard de personnes qui ont des croyances très différentes des leurs. Tout d’abord, ils refusent catégoriquement de recevoir la gloire qui revient à Dieu après la guérison d’un homme, faisant ainsi preuve d’humilité (à l’époque, déchirer ses vêtements était un signe de deuil, de colère ou de tristesse). Ils sont aussi conscients que la manifestation de signes surnaturels n’est pas suffisante pour faire changer les cœurs et les faire se tourner vers Jésus. Seule la révélation de l’amour immérité de Dieu pour les hommes peut amener les humains à une vraie conversion. Nous en sommes conscients de par le sacrifice de Jésus à la croix, qui s’est donné pour nous alors que nous étions encore pécheurs. Dans le texte, Paul révèle aux habitants de Lystre que le Dieu vivant, qu’ils ne connaissaient pas, voire qu’ils rejetaient, a toujours été avec eux et a pourvu pour leur subsistance. Or seul le Dieu créateur est capable de tels bienfaits, des dieux créés de main d’homme ne peuvent aimer.

Le disciple qui s’engage pour annoncer la bonne nouvelle doit s’attendre à voir la gloire de Dieu se manifester, à voir des vies changer mais aussi à avoir de l’opposition. Les religieux que fuyaient Paul et Barnabas en arrivant à Lystre les ont retrouvés pour les agresser physiquement. Se positionner pour Christ, par nos actes, nos paroles, les valeurs que l’on défend qui peuvent être différentes de celles portées par ceux qui nous entourent peut assurément être source d’incompréhension, moqueries et même de rejet. Mais, nous pouvons aussi nous attendre à être relevés et réconfortés, par l’Esprit de consolation d’abord et aussi par nos frères et sœurs qu’il enverra pour nous aider. Le récit porté par ce texte n’est qu’un exemple parmi tant d’autres des persécutions que Paul a subi au cours de ses voyages. À de nombreuses reprises, l’apôtre a aussi reçu du soutien et du réconfort de la communauté chrétienne. Ici, après avoir été violenté, l’apôtre Paul reçoit de l’aide, possiblement des habitants de Lystre qui viennent d’accepter Jésus comme Seigneur et Sauveur et de devenir des disciples. Ainsi, Paul peut poursuivre son voyage et continuer sa mission.

ESCALE 3 : PHILIPPES – “LA LOUANGE QUI FAIT TOMBER LES CHAÎNES !”

ON DÉBARQUE ! Après leurs aventures à Lystre, Paul et Barnabas ont installé des anciens dans chaque Église fondée lors de leur premier voyage et sont retournés à leur “base”, Antioche de Syrie. Là, une question théologique difficile à trancher les pousse à aller à Jérusalem pour prendre l’avis des anciens et des apôtres ayant personnellement cheminé avec Jésus. Après leur retour à Antioche avec une réponse, Paul part pour un deuxième voyage, vers Lystre et Iconium de nouveau, puis la Macédoine dont Philippes est la ville la plus importante.

Philippes est aujourd’hui un lieu de vestiges archéologiques. Lieu de naissance du Christianisme européen, la ville a été un lieu prospère pour l’Eglise, en témoignent des vestiges de nombreuses et belles basiliques. C’est aussi depuis l’Antiquité un lieu de mémoire du ministère de Paul. Situé en Grèce, ce site est aujourd’hui inscrit au patrimoine mondial de l’humanité.

QUESTION BÊTE ! Si tu devais chanter dans un karaoké maintenant, quelle chanson choisirais-tu ?

MERCI ! Merci Seigneur parce que quels que soient les malheurs auxquels nous sommes confrontés et aussi grande que puisse être notre détresse, ta bonté et ta grandeur ne changent pas et ta présence vient illuminer nos situations. Donne-nous de porter toujours vers toi un regard plein d’amour.

BIBLE ! Pour faire escale à Philippes, lisons Actes 16, 10-40. Vous pouvez choisir parmi les questions suivantes pour entretenir la discussion sur le thème :

  • Parvenez vous à lister tout ce que Dieu a fait lors du séjour de Paul et Silas à Philippe ?
  • Quelles étaient les motivations de ceux qui se sont opposés à l’annonce de l’évangile ? Comment voyez-vous ces mêmes motivations vous freiner vous aussi dans la mission ?
  • Qu’est-ce qui pourrait vous encourager à vous tourner vers Dieu, confiants et reconnaissants, même si vous étiez au fond du trou ?

