Prier avec Jésus – Février 2022
Introduction de l’auteur pour les leaders de Miniglises
Parler de la prière n’est pas si simple, parce que c’est à la fois une base de notre vie chrétienne et un sujet intime pour nombre d’entre nous ! Cette série de quatre semaines sur la prière va vous demander d’être particulièrement à l’écoute des membres de la mini – de ce qu’ils disent et de ce qu’ils montrent – et de Dieu ! Le premier Ice Breaker est particulièrement intéressant dans ce sens.
Je nous encourage donc :
- A bien préparer le temps dans la prière avant l’arrivée des autres membres
- Adapter le contenu et la forme à notre mini. Tout le monde n’a pas les mêmes habitudes de prière.
Notre but, bien entendu, est que chacun d’entre nous, nous soyons encouragés à plus (et “mieux”) prier.
Dans les notes, j’ai essayé de mettre régulièrement des références, il n’est pas conseillé de les donner, en tout cas pas toutes, pendant la soirée. Mon propos est que vous soyez assurés, vous, des bases bibliques et que vous puissiez les donner à ceux qui vous en demanderez.
Si vous avez l’habitude de prendre un temps de louange, chanté ou non, avant le partage et d’intercession après, comme c’est l’habitude de nombreuses Miniglises, cette série sera l’occasion d’enrichir ces temps !
Table des matières
Semaine 1 : Introduction à la série, la prière de Jésus selon Jean
LA REFLEXION (POUR LES RESPONSABLES) : Dans un premier temps, on va se demander ce que c’est que la prière, en s’appuyant sur une des prières les plus célèbres de Jésus.
L’idée est d’insister sur le côté très simple de la prière, une vraie conversation entre Dieu et la personne qui prie. Jésus prie, et nous a enseigné à prier, en appelant Dieu « Père », avec deux implications :
- Intimité : Dieu est proche de nous, comme un père aimant, meilleur que tous nos pères terrestres. Nous sommes adoptés. Dieu nous cherche (dès le début ! cf. Gn 3.9) et nous devons le chercher à notre tour (avec détermination cf. Dt 6.5/Mc 12.30). Cela nous permet de partager nos cœurs, nos besoins et ceux des autres.
- Autorité : Dieu n’est pas notre semblable, il reste toujours notre supérieur. Nous devons nous approcher de lui, dans la prière, avec révérence (la « crainte » du Premier Testament), comme devant le Seigneur de l’univers. Cela doit nous conduire à l’adoration.
Dieu veut être en relation avec nous ! C’est fou, c’est une grâce, un cadeau incroyable, mais cela nous engage aussi !
Cette prière contient deux grands motifs, qui s’entrecroisent constamment :
- Des demandes de la part de Jésus : être glorifié (vv1,5), pour la protection des disciples (vv9,11,15), leur consécration (vv17,24), leur unité (vv21-23) et pour les croyants après (dont nous, v20), pour le monde (vv21,23)
- Des affirmations : soit sur le vécu de Jésus : la gloire donnée au Père pendant son ministère terrestre (v4), relation aux disciples (vv6,8,12,14,18-19), unité et amour entre le Père et le fils (vv10,21,23,24)
Soit sur les disciples : connaissances et foi des disciples (vv7,8,11,25-26), sur leur statut (vv16,22)
Soit sur qui est Dieu : sur son plan de salut (vv2,13,25), sur la vie éternelle (v3)
C’est un bel encouragement pour nos prières : pas besoin d’un plan très précis, de savoir précisément ce qu’on va dire avant de commencer, possibilité de faire lien entre le vécu concret et les demandes, concrètes aussi, entre les promesses de Dieu, son identité, et notre vie.
Pour cela, il est tout à fait important d’apprendre à connaitre la Bible pour mieux connaitre Dieu, qui il est et ce qu’il veut.
MERCI ! Louons Dieu avec le Psaume 118
ICE BREAKER ! Qu’est-ce qu’est la prière pour vous ?
Les réponses attendues doivent être courtes (un mot suffit parfois à exprimer une idée).
