Doit-on seulement écouter de la musique chrétienne ?
Par Claude
Musique chrétienne, musique non chrétienne… Nous ne sommes pas toujours à l’aise avec toutes les musiques. Pourtant, nous sommes équipés pour pouvoir les entendre et discerner celles qui nous rapprocheront de Dieu.
1. Eviter la tentation du tribalisme
La musique tient une place majeure dans le déroulement des offices religieux, en particulier dans les églises issues de la Réforme protestante. Confrontés à l’omniprésence de la musique profane dans le monde, certains chrétiens s’interrogent.
La musique ne doit-elle pas servir seulement à l’adoration ? On songe à David dansant avec toute la communauté d’Israël (2Samuel 6:14-15) ou à Jésus chantant les psaumes avec les douze (Matthieu 26:30). Nulle part, pourtant, la Bible ne limite le champ de la musique à la seule adoration.
Certains styles musicaux ou certains instruments ne sont-ils pas malsains ? La Bible cite de nombreux instruments, sans qu’aucune hiérarchie ne soit établie entre eux, et elle ne condamne aucun style de musique.
Le chrétien ne doit-il pas s’abstenir d’écouter de la musique non-chrétienne ? Cette interrogation est quasiment obsessionnelle chez certains chrétiens. Cependant, définir la musique chrétienne ou non chrétienne ne va pas toujours de soi. Et comment détermine-t-on la qualité de musiciens chrétiens ou non chrétiens ? Un critère tout sauf simple… et potentiellement fallacieux.
Une chose est claire : ces questions traduisent une angoisse, une peur de tomber dans la compromission, dans l’immoralité. De cette angoisse, de cette peur, il faut se libérer. En effet, même si le Royaume de Dieu a déjà commencé, nous vivons toujours dans le monde d’ici et le Seigneur ne nous commande pas de nous en retirer. Au contraire, Il nous y envoie en mission et, pour ce faire, Il nous fournit une armure invincible (Ephésiens 6 :10-17).
Ne nous y trompons pas : un groupe de chrétiens qui se replie sur lui-même, sur ses codes et sur ses interdits, notamment en matière musicale, encourt le risque d’une dérive vers le tribalisme.
2. Nous fier à notre capacité de discernement
On vient de le rappeler, le chrétien est parfaitement équipé pour vivre au milieu du monde d’ici, sans succomber aux manoeuvres de l’ennemi. En outre, sa foi irrigue son intelligence. Il peut, dès lors, exercer sereinement son discernement à l’égard des musiques qui l’entourent.
Nous pouvons appliquer à la musique l’instruction donnée par l’apôtre Paul dans Philippiens 4:8 : « Enfin, frères et sœurs, portez vos pensées sur tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est digne d’être aimé, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est synonyme de qualité morale et ce qui est digne de louange ».
D’abord, il est aisé d’identifier – pour les éviter – les musiques qui maudissent Dieu et qui font la promotion des « oeuvres de la nature humaine » dont l’apôtre Paul dresse l’inventaire dans Galates 5:19-21.
Ensuite, nous pouvons être édifiés par des oeuvres musicales qui, sans jamais mentionner Dieu ou Christ, illustrent des valeurs éminemment chrétiennes : amour vrai, intégrité… Et Jésus ne dit-il pas : « En effet, qui n’est pas contre nous est pour nous » (Marc 9:40) !
D’une façon générale, si une musique nous fait du bien, si elle ouvre nos coeurs à la foi et à l’espérance, si elle nous dispose à la louange et à la gratitude pour Dieu, n’ayons aucun doute : le Seigneur utilise cette musique pour nous toucher.
3. Nous rapprocher de Dieu dans la musique
La bonne musique étant celle qui nourrit la foi et l’espérance de chacun, la distinction entre musique sacrée (ou religieuse) et musique profane perd sa pertinence. Ainsi, certains amateurs de Bach seront davantage édifiés spirituellement par l’Oratorio de Noël, tandis que d’autres le seront plutôt par le second mouvement du concerto pour deux violons en ré mineur.
En effet, à l’écoute d’une même oeuvre, chacun d’entre nous réagit différemment, en fonction de son parcours de vie, de sa sensibilité musicale.
A ce stade, l’intention du musicien (compositeur ou interprète) est capitale. Soit il sature la musique de son propre ego, et alors cette musique sera stérile spirituellement.
Soit, par contre, il laisse de l’espace dans la musique, en quelque sorte la possibilité d’y circuler : l’auditeur peut sentir alors qu’au delà des notes, il y a plus, il y a une transcendance, il y a… Dieu.
Et l’auditeur peut reprendre alors à son compte l’antépénultième vers de l’Hymne à la Joie, Finale de la 9ème symphonie de Beethoven :
« Ahnest du den Schöpfer, Welt ? » / « Pressens-tu le Créateur, ô monde ? »
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