Mon argent… et Dieu ! – juin 2021

Riches ou pauvres, nous sommes tous questionnés au sujet de notre lien à l’argent. Notre relation à l’argent se pose souvent d’abord sous l’angle de la nécessité : Tel que le monde est fait, tout ce dont j’ai besoin pour vivre et m’occuper de mes proches, je ne peux l’obtenir qu’en échange d’argent. Mais aussi, dès l’enfance, on réalise que l’argent a ce pouvoir de nous apporter plus : plus de plaisir, il peut être marqueur identitaire, puis plus tard, on pense aussi sécurité, sérénité, réalisations…

Nos finances sont un sujet important de nos vies, elles sont donc un sujet important de notre foi !

D’ailleurs, dans la Bible, on trouve 215 versets sur la foi, 218 versets sur le salut et 2084 versets sur l’argent : Presque 10 fois plus de versets sur l’argent que de versets sur la foi… c’est dire !

Parce que l’argent, occupant une si grande place dans nos vies, sans un contrôle strict de notre part, peut très vite devenir un frein dans notre vie avec Dieu !

Mais, au contraire, géré avec Dieu, il est un puissant outil pour notre mission et notre vie chrétienne.

Notre démarche à travers ce parcours est double : il s’agit de détrôner l’idole Mammon, l’argent divinisé, qui est si populaire parmi nous et fait de l’argent un outil de destruction et c’est consacrer notre argent, comme nos vies, au Royaume de Dieu, en faveur de la vie!

Lors de notre première rencontre, nous réfléchirons à “quand l’argent nous nuit”

Et la semaine suivante à “quand l’argent nous bénit” !

SEMAINE 1 : QUAND L’ARGENT NOUS NUIT

QUESTION BÊTE ! Si vous n’aviez pas besoin de travailler pour vivre, que feriez-vous de vos journées ?

MERCI ! Louons Dieu avec le Psaume 147 : “il assure la nourriture du bétail et des petits du corbeau, quand ils crient de faim.” (v.9 – NFC)

BIBLE ! Lire Luc 12, 13-23 et discuter autour du thème de la semaine. Vous pouvez choisir quelques questions parmi celles-ci pour entretenir la discussion sur le thème.

  1. Deux frères sont en conflit pour une histoire d’argent… Comment observez-vous le pouvoir destructeur de Mammon sur nos relations ?
  2. Dans quelle mesure le comportement de l’homme de la parabole, qui se constitue des réserves pour pouvoir se consacrer aux plaisirs de la vie, vous parait-il normal ? Pourquoi pourrait-il paraître fou ?
  3. Quelles stratégies de Mammon pour nous séparer de Dieu ce passage de la Bible dévoile-t-il ?
  4. Que signifie être riche “pour Dieu” ? Comment comprenez-vous ces mots de Jésus au verset 31 : “Cherchez plutôt son Royaume, et il vous donnera tout le reste en plus.” ?

PRIONS ! Seigneur, nous réalisons que de plusieurs manières, nous avons pu nous laisser manipuler par Mammon et laisser l’argent passer au-dessus de la justice, au-dessus de l’amour du prochain ou bien encore nous l’avons pris pour une récompense à notre service plutôt qu’un outil entre nos mains à ton service. Nous avons nous-même contribué à notre malheur et à celui de ceux qui nous entourent. Pardon. Nous déclarons que l’argent n’est pas notre maître mais toi seul l’est. Toi seul est notre bonheur, notre repos, notre espoir. Tu es notre Dieu, et notre amour pour toi est sans partage.

LA RÉFLEXION ! Un homme vient voir Jésus, pour réclamer justice : “Maître, commande à mon frère de partager notre héritage avec moi!” C’est familier ? Les conflits d’argents, petits ou grands, violents ou intériorisés… ne sont pas rares en tout cas.

On ne sait pas qui a tort dans l’histoire, mais s’il y a conflit, c’est que l’un des deux au moins ne respecte pas le droit de l’autre : La loi a prévu des règles de successions. S’il y a débat, c’est donc que l’un des frères est prêt à nier le droit de l’autre pour récupérer plus d’argent que ce qui lui est dû.

A cause de l’argent, deux frères sont devenus ennemis ! C’est déchirant !

L’argent leur a nuit… sans qu’il ne s’en rendent compte peut-être, il est devenu pour eux
plus important que la justice
plus important que l’amour fraternel.

L’argent nous nuit quand il devient plus important, qu’il passe au-dessus, qu’il est prioritaire… alors qu’il devrait simplement être un outil, au service de la justice, de l’amour du prochain, au service de Dieu.

S’il nous arrive de faire passer l’argent au-dessus d’une relation, notre cœur est à l’argent et non à Dieu.
S’il nous arrive à faire passer l’argent au-dessus de la justice, notre cœur est à l’argent et non à Dieu.

Si c’est le cas, notre argent n’est pas simplement de l’argent, il est devenu une idole, qui fait notre bonheur et notre malheur et à laquelle on offre des sacrifices. Cette idole s’appelle Mammon et son but est de nous séparer de Dieu et de nous détruire.

L’homme de la parabole, dès que la prospérité arrive, ne pense qu’à deux choses : arrêter de travailler et profiter de la vie autant que possible. Le rêve ! Comme on le comprend ! “Fais-toi plaisir,” “tu l’as mérité,” “tu as le droit à une récompense” : c’est le message de 90% des publicités, c’est le message de nos éducateurs à l’école et ailleurs aussi. C’est surtout le discours de Mammon !