LE VERSET CLÉ ! “Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé, toi et ta famille.” (v.31)

PRIONS ! Merci de nous remémorer que tu agis avec puissance et de manière totalement inattendue même quand tout semble s’y opposer. Que cette connaissance de qui tu es inspire en nous une louange et un amour pour toi qui ne varie pas en fonction de nos conditions mais qui viennent plutôt éclairer et ainsi changer nos circonstances.

LA RÉFLEXION ! Le voyage de Paul et Silas à Philippes commençait plutôt bien ! Une prédication au bord de la rivière, une belle rencontre avec Lydie et sa famille, des baptêmes, la générosité de l’hospitalité, la joie de la découverte de Dieu et de son salut… on ne pourrait pas imaginer meilleur départ pour cette première étape marquante du deuxième voyage missionnaire de Paul et pour sa première mission en équipe avec Silas.

Mais voilà que très vite, la situation change du tout au tout. Comme souvent, quand il vient, le malheur arrive en force et sans prévenir, il vient tout changer en un rien de temps.

Une prophétesse ne travaillant pas pour Dieu mais pour des hommes d’affaires se met à suivre les apôtres, elle s’approprie même leur message, prétend leur faire de la publicité… mais si elle fait du bien en apparence, sa motivation n’est pas réellement le salut des gens. Elle est en réalité animée par un esprit mauvais. Les esprits mauvais ont parfois comme stratégie de prendre l’apparence du bien, allant parfois même jusqu’à professer un discours juste en tout point.

Paul y voit clair. Il libère la femme de cet esprit qui l’opprimait et subit la colère des hommes, puissants, qui étaient bénéficiaires de cet esclavage.

Très vite, c’est le déchaînement de violence et d’injustice, à l’extrême. Il se trouve que toute une population comptait sur l’exploitation de cette femme. Eux qui ont fait une bonne œuvre en libérant cette femme, qui étaient venus par amour annoncer une bonne nouvelle, sont accueillis par l’hostilité extrême, fouettés, humiliés, solidement liés au plus profond de la prison de la ville. Aucune issue ne semble possible. Et voilà qu’à minuit, au plus profond de la nuit, au plus profond du lieu le plus sombre, devant les reclus de la société, ils chantent les louanges de Dieu. En faisant cela, ils ne laissent pas les ténèbres les envahir, mais invitent la lumière de Dieu au sein de ce lieu terrible.

Alors une succession d’événements impossibles adviennent : depuis le tremblement de terre, signe déjà observé dans les Actes des apôtres d’une effusion du Saint Esprit, jusqu’à la repentance des juges romains, en passant par la joie de la foi et du baptême du gardien de prison et de toute sa famille. Le séjour de Paul et Silas finit encore mieux qu’il n’avait commencé, de nouveau chez Lydie et les frères et sœurs chrétiens.

SEMAINE DE PAUSE

ESCALE 4 : ATHÈNES – “FOI VS RAISON”

ON DÉBARQUE ! Le voyage continue… Après le temps passé à Philippes, Paul et Silas mettent le cap vers Thessalonique où ils vont rencontrer une vive opposition de la part des Juifs. Ils s’enfuient alors à Bérée, où ils sont mieux accueillis, mais pour peu de temps car les Thessaloniciens viennent jusque là pour monter les foules contre eux. Paul est alors exfiltré par la mer et conduit à Athènes, où Silas et Timothée sont censés le rejoindre plus tard.

Athènes, la ville majestueuse dominée par son Acropole était connue depuis le 5ème siècle avant J.C. pour être le centre intellectuel de tout le bassin méditerranéen : au sommet de sa puissance, Athènes s’est consacrée à l’érudition, à l’art, à la philosophie, au théâtre et à la science. De grands noms sont associés à son prestige, notamment celui du philosophe Socrate, puis de Platon qui fut son élève. Athènes était aussi un haut lieu du paganisme. Aujourd’hui, la ville est célèbre surtout pour ses sites archéologiques qui rappellent la gloire passée et la religiosité des athéniens : l’Acropole, l’agora antique, le temple d’Héphaïstos, celui de l’Olympiéion dédié à Zeus, la bibliothèque d’Hadrien…

C’est en 54 après Jésus Christ que Paul arrive à Athènes. Et son passage dans cette ville est un très bel exemple de la manière dont Paul cherche courageusement et intelligemment à se faire “tout à tous” pour annoncer l’Evangile…

QUESTION BÊTE ! Quelle est LA ville dans le monde que vous rêvez de visiter ? Et pourquoi ?

