Parler de Dieu aux enfants sans les endoctriner

Par Déborah

Parler de Dieu aux enfants, quelle aventure ! Mon mari et moi savions bien que ce jour allait arriver…. Ce soir, Théophile (prénom qui laisse peu de doute sur les convictions religieuses des parents) est revenu de l’école avec un grand problème : “Simon dit que Jésus est mort”.

De toute évidence, il y avait eu une bataille théologique à l’école maternelle. Comme un réflexe, j’ai réagi en disant avec joie : « Mais tu le sais, il est ressuscité ! ». Ma petite phrase n’a pas eu l’effet escompté sur mon cher petit de 4 ans qui m’a expliqué en détail le récit de la mort de Jésus selon Simon.

Mais alors, comment réagir lorsqu’un enfant doute de l’enseignement biblique qui lui est donné ? Comment résister à l’envie de l’endoctriner ?

1. Qu’est-ce que l’endoctrinement ?

Avant d’aller plus loin, je voudrais éclairer une question de vocabulaire : Qu’est-ce que l’endoctrinement ? Selon le Larousse c’est de « faire partager à quelqu’un ses opinions, lui faire adopter telle doctrine, telle attitude en lui imposant des règles de pensée, de conduite ; catéchiser : Endoctriner des jeunes. »

Oui, la catéchèse peut être un endoctrinement si elle consiste à imposer des règles, une croyance ou une conduite religieuse. 

Par exemple, il m’aurait été assez facile de faire subir à Théophile une semaine de stage intensif à la maison sur le thème de la mort et la résurrection de Jésus : étude biblique le matin avant d’aller à l’école, prière du soir, apprentissage de versets bibliques, et bien sûr culte en famille thématique le Dimanche.

Entendons-nous bien, toutes ces choses sont bonnes lorsqu’elles sont vécues dans le respect des enfants et de leur liberté intime. D’ailleurs, le Temple du Marais propose sur son site (https://temple.dumarais.fr/famille/) de nombreux outils pour parler de Dieu en famille sans imposer une rigueur religieuse qui n’aurait rien à voir avec la foi vivante que le Christ nous enseigne. 

Apprenons à écouter avec bienveillance les doutes des plus jeunes même s’ils nous dérangent. Soyons vigilants : si l’annonce de la bonne nouvelle appelle une adhésion personnelle authentique, le partage de la foi avec les enfants (comme avec les adultes) doit rester une proposition, une offre, un cadeau gratuit que l’on peut accepter ou refuser.

2. La Parole : une histoire de famille et d’Eglise ?

Je ne crois pas que nous devrions pour autant arrêter de parler de Dieu par peur d’entraver la liberté de conscience des enfants. Surtout pas ! Je crois que Dieu nous a placés comme des témoins auprès de nos enfants. Ce rôle de témoin revient aux parents d’abord mais aussi à nous tous en tant qu’Église.

Je vous exhorte à dire aux plus jeunes : Voici ceux qui nous ont précédés et voici comment ils racontent ce qu’ils ont vécu. Lisez la Bible avec les enfants et, s’ils ne sont pas fans de votre version en Louis Segond de 1910, il existe des versions plus accessibles comme la version Parole de Vie et aussi plein d’autres outils :

  • Des bibles adaptées pour les enfants avec des images et des textes simplifiés
  • Des vidéos : la chaîne YouTube «  Raconte moi la Bible » ou encore Superbook en Français
  • Des applications : La Bible App pour les Enfants: Histoires Animées ou encore Superbook Kids Bible
  • Vous pouvez aussi aller sur le site de la ligue pour la lecture de la Bible ici.

Depuis des milliers d’années, des hommes et des femmes ont parlé des choses qu’ils vivaient avec Dieu. Ce sont certaines de ces histoires que nous trouvons dans la Bible. Mais si vous êtes chrétien, vous avez vous aussi une histoire avec Dieu à raconter : la vôtre et peut-être même celles de vos parents. N’oubliez pas de la partager en respectant ce que vos interlocuteurs sont en âge de comprendre. 

« Ce que nous avons entendu, ce que nous savons, ce que nos pères nous ont raconté, Nous ne le cacherons pas à leurs enfants ; nous redirons à la génération future les louanges de l’Eternel, sa puissance et les merveilles qu’il a accomplies. » Psaume 78 v3-4

3. De la Parole à la foi vivante ?

Avoir un enseignement biblique, c’est une bonne base. Cela permettra à minima de pouvoir recaser quelques connaissances en cours d’histoire ou de philosophie. Mais soyons honnêtes, ce n’est clairement pas ce que nous espérons pour les enfants de nos Églises. Nous leur souhaitons plutôt de vivre en relation avec notre Père : d’être convaincus de son amour infini envers eux,  d’avoir un cœur rempli d’amour pour lui et des oreilles capables de reconnaître sa voix.
Continuons de parler de Dieu à nos enfants mais, en même temps, rappelons-leur que nous sommes tous appelés à vivre notre propre relation avec Dieu, par Jésus-Christ. Voici, je me tiens à la porte et je frappe, si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui. Apocalypse 3 V20.

Nous ne pouvons pas ouvrir la porte du coeur de nos enfants à leur place, mais nous pouvons prier pour qu’ils entendent la voix du Père et nous pouvons les aider à Le reconnaitre. J’aime l’histoire de l’appel de Samuel (Premier livre de Samuel, chapitre 3, versets 3-10), à l’instar d’Eli, notre rôle est bien souvent de comprendre que le Seigneur parle à nos enfants et de leur demander d’écouter.

Faire naître la foi dans le coeur des enfants reste le rôle du Saint-Esprit, nous (parents, membres de l’Eglise, catéchètes) ne pouvons pas nous substituer à lui.  Nous pouvons parler de nos expériences avec Dieu, les encourager à vivre des expériences avec lui, voire même les conseiller lorsqu’ils sont à l’écoute. Mais c’est bien au Seigneur d’agir dans leurs coeurs. Alors, intercédons pour nos enfants pour que le Seigneur les accompagne dans la connaissance de son coeur de Père.

Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ephésien 2V8

Pour en savoir plus sur le ministère de la famille au Temple, cliquez-ici.

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