Il peut être particulièrement intéressant de noter les réponses qui ont été données, par exemple sur un paper board, au fur et à mesure. Si vous le faites, n’hésitez pas à envoyer la photo du résultat à l’auteur des notes : hysope@dumarais.fr
BIBLE ! Lire Jean 17, 1-26 (la prière sacerdotale) et discuter autour du thème de la semaine. Vous pouvez choisir quelques questions parmi celles-ci pour entretenir la discussion
- Comment Jésus appelle-t-il Dieu auquel il s’adresse ?
- Quel est le ton général de cette prière ? Quels motifs y trouvez-vous ?
- Comment cette prière peut-elle inspirer les nôtres ?
ACTION ! Avant de former des petits groupes pour des partages et de temps de prières habituels, nous sommes invités à un temps de silence où chacun, dans le secret de son cœur, peut apporter à Dieu une situation que peut-être il n’osera pas partager, dans cette double optique d’un Dieu qui nous aime et qui nous dirige.
Semaine 2 : Prier avec Jésus selon Matthieu
LA REFLEXION (POUR LES RESPONSABLES) : Lors de cette deuxième mini, nous allons étudier la prière que Jésus a posé comme modèle et que nous utilisons régulièrement les dimanches au culte. L’habitude que nous avons de ce « notre Père » peut nous en faire oublier la forme et le contenu. L’idée de ce temps est :
- D’écouter ce texte dans son contexte (on fera en particulier attention à le lire dans différentes traductions y compris éloignées de la traduction liturgique),
- D’y reconnaitre un modèle et un exemple qui peut inspirer nos propres prières,
- De mesurer que notre louange peut prendre des formes différentes.
Le contexte de ce texte est celui de la bonne manière de faire les œuvres de piété (donner, prier, jeûner, gérer ses biens) dans le cadre de la relecture que fait Jésus de la vraie religion (Mat 5-7). La prière doit faire parti de notre vie de foi, mais il y a de bonnes et de mauvaises façons de prier ! En particulier la prière est adressée à Dieu et, même si elle peut être publique et communautaire (« notre Père »), elle n’a pas comme but de briller aux yeux des autres. Elle n’a pas non plus pour but de convaincre Dieu, mais bien de partager avec lui, qui sait déjà tout ;)
La prière de Jésus commence par « Notre Père qui es dans les cieux ! » (v9), c’est reconnaitre qui est Dieu, à la fois proche et souverain. « Que ton nom soit reconnu comme sacré », c’est reconnaitre l’autorité de Dieu. Nous sommes appelés à honorer Dieu dans toute notre vie par nos paroles – adressées à Dieu ou à d’autres – nos actions, nos pensées. Louer Dieu, c’est aussi le remercier pour ce que nous avons reçu de lui à travers nos expériences et ce que nous avons appris de lui (et de la Bible) à ces occasions.
On ne peut pas prier honnêtement, avec Jésus et les chrétiens, « que ton règne vienne et ta volonté se fasse sur la Terre » (v10) et en même temps s’y opposer par notre style de vie. La prière est aussi engagement à l’obéissance. Quand nous prions, nous cherchons la volonté de Dieu pour, ensuite, essayer de la suivre.
Nous reviendrons sur les versets 11 et 13 la semaine prochaine.
Dans notre prière régulière, personnelle et collective, nous sommes aussi appelés à la confession du péché « remets nous nos dettes » et à pardonner nous-même « comme nous remettons… » (v12). C’est une part importante de nos échanges avec Dieu. Il est bon, dès qu’on découvre que ce que nous avons fait n’est pas juste devant Dieu, de s’adresser immédiatement à lui, de demander le pardon et d’accepter ce pardon (1Jn 1.9). Pécher, c’est aussi ne pas faire le bien que Dieu avait préparé pour nous (Jq 4.17). Le but de la confession n’est pas de vivre sous une condamnation constante, mais, au contraire, de vivre dans la vérité et la liberté (cf. Jn 3.19-21 par exemple). Le pardon de Dieu restaure notre relation avec Dieu comme le pardon des autres peut restaurer la relation à l’autre. C’est impressionnant le lien que fait Jésus entre le fait de pardonner et celui d’être pardonné (vv14-15). Ne pas pardonner, c’est s’enfermer soi-même, faire l’œuvre de l’ennemi de nos âmes, c’est se faire du mal à soi avant de faire du mal à l’autre. J’aime à dire que le fait de pardonner est aussi un acte égoïste : c’est bon pour moi.