MERCI ! Merci Seigneur pour ton Evangile qui est et demeure “un scandale pour les juifs et une folie pour les grecs”. Merci pour toutes les personnes qui ont courageusement porté cet Evangile et l’ont traduit pour qu’il soit compréhensible à tous, jusqu’à ce qu’il nous parvienne à nous.

BIBLE ! Pour faire escale à Athènes, lisons Actes 17, 15-33 . Vous pouvez choisir parmi les questions suivantes pour entretenir la discussion sur le thème :

  • Comment Paul parvient-il à rejoindre les athéniens dans leur culture ?
  • Quelle est pour vous la “pointe” ou le moment clé de son discours ?
  • Selon vous, en quoi l’Evangile (“Bonne nouvelle”) diffère radicalement des “dernières nouveautés” qu’affectionnent visiblement les athéniens (v.21)?
  • Considérez-vous que le discours de Paul à Athènes est un échec ou une réussite ?

LE VERSET CLÉ ! “Dieu ne tient plus compte des temps où les humains étaient ignorants, mais il les appelle maintenant tous, en tous lieux, à changer de vie”. (v.30)

PRIONS ! Seigneur, que ton Saint Esprit nous vienne en aide chaque fois que notre raison s’oppose à ton Evangile. Qu’il nous aide à comprendre par la foi ce que nous ne comprenons pas par notre seule intelligence.

LA RÉFLEXION ! Lorsque nous faisons du tourisme, il nous arrive de visiter des monuments historiques religieux, y compris des mosquées, des temples païens, bouddhistes ou d’autres religions encore. Nous les découvrons avec un regard curieux et un intérêt historique ou culturel, oubliant parfois ce que ces monuments disent d’un point de vue spirituel. En lisant le début du récit pourtant, on imagine assez bien à quel point Paul – élevé dans la foi juive et dans tradition pharisienne – a dû être choqué en visitant Athènes : “son esprit était profondément indigné à la vue de cette ville pleine d’idoles”(v.16).

Pourtant, Paul a su dépasser son indignation et une fois de plus, adapter son discours, pour aller à la rencontre des athéniens et leur annoncer l’Evangile. Dans un premier temps, comme à son habitude, il va prêcher dans la synagogue, mais il se risque aussi à une nouvelle pratique, typiquement athénienne : le débat sur la place publique (Agora) avec les passants, et notamment des philosophes qui se trouvent là. Non sans humour, Luc (Luc est l’auteur des Actes des Apôtres) décrit l’étonnement de ces philosophes qui, ayant entendu Paul parler de Jésus et de la résurrection (anastasis), pensent qu’il s’agit de deux divinités étrangères ! Ceux-ci entraînent donc Paul avec eux à l’Aréopage, une colline à l’ouest de l’Acropole où siège l’élite intellectuelle de la ville en charge de la surveillance des nouveaux enseignements et des nouvelles religions.

Face à ces philosophes et savants, Paul va construire un discours très brillant qui suit les règles de la rhétorique ancienne :

une exorde (22-23 “Athéniens, je vois que…”) : avec habileté et un peu d’ironie, Paul commence par flatter son auditoire en faisant allusion au tempérament religieux des athéniens, et en citant une de leurs pratiques (l’autel “au Dieu inconnu”)

une argumentation (24-29) : Paul s’appuie ensuite sur des penseurs grecs pour démontrer que la transcendance de Dieu échappe aux modèles et aux catégories humaines, qu’il ne peut être capté dans l’or ou l’argent, ni dans aucune représentation (pas même dans la nature), bien qu’il soit vraiment proche de nous.

et une conclusion (30-31) : puis le discours bascule, et Paul va droit au but. Il annonce la nécessité de la conversion (ou changement de vie) pour reconnaître que Dieu va juger le monde avec justice à travers “l’homme qu’il a désigné”, à savoir Jésus, celui qu’il a ressuscité d’entre les morts…

Arrivé à ce point de son argumentation, le discours de Paul se heurte au refus du mot “résurrection” qui déclenche la moquerie et le mépris de ses auditeurs, car la résurrection est un concept inacceptable pour les grecs. Le passage se termine malgré tout par la mention que “quelques uns se joignirent à lui et crurent”(v. 33).
Alors, qu’en pensez-vous, ce discours est-il un échec ou une réussite ? Est-ce que ça vous parle à vous ?

