Comment (mieux) prier avec le Saint Esprit ?
Par Caroline
“Comment prier ?” voilà une question qui préoccupait déjà les disciples à l’époque de Jésus (Luc 11,1). Apparemment, les maîtres et les rabbis proposaient des enseignements sur la prière et Jésus leur a aussi donné le sien, notamment en leur proposant la prière du Notre Père ou en leur expliquant comment être dans les bonnes conditions pour prier (Mt 6,5-15). Pourtant, la prière jaillit souvent de notre coeur de manière spontanée. Elle est ce mouvement intérieur qui nous tourne vers Dieu pour le remercier ou pour l’implorer quand nous avons besoin de lui. Sans même l’avoir appris, les petits enfants sont capables d’adresser des prières toutes simples à Dieu. Mais au fur et à mesure que nous grandissons dans la foi, notre manière de prier évolue : la spontanéité laisse place parfois à des formules empruntées (à la Bible ou à des chrétiens que nous jugeons plus expérimentés), à diverses formes de ritualité et parfois même à la routine. Par ailleurs, il faut aussi reconnaître que nos soucis, nos souffrances, mais aussi notre péché peuvent nous aveugler quand nous prions.
Est-ce que toutes nos demandes sont ajustées ?
Probablement pas. C’est d’ailleurs ce que pointe l’apôtre Paul quand il écrit, dans sa lettre aux Romains (8,26), que “nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières”. Car si la prière enfantine s’apparente bien souvent à un cri, certes spontané et confiant mais qui réclame d’être exaucé, la prière adulte doit s’ouvrir au dialogue et à l’échange avec Dieu. Prier ce n’est pas juste demander quelque chose à Dieu, c’est aussi se mettre à l’écoute de sa voix, s’attendre à recevoir de lui une parole, une consolation, un signe. Et c’est là que le Saint Esprit entre en jeu… “L’Esprit vient au secours de notre faiblesse”.
Nous avons tous besoin du Saint Esprit pour prier
Nous avons tous besoin du Saint Esprit pour nous aider à sortir de nos ornières, de nos chemins balisés et de nos prières religieuses. Quand nous prions uniquement selon nos émotions, nos désirs ou nos pensées, notre prière reste collée à notre âme, elle peine à s’élever vers Dieu. Mais quand nous faisons taire notre âme et que nous faisons de la place à l’Esprit – notre esprit et le Saint Esprit – alors la prière devient comme une respiration entre Dieu et nous. Parfois les mots se taisent et “l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables”, nous dit l’apôtre Paul. Notre prière peut prendre la forme d’un murmure, d’un souffle léger ou d’une glossolalie (prière en langues). Ce qui importe c’est que notre coeur se tourne entièrement vers Dieu et s’élève à lui. Il ne s’agit donc pas de s’adresser au Saint Esprit, mais de prier avec le Saint Esprit, pour qu’il inspire et guide notre prière.
Non pas ce que je veux mais ce que tu veux.
Ce que nous demandons à Dieu vient la plupart du temps de notre âme : nous lui soumettons notre désir le plus cher, les soucis qui nous pèsent, nos questionnements, nos inquiétudes pour nos proches… Il arrive aussi régulièrement que nous calions notre intercession sur le journal de 20h : les gros titres de l’actualité deviennent la liste de nos prières, pour l’Ukraine, pour les migrants échoués en bord de Méditerranée, pour les élections au Brésil, la politique intérieure, etc.
Laissons Dieu nous donner nos sujets de prière
Et si nous laissions Dieu, par son Saint Esprit, nous indiquer les sujets qui lui tiennent à coeur, ceux qui sont prioritaires pour lui ? Que ce soit à notre sujet ou au sujet d’un frère, d’une soeur, ou encore au sujet du monde qui nous entoure ? Prier avec le Saint Esprit, c’est lui laisser le champ libre dans nos prières afin qu’il nous inspire de la part de Dieu ce qui est juste et opportun, ce pour quoi nous devons nous mobiliser de tout notre être et de tout notre coeur.
“Saint Esprit, pour qui et pour quoi veux tu que je prie ce matin ? Montre-moi le sujet que mon âme a soigneusement ignoré ou caché, mais que Dieu veut mettre en lumière pour ma délivrance et ma guérison !”