Parenthèse théologique : à quelle personne de la Trinité adresser nos prières ?
La majorité des exemples bibliques sont des prières au Père… parce que c’est Jésus qui prie. L’utilisation du terme « Seigneur », classique dans nos milieux d’Eglise est ambigüe : Jésus et le Père sont facilement appelés « Seigneur » dans la Bible (l’occasion pour les écrivains néo-testamentaires d’affirmer, par le vocabulaire, que Jésus est Dieu). Le contenu de nos prières montre parfois de drôle de mélanges (type « merci Seigneur d’avoir envoyé ton Fils et d’être mort à la croix » !). Si nous croyons que Jésus est Dieu et que le Saint-Esprit est Dieu aussi (la Trinité !), alors il ne me parait pas absurde de prier Jésus ou le Saint-Esprit, malgré le peu d’exemples bibliques pour le premier et leur absence pour le second. On pourra cependant encourager chacun à plutôt prier le Père, comme Jésus ici.
LOUANGE / ICE BREAKER ! Proposer deux « tours de tables », le premier où chacun peut dire ce qu’il trouve le plus extraordinaire chez Dieu, le deuxième un sujet de remerciement dans la semaine écoulée. A chaque fois de façon rapide, sans s’étaler ni faire de la théologie. Ce qui vient d’être fait, c’est de la louange (remercier Dieu pour ce qu’il est et pour ce qu’il fait) et de l’édification de soi et des autres (se le dire à soi et le dire à l’Eglise).
BIBLE ! Lire Matthieu 6.5-15 (instruction de Jésus sur la prière) et discuter autour du thème de la semaine. Vous pouvez choisir quelques questions parmi celles-ci pour entretenir la discussion.
- Qu’est-ce qui, dans ce texte, différencie les « bonnes » et les « mauvaises » prières ?
- Comment comprenez-vous chacun des versets de la prière de Jésus ? (on reviendra sur les versets 11 et 13 la semaine prochaine)
- Comment appliquer cet exemple de prière dans nos prières personnelles ?
- Comment vivez-vous le lien que fait Jésus entre pardonner et être pardonné ?
ACTION ! Un temps de louange a déjà été pris dans le partage du début. Avant de se séparer en petit groupe, encourageons-nous à prendre, dans un temps de silence, un temps de confession. Demandons à Dieu ne nous révéler des choses injustes que nous avons faites et demandons lui pardon. Acceptons ce pardon. Déclarons, devant lui, notre pardon pour ceux qui nous auraient fait du mal.
Il peut être bon, tout en faisant attention à bien cadrer les choses, de proposer à ceux qui en reçoivent le désir, de confesser leur péché publiquement, dans les petits groupes. Cela semble biblique (Jq 5.16 ; Ac 19.18). Si vous ne le sentez pas, ne le faites pas.
Semaine 3 : Prier pour les autres selon Luc
LA REFLEXION (pour les responsables) : Cette semaine, nous allons partager autour de l’intercession et de la prière de supplique : prier pour demander à Dieu quelque chose, pour soi ou pour les autres.
« Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose, par la prière et la supplication, avec des actions de grâces, faites connaître vos demandes à Dieu. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos esprits en Jésus-Christ. » Philippiens 4.6-7
Nous allons nous appuyer sur deux paraboles. D’abord celle de la veuve et du juge inique. Jésus y décrit une personne qui finit par obtenir gain de cause auprès d’un mauvais juge juste parce qu’elle le fatigue à force de demander de l’aide. Cette parabole a pour but de nous encourager à la persévérance. L’idée de Jésus n’est pas, évidemment, de comparer le Père à un mauvais juge, mais de jouer sur l’effet de contraste : si le mauvais juge peut faire de bonnes choses si on lui demande longuement, à plus fortes raisons, le Père aimant va répondre à nos prières fidèles.