ESCALE 5 : CORINTHE – “LE RAS-LE-BOL DE PAUL”

ON DÉBARQUE ! Habituellement, Paul quitte une ville parce qu’il en est chassé par la persécution. À Athènes, où il était avant de venir à Corinthe, il est arrivé au bout de sa mission. Même s’il laisse quelques croyants dans cette ville (Ac 17,34), on n’en entendra plus parler dans le Nouveau Testament. Aucune « Épître aux Athéniens » ne nous est parvenue.

À la différence d’Athènes qui est une ville prestigieuse par la culture, Corinthe est une ville sans histoire. Récemment reconstruite, elle est peuplée essentiellement de colons romains. C’est une ville portuaire et multiculturelle qui avait ses quartiers liés à la prostitution. La langue grecque avait d’ailleurs créé un verbe qui peut se traduire « vivre à la corinthienne » pour évoquer la débauche.

Assisté par Priscille et Aquilas, et par sa propre équipe apostolique (Ac 18,5), Paul fonda l’Église de Corinthe lors de son deuxième voyage missionnaire. Bien que comprenant quelques Juifs, l’Église était principalement composée de polythéistes qui s’étaient convertis. Du fait de son caractère cosmopolite, la ville semble avoir été plus tolérante par rapport aux nouveaux mouvements religieux.

L’ancienne ville de Corinthe a été détruite pendant la guerre d’indépendance grecque, puis lors d’un tremblement de terre en 1858. Aujourd’hui elle demeure un site archéologique très visité. Une Nouvelle Corinthe a été construite à 3km de là et est aujourd’hui une ville portuaire importante. Les raisins secs de Corinthe sont réputés dans le monde entier !

QUESTION BÊTE ! Et toi, la dernière fois que tu en as eu ras-le-bol, c’était quand et pourquoi ?

MERCI ! Louons Dieu avec le Psaume 139.

BIBLE ! Pour faire escale à Corinthe, lisons Actes 18, 1-11. Vous pouvez choisir parmi les questions suivantes pour entretenir la discussion sur le thème :

  • Que comprenez-vous de la situation de l’église de Corinthe à partir de ce passage ?
  • Selon vous, qu’est-ce-qui justifie le ras-le-bol de Paul ?
  • Pensez-vous que le ras-le-bol de Paul à Corinthe et la décision qu’il a prise alors entraînent des conséquences pour nous aujourd’hui ? Si oui, lesquelles ?
  • Après la lecture et la discussion autour de ce passage du livre des Actes, comment vous sentez-vous (en un mot !…que vous pouvez expliciter après un tour de table !) ?

LE VERSET CLÉ ! Le Seigneur dit à Paul en vision pendant la nuit: Ne crains point; mais parle, et ne te tais point, Car je suis avec toi, et personne ne mettra la main sur toi pour te faire du mal: parle, car j’ai un peuple nombreux dans cette ville. (Actes 18, 9 et 10)

PRIONS ! (à partir de : Mt 28,18 ; Jn 16,33 ; Mt 28,20 ; Jn 14,14 ; Jn 16,24b ; Ro 8,34)
Tout pouvoir a été donné à Jésus-Christ dans le ciel et sur la terre. Alors, lorsque, dans le monde je rencontre des difficultés, lorsque je suis malheureux, lorsque j’ai l’impression de ne pas être entendu et compris, donne-moi, Seigneur, de ne pas perdre courage car Christ a vaincu le monde pour moi et il est avec moi tous les jours, jusqu’à la fin du monde. Si je demande quelque chose en son nom, il le fait et ma joie est parfaite. Si je me conduis comme un enfant de Dieu, qui m’accusera ? C’est Dieu qui justifie ! Qui me condamnera ? Christ est mort ; bien plus, il est ressuscité ! Il est à la droite de Dieu et il intercède pour moi !
Amen

LA RÉFLEXION ! « Ne craint point » (18,9) : Ce passage révèle les sentiments intérieurs et humains de l’apôtre. Il apparaît ici que l’opposition et la haine contre Paul et l’Évangile augmentaient à Corinthe, et que des doutes s’installaient chez lui : devait-il quitter Corinthe ou devait-il simplement garder le silence pendant un temps ? (1 Co 2,3 : « Moi-même j’étais auprès de vous dans un état de faiblesse, de crainte, et de tremblement. ») Il arrive parfois que les fidèles serviteurs de Dieu éprouvent de tels sentiments comme nous le voyons avec évidence dans le cas d’Élie (1 R 19,4 : « Il alla dans le désert où, après une journée de marche, il s’assit sous le genêt, et demanda la mort, en disant : « c’est assez ! Maintenant Éternel, prends mon âme, car je ne suis pas meilleur que mes pères. » ») et de Jérémie (Jé 15,15 : « Tu sais tout ô Éternel, souviens-toi de moi, ne m’oublie pas, venge-moi de mes persécuteurs ! Ne m’enlève pas, tandis que tu te montres lent à la colère ! Sache que je supporte l’opprobre à cause de toi. »). Dans ce cas, Dieu vient toujours encourager ses enfants. La promesse de sa présence (v. 10) suffit pour les libérer de la crainte et leur donner l’assurance et la paix nécessaires pour accomplir la volonté de Dieu pour leur vie (vv 10-11)

