Quel est l’impact du langage dans notre vie ?

Par Olivia

“Sois béni !”, “Je touche du bois”, dire “personne en situation de handicap” au lieu de “handicapé”… derrière ces expressions qui paraissent anodines se cachent en réalité notre manière de penser le monde et notre volonté de le communiquer. Dans la foi chrétienne, la Parole tient une place importante, le poids des mots est pris au sérieux. Du coup, mesurer à quel point les mots que nous choisissons peuvent avoir une influence sur notre existence ou sur celle d’autrui peut être ardu. Quel est l’impact du langage dans notre vie ?

Quelques mots sur le langage

Tout d’abord, qu’est-ce que le langage ? Il s’agit de la manière de s’exprimer. Cela comprend le choix des termes utilisés pour désigner quelque chose ou encore pour communiquer une pensée. Parler de “créature merveilleuse” (Psaumes 139,14), et non d’“être merveilleux” sous-entend que celui qui écrit pense et atteste qu’il a un créateur et qu’il n’est pas là de lui-même. Ainsi, si nous y prêtons attention, les mots et les tournures de phrases employés par une personne nous renseignent sur sa vision du monde, son statut social, son arrière-plan culturel et également son état intérieur. Cela fait beaucoup d’informations, oui ! C’est pourquoi notre manière de nous exprimer n’est jamais anodine. Quand nous regardons dans la Bible, nous constatons que beaucoup de passages parlent de la langue, l’organe qui permet au langage d’être. On peut citer parmi les versets les plus connus Proverbes 18,21 : “La mort et la vie sont au pouvoir de la langue; quiconque l’aime en mangera les fruits.”. Ou encore Jacques 3,5 : “De même, la langue est un petit membre et elle peut se vanter de grandes choses. Voyez comme un petit feu peut embraser une grande forêt !”.

Bref, les Écritures ne négligent pas la langue et le langage qui en découle. Elles nous indiquent que l’impact du langage n’est jamais neutre : il peut être soit positif soit négatif pour nous et notre entourage. Par exemple, il y a une nuance dans le fait de dire d’un enfant qui a volé des bonbons au supermarché “C’est un voleur !” au lieu de “Cet enfant a volé des bonbons”. La première expression définit l’enfant par son acte, la deuxième énonce les faits sans enfermer l’enfant dans sa mauvaise action. L’impact du langage ne sera pas le même chez l’enfant qui a volé selon la formule employée.

Dans la Genèse, la création du monde commence avec des paroles, fruits du langage de Dieu. Pas de paroles en l’air dans l’Écriture ! Si la Bible ne néglige pas le poids des mots, c’est aussi parce que la pensée et le langage sont indissociables : notre langage dit ce que nous pensons, mais ce dernier influe aussi sur la pensée. Autrement dit, nous finissons par être persuadés de ce que l’on dit souvent. Nos pensées se transforment alors en actes qui marquent notre vie. Ainsi, selon les mots que nous employons, tout peut commencer ou s’arrêter très vite.

L’impact du langage dans notre foi

Quant à notre foi, utiliser un langage précis aide à ce qu’une réalité spirituelle se fasse plus concrète pour nous. Par exemple, dire de Jésus “Seigneur, Tu es le Messie, le fils de Dieu” comme le dit Marthe dans Jean 11,27  ne crée pas en soi le statut de Jésus, mais l’atteste et le fait devenir réalité pour ceux qui le disent. Cela montre une certaine compréhension de ce qu’est Jésus dans leur vie. Redire souvent qui est Jésus pour nous avec un langage qui rappelle ses bienfaits et ses propriétés affermit notre foi car cela nourrit nos pensées. 

L’impact du langage est donc bien réel. Les mots que nous choisissons ne sont pas anodins, surtout pour désigner des réalités spirituelles. Mais alors, si j’évoque un projet que je souhaite faire en émettant des doutes, est-ce que cela va provoquer mon échec ? De même, si en tant que femme célibataire je dis “quand je me marierai” au lieu de “si je me marie”, est-ce que mon futur époux viendra plus vite ? Eh bien, je dirais que c’est plus compliqué que cela. C’est là que la prière et le discernement spirituel entrent en jeu. Derrière un langage, que ce soit le nôtre ou celui d’un tiers, se cachent parfois de véritables combats spirituels au sujet de notre identité ou du plan de Dieu pour nous. Cependant, attention à ne pas tomber dans la superstition ! Toute notre vie ne repose pas sur les mots que nous choisissons, ce serait là nous donner plus de pouvoir que nous en avons. Et puis, bien que dire tous les jours “Je ne vais pas bien” n’aide pas à aller mieux; le dire dans un cadre adapté peut au contraire permettre une guérison plus rapide car le mal-être aura été reconnu et l’on pourra alors se diriger vers les bons remèdes. En somme, il s’agit de compter sur Dieu pour savoir quel langage adopter selon notre situation.

L’autorité : un amplificateur de l’impact du langage

Aussi, il ne faut pas oublier que l’impact du langage se fait plus ou moins marquant selon l’importance que l’on donne à la personne qui l’emploie. Nous avons tous déjà été touchés par les mots de nos parents, d’un professeur, d’un pasteur… Pourquoi ces paroles nous ont-elles autant impactés ? C’est à cause de l’autorité que ces personnes représentent pour nous. Un inconnu qui nous dirait “Je suis fier de toi” nous toucherait à peine. Par contre, s’il s’agissait de l’un de nos parents, cela pourrait changer la direction de notre vie ! Alors imaginez si l’on donnait toute l’autorité qui est due à Dieu ? Là se trouve la clé pour se libérer d’un langage humain qui nous met à terre. L’Éternel est bel et bien au-dessus de toute personne dans ce monde, et ce malgré les stratagèmes pour nous faire penser le contraire. Se rappeler du langage que Dieu emploie pour parler de nous dans la Bible a le pouvoir de nous redonner notre dignité et de nous relever.

Cela est difficile, je vous l’accorde. Les mots peuvent faire plus mal que les coups, surtout si nous sommes amenés à côtoyer de près les personnes qui nous les disent. Dans certains cas, c’est hélas nous qui disons du mal de nous-mêmes ou des autres de par notre langage inapproprié. Quand l’impact du langage est négatif au point de nous empêcher d’avancer, rappelons-nous que Dieu est plus fort que tous nos mots, aussi mal choisis soient-ils. Comme le dit la Parole, par notre autorité d’enfant de Dieu, nous amenons toute pensée captive à l’obéissance de Christ (2 Corinthiens 10,5). Cela inclut les pensées qui découlent d’un langage mal ajusté. C’est bien le Seigneur qui a le dernier mot !

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