Mais la comparaison avec la veuve n’est pas inutile : elle se sait faible (une femme sans mari, dans le contexte, n’a aucun appui), dépendante du juge et elle est consciente d’avoir des ennemis. Qu’en est-il de nous ? Peut-être, si nous prions peu,
- C’est que nous pensons être forts dans une société qui valorise la puissance (et pourtant, Dieu dit à Paul : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. », cf 1Co 12.1-10),
- C’est que nous pensons / voulons pouvoir faire par nous même dans une société qui valorise l’indépendance et, enfin,
- C’est que nous pensons, protégés par une société prospère qui nous fait regarder ailleurs, ne pas avoir d’ennemis, qu’il n’y a pas de grands enjeux sur nos vies et celles de nos proches (et pourtant : « Soyez sobres, veillez. Votre adversaire le diable, rode comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. Résistez-lui avec une foi ferme, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères et sœurs dans le monde. » 1Pi 5.8).
Prier, c’est reconnaitre notre faiblesse, notre insuffisance, notre dépendance du Dieu bon et tout-puissant dans un monde de violence. C’est aussi ce que montre la deuxième parabole : nous recevons de Dieu si nous faisons confiance dans sa grâce et non dans nos œuvres. Si nous pensons mériter de bonnes choses de la part de Dieu, alors nous n’avons pas besoin de sa bonté, nous n’avons pas besoin de lui. Jésus le médecin n’est pas venu pour ceux qui croient être en bonne santé (cf. Mc 2.17) !
Nous sommes facilement gênés au moment de demander des choses à Dieu, nous avons peur que Dieu se sente comme un distributeur automatique de bénédictions… mais je ne vois pas dans la Bible de mise en garde dans ce sens. Au contraire, les versets sont nombreux qui nous commandent (!) de présenter à Dieu nos besoins. C’est présent dans l’exemple du « Notre Père » étudié la semaine dernière : « donne-nous notre pain » et « délivre nous du Mal(in) ». Il y a une intercession très concrète ! Et c’est aussi ce que nous faisons, dans les petits groupes, quand nous prions les uns pour les autres : un moment essentiel de la vie de l’Eglise, de la vie des minis. Dieu s’intéresse à toute notre vie, il n’y a rien de trop « petit » ou « pratique » pour lui ! Il veut être en relation avec nous et ces demandes font partie de l’échange. Mt 21.22 : « Tout ce que vous demandez avec foi par la prière, vous recevrez. »
Ne perdons pas de vue, cependant, l’encouragement de Jésus : « Cherchez d’abord le règne de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. » (Mt 6.25-34) Nos prières d’intercession peuvent / doivent dépasser nos propres vies et concerner l’humanité entière, l’avancé de l’Evangile, etc.
Il faut oser demander ! L’enjeu, c’est l’intimité : avoir confiance en Dieu (foi) et s’en rapprocher quotidiennement (être dans sa volonté, que nos désirs ressemblent toujours plus des siens). Cela signifie aussi qu’il y a plusieurs types de prières adaptés aux circonstances : c’est important de prendre des temps réservés à la prière, mais c’est riche aussi de faire de très courtes prières au cours de notre journée à chaque fois que nous mesurons notre besoin de Dieu (« Père, permets-moi de trouver une place de parking. », « Père, nous te remettons cette discussion compliquée que je dois avoir / que je viens d’avoir », etc.), en se souvenant que nous ne forçons jamais Dieu et qu’il reste souverain. C’est une façon de se rapprocher de lui.