« Car je suis avec toi » (18,10) : Ces paroles adressées à Paul constituent une allusion au fait que Dieu se tient auprès de celles et ceux qui lui sont fidèles. Nous disons qu’il est proche parce qu’il est lui-même présent pour nous communiquer sa volonté et son amour ; il recherche notre compagnie. Il est présent afin d’agir dans toutes les situations de notre vie afin de nous bénir, de nous aider, de nous protéger et de nous guider.

Les textes de l’Ancien Testament où Dieu déclare qu’il est près des siens nous enseignent des éléments supplémentaires quant à la présence du Christ « avec nous ». Lorsque Moïse eut peur de retourner en Égypte, Dieu lui dit « Je serai avec toi » (Ex 3,12). Quand Josué prit la direction d’Israël, après la mort de Moïse, Dieu lui fit cette promesse : « Je serai avec toi…je ne te délaisserai pas, je ne t’abandonnerai pas » (Jos 1,5). Et Dieu encouragea Israël avec ces mots : « Si tu traverses les eaux, je serai avec toi…Ne crains rien, car je suis avec toi »(Es 43, 2,5).
Dans le Nouveau Testament, Matthieu déclare que le dessein de la venue de Jésus sur terre était de permettre que Dieu s’approche de son peuple. De nouveau, à la fin de son Évangile, Matthieu rappelle la promesse faite par Jésus à ses disciples : « Et voici, je suis avec vous tous les jours » (Mt 28,20). Marc conclut son Évangile avec ces paroles : « Ils s’en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux. » (Mc 16,20)

Á quatre reprises, Luc mentionne qu’une apparition divine oriente l’apôtre Paul aux moments clés de sa vie : sur le chemin de Damas (Ac 9,3), à l’entrée en Europe (Ac 16,9), lors de son arrestation (Ac 23,11) et sur le bateau en péril (Ac 27,23-24). Ici, la vision vient légitimer Paul au moment où son œuvre d’évangélisation à Corinthe est menacée ; jusqu’à la fin de son épopée missionnaire (Ac 20), il ne sera plus en danger.

Le « Seigneur » qui se manifeste dans ce rêve éveillé est Jésus. Ses paroles ont le style biblique des apparitions : « Ne crains pas, mais parle et ne va pas te taire, car moi je suis avec toi ». L’injonction à parler sans crainte est motivée par la présence protectrice du Christ auprès de son témoin.

Une promesse est jointe : « il y a un peuple (laos) nombreux à moi dans cette ville ». Dans l’Évangile de Luc et dans les Actes laos est l’appellation théologique réservée au peuple d’Israël, mais comme en Ac 15,14, le laos est ici redéfini pour s’appliquer au peuple universel que Dieu recrute autour du Christ en Israël et parmi les nations. En quelque sorte, le travail de Paul consiste à faire advenir un peuple qui déjà appartient, à travers l’Esprit, au Seigneur.

Le rôle du missionnaire est de semer en toutes circonstances…parfois sa semence rencontre une bonne terre ! Le nouveau peuple de Dieu n’est plus juif, mais composé de tous ceux qui répondent à son appel, quelle que soit leur origine.

Ce mandat justifie le séjour inhabituellement long de Paul à Corinthe : 18 mois que l’on situe généralement entre le printemps 50 et l’été 52.

SEMAINE DE PAUSE

 

ESCALE 6 : EPHÈSE – “AVEZ-VOUS ENTENDU PARLER DU SAINT ESPRIT ?”

ON DÉBARQUE ! Ephèse, où nous allons séjourner avec l’apôtre Paul, était l’une des plus importantes cités grecques d’Asie Mineure ; c’était l’un des ports les plus actifs de la Mer Egée. Le proconsul romain y avait sa résidence. La muraille de la ville était longue de 8 kilomètres, sa superficie de 4 kilomètres carrés. L’artère principale de la ville, qui conduisait du théâtre au port, était large de 10 mètres. Le théâtre pouvait accueillir environ 25 000 personnes.

