Servir derrière la caméra : les coulisses du culte en ligne

Par Miguel

Le service. Ah, le service!

Quel mot désagréable, que le « service ». Ça m’a toujours rappelé le moyen-âge, un mec sale vêtu d’habits gris tout rapiécés, couvert de bouse de vache et tenant une grosse fourche en bois qu’il utilisait pour labourer les terres de son seigneur. Et il pleut, dans cette image, qui plus est.
Alors quand on m’a invité à écrire sur le service, j’ai été immédiatement interpellé. D’abord, on m’avait proposé de parler du service derrière la caméra, mais que ce soit derrière une camera ou couvert de bouse sur un champ gelé au moyen-âge, le service, c’est le service… Ou pas ?

Que veut dire le “service” ?

Le mot service, vient du latin « servitius » qui veut dire esclavage ou assujettissement, ou d’autres concepts tout aussi désagréables, fatigants et pas cool du tout. Alors pourquoi parle-t-on de service pour dire le travail que nous faisons pour le Seigneur ? Bah, peut-être parce que nous appelons Dieu Seigneur et que nous essayons de reproduire les mêmes schémas que le monde que dans notre relation à Dieu. Et là nous faisons un transfert parfois étrange, nous imaginons un Dieu qui nous assujettit, nous exploite et nous punit exactement comme les nobles de ce monde. Tout ça pour vous dire que je n’aime pas le mot service, ni d’être associé à un vulgaire cerf bouseux du moyen-âge.

Ne me comprenez pas mal, tout Don Miguelito de Tra-là-là que je sois, je ne nourris aucune illusion que je sois plus important que le plus humble des SDF que je croise dans un coin de rue. Vraiment pas. Mais en même temps je suis aussi conscient de n’être pas moins important que le plus riche et connu des multimilliardaires de la Silicon Valley.

La conscience de cette importante insignifiance paradoxale m’est venu très tôt et c’est le Christ qui me l’a donnée.

La conscience de cette importante insignifiance paradoxale m’est venu très tôt et c’est le Christ qui me l’a donnée. Dieu fait homme en Jésus Christ est plus important et plus digne que n’importe quel seigneur ou roi de ce monde et en même temps si humble qu’il est né dans une mangeoire à bêtes, et même à la fin de son parcours terrestre, alors que beaucoup l’appelaient Maître et certains commençaient à penser qu’il était vraiment le Messie, Jésus a lavé les pieds des disciples.

Et dans l’évangile de Jean 15:15 Jésus dit : « Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelé amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père. »

Et là, mes amies et amis, le «service» devient une toute autre histoire!

Le service selon Jésus n’est plus une manifestation de la puissance de quelqu’un sur quelqu’un d’autre, mais tout simplement la manifestation pratique de l’amour de Dieu pour nous, de notre amour pour Dieu et de l’amour entre nous. Le changement est radical, je ne suis plus serf d’une puissance quelconque, je me mets au service de l’autre par amour. Il faudrait inventer un mot plus chouette pour ça.

Bien sûr, le travail ou service nous coûtera toujours. Mettre notre vieille carcasse en mouvement est toujours un peu pénible, ça s’appelle l’inertie. Il faut employer pas mal d’énergie pour nous sortir du canapé. Mais le service que Jésus nous donne à faire est bien plus qu’une corvée que nous sommes obligés de faire. Non, le service de Jésus est son amour incarné, il est valorisant dans le plus profond de notre être. Et il n’y a pas de petit ou grand service dans cette vie « d’ami du Christ », tout est bon à prendre, tout est bon à faire, les poubelles, la caméra, le balayage, la prédication, l’accueil, la louange, la sono, la cuisine, la maraude et que sais-je encore.

Dans le travail de l’amour divin nous devenons les mains de Jésus présentes dans le monde.

Et voilà un deuxième mystère du service du Christ, il nous donne la possibilité de nous associer à quelque chose qui nous dépasse et ça fait du bien de ne pas être centré sur nos propres nombrils pour changer un peu, non ? Faire des choses qui nous détachent de la logique du monde du « je te donne, tu me donnes ». Faire et être ce pourquoi Dieu t’a créé, ni plus ni moins. Oh purée, ça déchire !

Le service est l’accomplissement ultime

Pour finir, les amies et amis, le service de l’amour de Dieu, quelle que soit la forme qu’il prendra dans nos vies, est l’accomplissement ultime de notre existence dans ce monde. Ayez ça en vue, aucune médaille, aucune pile d’argent, aucun hommage n’arrivera jamais aux chevilles du fait d’être appelé par Jésus lui-même : « …Mon ami ».

Bon service :)
Miguel

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