Demander à Dieu son intervention dans le monde doit aussi supposer notre disposition à l’engagement : la réponse de Dieu peut passer par nous ;) (Mt 10.1-4 et l’appel des douze suit Mt 9.36-38 et l’appel à prier pour que Dieu envoie des ouvriers)
Parenthèse théologique : prier au nom de Jésus
Certains d’entre nous ont l’habitude de finir leur prière en précisant qu’ils l’ont fait « au nom de Jésus ». C’est rappeler simplement que nous ne pouvons nous approcher du trône de la Grâce, du Père pour lui parler que grâce à l’action de Jésus le Christ. C’est sa naissance humaine, sa mort, sa résurrection et son ascension qui nous permettent de prier le Dieu trois fois saint. C’est recouvert de son autorité que nous pouvons parler au monde spirituel. Le dire, c’est se le rappeler à soi, c’est le rappeler aux autres, ce n’est pas une formule magique (Jn 14.13-14 ; 15.16 ; Eph 5.20 et Jc 5.14). Le dire, c’est aussi sous-entendre que ce qui dans notre prière n’est pas aligné avec le désir de Dieu ne comptera pas ;)
MERCI ! Je vous propose de chanter la magnifique prière d’Adolphe Monod adaptée par Epiclèse : « J’aimerais ô mon Dieu »
QUESTION PAS SI BÊTE ! Est-ce que, parfois, vous avez l’impression de trop en demander à Dieu ?
BIBLE ! Lire Luc 18, 1-8 (la parabole de la veuve et du juge inique) et Luc 18, 9-14 (la parabole du pharisien et du collecteur de taxes) et discuter autour du thème de la semaine. Vous pouvez choisir quelques questions parmi celles-ci pour entretenir la discussion.
- Que dit la première parabole sur qui est Dieu ?
- Que dit la première parabole sur la façon dont je dois m’approcher de lui ?
- Que dit la deuxième parabole sur la façon dont je dois m’approcher de Dieu ?
- Est-ce que je connais un passage biblique qui me demande de ne pas trop demander à Dieu ?
ACTION ! Si le groupe est d’accord, vous pouvez proposer une prière « feux d’artifice », c’est une manière de réduire le temps d’intercession en cas d’urgence. Le groupe entier propose des sujets de prière (intercession donc, on peut encourager chacun à proposer des sujets de longs termes pour lesquels ils prient depuis longtemps) puis on prend un temps de prière tous en même temps, dans une joyeuse cacophonie. C’est très bizarre au début, mais c’est une expérience intéressante ;) Dieu, lui, sait séparer les prières de chacun !
Semaine 4 : Prier avec foi selon Marc
LA REFLEXION (POUR LES RESPONSABLES) : Nous allons aborder dans cette dernière semaine un sujet un peu délicat, parce qu’abordé, dans les Ecritures, plus sous la forme d’exemple que de principe théologique : ce qu’on appelle parfois la prière d’autorité.
Parce que nous sommes les enfants adoptés de Dieu (Jn1), nous avons le pouvoir, et le devoir, d’être ces lieutenants sur Terre, ses « images » (Gn 1.26). Sous son autorité suprême, nous recevons l’autorité, la possibilité d’être maîtres sur nos vies. Dieu nous veut libres de nos mauvais désirs, de nos péchés, de nos héritages, de notre ancienne nature, des désirs des autres, des attendus culturels, familiaux, etc. « Là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. » (2Co 3.17)
Parfois il est bon de (se) rappeler cette autorité, dans la prière, de se parler à soi-même (le fameux « bénis le Seigneur, mon âme » de David au Ps 103), ou de le rappeler aux circonstances et aux esprits mauvais qui nous entourent.
Je suis toujours frappé, à la relecture du verset 23 : Jésus ne dit pas « celui qui a la foi pourra demander à Dieu de déplacer cette montagne et elle se déplacera » mais « celui qui dira à la montagne “Ôte-toi” … ». Jésus nous encourage ici à nous adresser directement au problème !, avec foi, que ça aura un effet ! Si nous nous tenons dans la volonté de Dieu, notre parole peut être créatrice comme la sienne.
Dans ce passage, Jésus parle beaucoup de la foi, de la confiance en Dieu, son action, sa puissance et son amour (cf. Jq 1.5-6 aussi). Il me semble important de rappeler que ça ne fait pas de cette foi une cause de l’exaucement, mais une condition. La certitude d’être entendu de Dieu ne repose pas sur une capacité particulière de notre part mais sur les promesses de Dieu, sur notre connaissance de qui il est.