La déesse tutélaire de la cité était Artémis, divinité de la nature et de la fécondité, la sœur jumelle d’Apollon. Le temple d’Artémis (Artémision), qui figurait parmi les sept merveilles du monde antique, était le temple le plus fréquenté d’Asie. Il était quatre fois plus grand que le Parthénon d’Athènes.

Paul prêcha pendant 3 ans à Ephèse ; son ministère aboutit à y fonder une des églises les plus solides de toute la région.

QUESTION BÊTE ! Dans la langue courante, on parle souvent de “baptême du feu” pour désigner une première fois, particulièrement si elle est difficile. C’est quoi ton “baptême du feu” le plus mémorable (dans ta vie professionnelle, dans ta vie d’église…) ?

MERCI ! On rendra grâce au Seigneur avec Ephésiens 2:4-7 : « Mais Dieu est riche en compassion. A cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts en raison de nos fautes, il nous a rendus à la vie avec Christ – c’est par grâce que vous êtes sauvés -, il nous a ressuscités et fait asseoir avec lui dans les lieux célestes, en Jésus-Christ. Il a fait cela afin de montrer dans les temps à venir l’infinie richesse de sa grâce par la bonté qu’il a manifestée envers nous en Jésus-Christ ».

BIBLE ! Pour faire escale à Ephèse, lire Actes 19:1-12.

On peut choisir parmi les questions suivantes pour entretenir la discussion :

  • Ta conversion a-t-elle des points communs avec celle des 12 Ephésiens ?
  • Dans ton chemin de foi, dirais-tu que tu as vécu un baptême… ou bien deux baptêmes ?
  • As-tu déjà connu l’expérience de l’imposition des mains (soit que tu les aies imposées, soit qu’on te les ait imposées) ? Veux-tu en parler ?
  • Pour toi, le Saint-Esprit, qui est-ce ? Comment agit-il ?
  • Comment caractérises-tu ta relation avec le Saint-Esprit ?

LE VERSET CLÉ ! « Lorsque Paul posa les mains sur eux, le Saint-Esprit vint sur eux et ils se mirent à parler en langues et à prophétiser » (verset 6)

PRIONS ! Seigneur, Tu es Père, Tu es Fils, Tu es Saint-Esprit, selon les jours, selon les heures, les mots de nos prières s’adressent à Toi comme Père, à Toi comme Fils, ou à Toi comme Saint-Esprit, mais, Tu le sais, toutes nos prières n’ont qu’un seul et unique destinataire, Toi, Seigneur, dans Ton indivisibilité.

Et puis, Seigneur, Toi qui es à la fois trois et Un, apprends-nous à être des êtres en relation, apprends-nous à être ouverts sur l’autre, apprends-nous à être plus en communion avec tous Tes enfants, nos prochains.

LA RÉFLEXION ! “Pas de christianisme sans le Saint-Esprit” : ce pourrait être le résumé de cet épisode du ministère de Paul à Ephèse.

Paul rencontre 12 “disciples” : parlant avec eux, il s’aperçoit qu’il leur manque quelque chose d’essentiel, que leur foi est incomplète, qu’elle n’est pas “actualisée”. Ces 12 personnes ne connaissent que le baptême de repentance, le baptême par lequel Jean le Baptiste préparait le peuple juif à la venue du Messie sur terre. Le baptême de Jean pouvait probablement être pratiqué à plusieurs reprises (comme les rites d’ablution qui étaient alors courants dans le judaïsme).

Ils ne connaissent pas bien les Ecritures et, en disant à Paul, « Nous n’avons même pas entendu parler d’un Saint-Esprit », ils manifestent leur ignorance du miracle de la Pentecôte et de sa signification.

Ces 12 personnes deviennent chrétiennes, après que Paul les baptise au nom de Jésus et leur impose les mains : aussitôt, ils reçoivent l’Esprit, ils parlent en langues et prophétisent, comme les disciples au jour de la Pentecôte à Jérusalem. Ils sont les premiers convertis à Ephèse.

Paul sait l’importance d’édifier la foi sur de solides bases doctrinales : il enseigne d’abord aux Juifs dans la synagogue, puis aux non-Juifs dans l’école de Tyrannus. Non seulement Paul prêche l’évangile, mais, par son intermédiaire, Dieu accomplit des miracles extraordinaires, qui viennent réduire à néant les arguments des incrédules endurcis.