Parce que “Fais-toi plaisir”, c’est l’arme de Mammon pour nous isoler : ce qu’il nous cache, c’est que cette injonction implique la solitude ! Sinon, ce ne serait plus mon bonheur, mais notre bonheur que je devrais rechercher. Vivre pour se faire plaisir c’est aussi forcément s’isoler des autres et renier Dieu, qui nous appelle à les aimer et à les servir avec notre travail et avec tout ce qu’il nous confie.

Pour que mon argent ne me nuise pas, je ne dois ressembler ni à l’homme qui aborde Jésus, ni à l’homme de la parabole : l’argent ne doit pas passer avant les relations, et l’argent ne doit pas tenir lieu de récompense, mais il doit demeurer un outil au service de ce qui fait sens dans ma vie : l’amour de Dieu et l’amour de mon prochain.

SEMAINE 2 : QUAND L’ARGENT NOUS BÉNIT

QUESTION BÊTE ! A quoi ressemblerait ton costume de super-héros ?

MERCI ! Louons Dieu avec le Psaume 34 : “Les riches peuvent connaître le besoin et la faim, mais ceux qui cherchent le SEIGNEUR ne manquent d’aucun bien.” (v. 11 – PDV)

BIBLE ! Lire 1 Timothée 6, 17-19 et discuter autour du thème de la semaine. Vous pouvez choisir quelques questions parmi celles-ci pour entretenir la discussion sur le thème.

  1. Quelles formes, même discrètes et sournoises, peuvent prendre notre arrogance quand nous possédons plus que notre voisin ? Comment s’assurer de rejeter toute arrogance ?
  2. Quels sont les différents types de richesses dont Paul parle ? Que signifie profiter des richesses que Dieu donne généreusement ?
  3. Comment la générosité permet-elle de faire advenir le bonheur de l’éternité dans nos vies et à travers de nos vies ?
  4. Quelles sont vos manières préférées de “donner de bon coeur et de partager avec les autres” ? Quelles nouvelles manières de le faire voudriez-vous explorer ?

PRIONS ! Père, change nos regards sur notre argent. Pardonne-nous la vanité de le considérer comme une récompense dédiée à nos plaisirs éphémères. Donne-nous le bonheur d’en voir des signes de ton amour et d’en faire un signe de ton amour pour le monde. Donne-nous de le percevoir comme une bénédiction et d’en faire une bénédiction.

LA RÉFLEXION ! Ces conseils de l’apôtre Paul pour les riches de l’Eglise sont valables pour nous tous, qui vivons dans une époque et dans un monde d’abondance ! Posséder des richesses n’est pas une trahison, ni un péché, ce n’est pas nécessairement le signe de notre adoration de l’idole Mammon… cela peut aussi être une grande bénédiction, pour nous et pour le monde, un outil pour le Royaume. Un signe de l’amour de Dieu. Pour que l’argent ne nous nuise pas mais qu’il soit effectivement une bénédiction dans nos mains, les instructions de Paul sont simples et claires.

Le premier point abordé par l’apôtre est la vigilance face à l’arrogance. Comme si le premier défi, dans l’abondance, était le fait de rester humbles. Avons-nous bien travaillé, avons-nous été de bons gestionnaires ? Ces choses aussi sont des grâces dont la gloire revient à Dieu. Dieu est généreux quand il nous donne la vie. Mieux encore, Il veut notre épanouissement et notre bonheur. “C’est lui qui nous donne toutes choses généreusement pour que nous en profitions.” (v.17) Avant de glorifier notre habileté, soyons reconnaissants pour sa générosité et son amour. Réjouissons-nous !

Que signifie profiter des richesses que Dieu nous donne ? Paul opère un glissement : au fil du texte, les richesses matérielles deviennent richesse en bonnes œuvres, grâce à la générosité et au partage. Voilà comment l’argent nous bénit, quand il est au service de la multiplication de la générosité dont il découle. Notre épanouissement et notre bonheur sont en Dieu, pas dans la nourriture et la boisson : profiter, ce n’est pas plonger dans le confort et les plaisirs de ce monde, c’est aimer Dieu, faire le bien, donner, partager, servir.

Paul, avec ce glissement de la richesse de l’argent à richesse de la générosité, nous invite à changer conception de l’argent : il n’est effectivement pas une récompense pour notre travail, comme on l’a lu plus haut… et ça change tout ! Une récompense n’a pas de but ni de destination autre que de flatter celui qui la reçoit. Si mon salaire reste à mes yeux une récompense pour mon labeur, son seul sens sera ma nourriture, ma boisson, l’accumulation pour moi… Personne ne laisse de trace dans ce monde parce qu’il a bien mangé et bien bronzé ! Ce n’est pas le sens que Dieu donne à nos vies, ce n’est pas là que nous trouverons le bonheur.

L’argent est un outil que Dieu met dans nos mains, pour le bonheur : quel est le bonheur selon moi ? Quel est le sens de ma vie ? Mon argent ne contribuera à mon bonheur que s’il contribue au sens que je donne à ma vie. La Bible nous invite à considérer l’amour de Dieu comme le vrai trésor, celui qui est à la source même de notre bonheur et à voir notre argent comme un outil pour le cultiver, le répandre.

Faisons en sorte que nos finances deviennent un outil pour contribuer au sens qu’on donne à notre vie, un outil pour notre vocation, notre mission.
Priorisons la générosité : le signe que notre cœur (notre trésor) n’est pas dans les possessions, ni dans nous-mêmes, mais en Dieu et le prochain.
C’est le sens de la dîme : Une part conséquente, une part généreuse de nos finances, la première, ne peut pas être utilisée pour la consommation, le commerce, ni pour les réserves ou les investissements financiers. La première partie de ce que Dieu nous confie est consacrée au partage de son amour. Cette partie donne son sens à l’ensemble comme la tête oriente le corps

 

 

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  • Date:
  • Author: TKeller