On note, encore une fois, l’importance du pardon pour permettre à notre prière d’être efficace, on ne peut pas s’aligner avec Dieu sans pardonner aux autres (vv25-26).
La suite du passage (v27-33) nous rappelle, et c’est pour cela que nous avons lu ce texte, que ce ne peut pas être de notre propre autorité que nous parlons au monde spirituel, et au monde matériel d’ailleurs. Nous n’avons pas d’autre autorité que celle déléguée par Dieu pour faire sa volonté ! « Notre pouvoir ne nous appartient pas ».
A ce propos, il me semble important de rappeler les règles de prudence élémentaires concernant la prière d’autorité, en particulier si elle est oralisée en présence d’un tiers. C’est guidés par le Saint-Esprit que nous pouvons prier avec autorité, selon la volonté de Dieu. Il convient de vérifier ses motivations (l’habitude, le désir de briller et de se montrer spirituels, le besoin de faire quelque chose, etc. tout cela n’est pas un désir divin en nous). En ce qui me concerne, je me suis remis en question concernant la prière pour les malades : est-ce qu’une prière de guérison est désirée par Dieu ou est-ce que cette maladie a un autre but ? Est-ce à moi ou à quelqu’un d’autre de prier avec autorité dans cette situation ? Est-ce qu’il y a quelque chose derrière cette « maladie » qui est le vrai sujet de prière ? … Bref que me demande Dieu dans ce cas précis ?
La finale de Marc est évidemment l’occasion, pour ceux qui sont à l’aise, d’évoquer, dans trop de détails, la prière de délivrance (Ac 16.16 par exemple) et la prière en langues (évoquée en 1Co 12-14 par exemple). Comme précédemment, il ne faut pas oublier la souveraineté de Dieu. La Bible présente les dons de la grâce (les « charismes ») comme des dons, librement faits par Dieu, que nous pouvons demander et utiliser mais dont nous ne sommes pas les propriétaires.
Parenthèse théologique : prier par le Saint Esprit
« Nous ne savons pas comment prier », malgré tout ce que nous avons partagé tout au long de ces semaines, notre expérience, les exemples bibliques, Paul est sans concessions (Rm 8.26ss). Mais ce n’est pas grave, parce que le Saint-Esprit prie à travers nous, pour nous. Il nous fait prier et ajoute sa prière à la nôtre. Il intercède pour notre intercession. Et la prière est faite par l’Esprit (Jud 20).
MERCI ! A la suite de Paul, 1Corinthiens 1.4-9 : chacun peut partager un sujet de louange liée à la mini, à ce qu’il a vécu / vit au contact des autres.
ICE BREAKER ! Est-ce qu’il y a des blocages dans vos vies qui vous semblent être des montagnes infranchissables ? (vous n’êtes pas obligés, bien sûr, de rentrer dans les détails !)
BIBLE ! Lire Marc 11.22-33 (la montagne, la foi, la prière et l’autorité de Jésus) et Marc 16.15-20 (l’envoi des disciples) et discuter autour du thème de la semaine. Vous pouvez choisir quelques questions parmi celles-ci pour entretenir la discussion.
- Mc 11 : Comment comprenez-vous le lien entre prière et foi à travers ce passage ? entre prière et pardon ?
- Quel lien faites-vous entre le passage vv22-26 et vv27-33 ?
- Mc 16 : Est-ce que vous connaissez des observations concrètes de ces promesses de Dieu dans le livre des actes ? [quelques exemples possibles en cas de panne : v15 : tous les actes racontent comment l’Evangile est annoncé dans le monde connu de l’époque jusqu’à Rome, centre de ce monde, v 17 libération de démons : Ac 8.7 ou 16.16ss, langues nouvelles : Ac 2.4 mais aussi 10.46 et 19.6, v18 serpent : Paul en Ac 28.3ss, pour le poison je ne vois pas, guérison des malades : Ac 4.30, 5.16 etc.]
- Et dans votre vie ou autour de vous ?
ACTION ! Encourageons-nous, lors du temps d’intercession en petit groupe, à s’exercer à discerner la volonté de Dieu avant de prier pour les autres.
Détails
- Date:
- Author: TKeller