Si l’on revient sur la conversion des 12 personnes par Paul, l’imposition des mains en est un aspect important. Outre la présence vivifiante du Saint-Esprit, imposer les mains manifeste l’envoi en mission, le fait de consacrer la personne comme serviteur offert à Dieu (nous pouvons vivre cela dans nos églises locales, par exemple lors de la consécration d’un pasteur ou de l’installation d’un responsable).

A travers la conversion des 12 Ephésiens, on est conduit également à aborder la distinction, fréquemment évoquée de nos jours, entre le baptême dans le nom de Jésus-Christ et le baptême dans le Saint-Esprit, ce dernier pouvant être vu comme une expérience spirituelle intense par laquelle on ressent la grâce et l’amour de Dieu.

Souvent, le baptême dans le Saint-Esprit est présenté comme une espèce d’accomplissement, qui viendrait donc nécessairement après le baptême dans le nom de Jésus-Christ. Pourtant, cette chronologie est contredite, notamment avec l’histoire de Corneille (Actes 10), dans laquelle les gens reçoivent l’Esprit avant d’être baptisés dans le nom de Jésus-Christ.

Par ailleurs, le Saint-Esprit, c’est Dieu, et Jésus, c’est Dieu également. On peut éprouver la puissance de l’amour de Dieu en Jésus aussi bien qu’en l’Esprit : établir une hiérarchie entre les deux baptêmes pose question…

Et n’oublions pas que, dans 1Corinthiens 12:13, Paul nous dit que nous recevons le Saint-Esprit au moment où nous croyons en Jésus-Christ comme notre sauveur : « En effet, nous avons tous été baptisés dans un seul et même Esprit pour former un seul corps, que nous soyons Juifs ou non-Juifs, esclaves ou hommes libres. C’est de ce seul et même Esprit que nous avons tous reçu à boire ».

Si les 12 Ephésiens n’ont « pas entendu parler d’un Saint-Esprit », n’est-ce pas aussi le cas de beaucoup de nos contemporains ? Dans la langue courante, on entend souvent dire que quelque chose s’est accompli “par l’opération du Saint-Esprit”, autrement dit par une cause totalement inexplicable. Après tout, il n’est pas étonnant que les non-croyants voient le Saint-Esprit comme une variante spectaculaire du “hasard” : prions le Seigneur qu’un jour, ils comprennent que le hasard n’existe pas et perçoivent la présence constante de l’Esprit autour d’eux.

Cependant, il n’y a pas que pour les non-croyants que le Saint-Esprit est seulement un concept : dans nombre d’églises chrétiennes, le Saint-Esprit est avant tout un sujet dont on laisse les théologiens débattre, sans trop chercher à savoir qui est la “tierce personne de la Trinité”, ni quelle est son action.

Il est vrai que l’Esprit peut revêtir quantité de rôles : défenseur, enseignant, témoin, source de puissance, intercesseur…

A nos frères et sœurs en Christ qui ont du mal à concevoir qui est le Saint-Esprit, rappelons au moins la belle présentation qu’en fait Augustin, à savoir que l’Esprit est la personnification de l’amour mutuel existant entre le Père et le Fils.

A nos frères et soeurs en Christ qui ont du mal à faire sa place au Saint-Esprit dans leurs vies de chrétiens, rappelons les mots de Calvin : « la Parole ne peut être efficace en nous sans illumination du Saint-Esprit » (in “l’Institution chrétienne”).

ESCALE 7 : ROME – “VISITE EN PRISON”

QUESTION BÊTE ! A quoi, selon vous, reconnait-on un chrétien ? Comment pouvez-vous dire d’une personne que vous rencontrez qu’elle est chrétienne ?

MERCI ! Merci Seigneur car même quand nous nous déplaçons au bout du monde, en tant que touriste, migrant ou missionnaire, Tu nous permets de retrouver et d’être encouragé par une famille spirituelle. Merci car Tu nous donnes aussi d’être au bénéfice et d’accueillir ceux qui sont poussés loin de leur terre d’origine.

BIBLE ! Lisons Actes 28:11-30

  • En quoi peut-on se sentir concerné par la citation d’Esaïe (vv26-27) ?
  • Que pensez-vous de cette fin un peu abrupte ?
  • Quelle image de l’Eglise donne ce texte ?
  • Notez les mots qu’utilise l’auteur pour décrire l’évangélisation de Paul. Qu’en tirons nous comme exemple ?
  • Comment pouvons nous être, comme Paul, des témoins dans notre quotidien, y compris négatif ?

