Je prie comme je respire

Par Josiane

Il est à peu près convenu parmi les chrétiens que prier est une “bonne” habitude à prendre ou une discipline spirituelle à cultiver, pour utiliser un langage plus sportif !

Mais voilà : dois-je prier tous les jours, à la même heure? Dois-je parler à Dieu ou lui écrire dans un carnet ? Suis-je censé entendre une voix qui me répond audiblement ? Et puis si je ne prie pas, Dieu va t-il s’énerver contre moi ?

Que de questions…

La prière est un sujet sur lequel parfois nous discourons ou réfléchissons pendant des heures mais qui ne se traduit pas toujours en actes.

J’aimerais vous proposer de prier comme vous respirez: c’est-à-dire, assez souvent au final !

Je ne vous gâcherai pas la série de partages de Miniglises du mois, mais vous partagerai quelques idées sur la prière tout de même par ici :

1. La prière, une façon de se rapprocher de Dieu.

Depuis le livre de la Genèse, les croyants ont commencé à prier, c’est à dire à s’adresser à Dieu pour entrer en dialogue avec lui et pour mieux le connaître : tout au long des récits bibliques ils lui adressent leurs besoins, leurs peines, leur repentance ou encore ils le louent, l’adorent.

Jésus lui-même avait pour habitude de se mettre à l’écart pour prier, pour parler à celui qu’il appelait Père. (par exemple en Luc 6:12 avant une décision très importante)

Lorsque je me sens loin de Dieu, déçue par les circonstances après un coup dur, happée par le rouleau compresseur de la vie parisienne, j’aime me rappeler de cette exhortation de Jacques: Approchez-vous de Dieu, et il s’approchera de vous. (Jacques 4:8)

Je veux m’approcher de Dieu par la prière car je sais que dans la rencontre avec Dieu mes pensées, mes idées, mes émotions, mes perceptions seront renouvelées par son Saint Esprit. J’en ai besoin !

Le fait de nous tourner sciemment vers le Seigneur nous permet d’enclencher l’échange avec Lui.

2. La prière un dialogue.

Notre Dieu est relationnel : il souhaite nous parler, nous rencontrer, nous partager ce qu’il a sur le cœur.

Jésus nous dit dans l’évangile de Jean (chap 10) qu’Il est le bon berger, et que ses brebis (que nous sommes) peuvent entendre et reconnaître sa voix… C’est une affirmation forte. 

Dans des moments de prière, lorsque je pose des questions au Seigneur, je m’attends à ce qu’Il me réponde et à ce qu’Il agisse selon Sa volonté et dans Son timing. 

Parfois c’est frustrant, car j’ai l’impression qu’il n’y a personne de l’autre côté de la ligne ou que la communication est parasitée! 

Les paroles de Jésus en Jean 10 m’amènent à persévérer malgré la frustration, et aussi à prier avec d’autres (une fois, deux fois, plusieurs fois!) jusqu’à trouver la paix sur le sujet de ma frustration. Je constate maintenant que le Seigneur utilise souvent ces périodes-là (de persévérance dans la prière) pour changer mon cœur, me transformer sans que je ne m’en rende compte sur le moment.

J’apprends en ce moment à cultiver les moments de silence dans la prière : ils me permettent non seulement de me concentrer sur ce que je vis mais aussi de laisser du temps au Seigneur pour m’interpeller comme il le souhaite et selon sa créativité (une pensée, un texte biblique, une chanson…).

C’est très difficile de faire silence dans notre monde hyper connecté, mais je crois qu’il y a quelque chose de bon à redécouvrir dans le fait de ralentir, s’arrêter, se taire, écouter.

Si cela vous tente, peut-être pourriez-vous envisager de commencer par 1 minute plutôt que par 15 minutes de silence à la fois? La prière n’est pas une performance, nous pouvons y aller à notre rythme et avec pour motivation d’échanger avec le Seigneur.

La prière, rencontre et dialogue avec Dieu peut faire l’objet de rendez-vous dédiés au Seigneur dans nos journées mais peut être également disséminée tout au long de notre quotidien.

3. La prière comme respiration.

La respiration est tellement naturelle et vitale que même pendant notre sommeil nous le faisons instinctivement ! Elle ne s’arrête pas.

C’est un mouvement régulier et harmonieux (lorsque nous sommes en bonne santé!) :  l’inspiration suivie de l’expiration, puis à nouveau le même mouvement.

La prière, comme la respiration pour le corps, est vitale pour notre vie spirituelle.

Plus qu’une technique ou une transaction, je crois que la prière devrait être essentiellement une attitude, un style de vie que nous développons et qui nous permet d’approfondir notre relation avec Dieu. 

Nous avons besoin d’entretenir ce double mouvement :

– inspirer: se mettre à l’écoute pour être remplis et renouvelés par l’Esprit de Dieu et par Sa parole. Il a tellement à nous communiquer, à nous donner : bien plus que nous ne l’imaginons!

– expirer : lui parler pour lui partager ce qui est sur notre coeur, que ce soit joie, reconnaissance, satisfaction, difficulté, honte (etc). Le Seigneur veut nous délester de nos fardeaux et se réjouir avec nous de nos victoires.

Cette respiration, cette ‘attitude priante’ nous suit partout: au supermarché, dans la salle de réunion, dans le bus, dans tous nos lieux de vie et dans toutes nos saisons : nous pouvons ainsi reprendre notre souffle avec Dieu en tout temps !

Attachons-nous en priorité à conserver une respiration ‘spirituelle’ régulière, à connecter avec Lui fréquemment dans la journée – sans pour autant négliger des temps plus particuliers de tête à tête avec le Seigneur.  Prions sans cesse ! (1 thess 5: 16 à 18)

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