LE VERSET CLÉ ! “Il annonçait le règne de Dieu et enseignait ce qui concerne le Seigneur Jésus Christ, avec une pleine assurance et librement”

PRIONS ! Seigneur, nous te rendons grâce pour cette belle œuvre que Paul et les premiers disciples ont commencé. Nous savons que c’est à nous de la poursuivre. Nous te demandons pardon quand, absorbé par les soucis du quotidien, nous l’oublions. Aide-nous à bousculer nos habitudes afin que dans notre quotidien, nous recherchions Ton royaume premièrement.

LA RÉFLEXION ! Ce chapitre clôt le livres de actes (mais probablement pas les voyages de Paul), en effet, le programme donné par Jésus – « Mais vous recevrez une force quand l’Esprit saint descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout du monde. » Ac 1.8 – est rempli, les apôtres ont annoncé la Bonne Nouvelle du Salut en Jésus à Jérusalem et en Judée (Ac 1-7), en Samarie (Ac 8-12) puis dans tout le monde romain (Ac 13-28). Paul est maintenant « au bout du monde », à Rome où il peut à nouveau témoigner de Jésus.

Nous avons là quelques encouragements pour notre propre témoignage, nous qui continuons à porter la Bonne Nouvelle au bout du monde, dans notre quotidien.

Paul arrive fatigué, après un long voyage, et prisonnier, ce qui n’est probablement pas la meilleure position pour être témoin (bien qu’il ait sûrement déjà été prisonnier avant et ait pu y trouver le moyen d’évangéliser, cf. Phi 1). Mais l’Eglise de Rome et des environs apprends son arrivée et va l’accueillir sur son chemin et Paul « remercia Dieu et se sentit encouragé ». Nous avons besoin de l’Eglise, d’être entouré, d’être aimé, d’avoir une famille spirituelle nous entourant pour pouvoir être des témoins fidèles sans nous décourager.

Paul commence, comme dans tous ses voyages, par proclamer la Bonne Nouvelle auprès des Juifs, auprès de ceux qui lui sont le plus proche (et, pour certains, qui sont le plus proche de Dieu). Là aussi, on peut y trouver un encouragement à témoigner, d’abord, à ceux qui nous entourent naturellement.

Paul cite le fameux texte d’Esaïe, que Jean cite aussi à propos de la difficulté pour certains Juifs de croire en Jésus (Jn 12.40). Ce passage est une bonne nouvelle pour nous qui ne sommes pas juifs : l’Evangile est pour tout le monde. Nous avons là, il me semble, un encouragement à témoigner, aussi, à ceux qui ne nous ressemblent pas, à ceux qui sont loin. Mais cette déclaration d’Esaïe est aussi une mauvaise nouvelle pour ceux qui n’entendent pas la Parole de Dieu et refusent de changer. Ne soyons pas de cela. On ne peut être témoins de Jésus-Christ que à son écoute et dans l’obéissance.

Paul explique que, s’il a été emprisonné, c’est à cause « de celui qu’espère le peuple d’Israël » (ou, plus littéralement, « à cause de l’Esperance d’Israël »). Ce verset rappelle celui de la première lettre de Pierre : « Mais reconnaissez et honorez dans vos cœurs le Christ comme Seigneur. Tenez-vous toujours prêts à vous défendre face à tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous. » 1Pi 3.15. Ce que nous annonçons, la Bonne Nouvelle, c’est à la fois l’accomplissement de l’espérance d’Israël et une nouvelle espérance. Nous ne sommes pas témoins d’une condamnation, d’une liste de lois, d’une religion, d’un système, d’une culture… nous sommes les témoins d’un homme, le Seigneur Jésus le Christ, et nous sommes les témoins d’une espérance : Dieu m’a changé et il peut te changer, le monde ne sera pas toujours aussi terrible, Christ revient bientôt.

Paul annonce l’Evangile « avec une pleine assurance et librement », alors même qu’il est enchaîné et attend une possible condamnation à mort. Nos circonstances ne doivent pas nous dicter notre conduite. Dieu nous donne la possibilité d’être des témoins fidèles quelques soient les difficultés qui sont sur notre route. Nous sommes libres, même en prison, même dans un travail contraignant, même dans une famille compliquée, … nous sommes libres parce que Jésus nous a rendu libres et c’est cette liberté divine que nous montrons au monde !

La fin du livre des actes est un peu abrupte… à nous de continuer l’Histoire !

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