Rasalama : ou comment rester fidèle jusqu’au bout dans sa foi ?
Par Rebecca
À Madagascar, Rasalama est connue pour être la première martyre chrétienne au XIXème siècle. Dans un contexte d’appropriation des terres malgaches par les européens, la religion chrétienne est importée et diffusée sur toute l’île, au détriment des croyances et pratiques religieuses des autochtones. Lorsque la Reine du Royaume de Madagascar interdit le christianisme en 1835, Rasalama tient bon, jusqu’au bout. Son histoire est un véritable témoignage de persévérance inspirant en ces temps difficiles.
Rasalama, une jeune femme au destin extraordinaire ?
Si Madagascar est aujourd’hui reconnue comme une île dans l’océan indien, à dominante religieuse chrétienne, cela est loin d’avoir toujours été le cas. À l’époque de Rasalama dans les années 1820, le Royaume de Madagascar est établi, avec à sa tête les souverains merina, dirigés par Radama Ier, reconnu par les Européens comme roi de Madagascar. Les européens (les portugais d’abord), découvrent l’île et y importent la religion chrétienne.
On sait peu de choses sur la jeune Rasalama, si ce n’est qu’elle est parmi les rares chanceuses étudiantes à la London Missionary Society. A l’époque, elle est l’une des premières malgaches baptisée en mai 1831. Le christianisme s’établit petit à petit dans le pays, mais c’est sans compter sur la reine Ranavalona, qui prend le pouvoir sur l’île en 1828. L’emblématique souveraine, connue comme cruelle et autoritaire, reste une référence dans l’imaginaire indépendantiste national. C’est elle qui, la première, prend ses distances avec les européens. En 1835, elle interdit purement et simplement le christianisme à Madagascar, condamnant alors la jeune Rasalama à vivre clandestinement. Elle est retrouvée cachée dans une grotte en 1837, et condamnée à l’esclavage.
Malgré les mauvais traitements, Rasalama reste patiente. Mais lorsqu’elle réaffirme sa foi en refusant de travailler le dimanche, elle provoque la colère de son maître. Se rebeller contre la volonté de la reine est à l’époque passible d’une peine de mort. Rasalama passe donc la nuit précédant son exécution enchaînée, mais elle tient bon. Le lendemain, elle est emmenée à Ambohipotsy. En marchant, la jeune femme chante des hymnes et prières ; ce chemin est d’ailleurs resté célèbre grâce à l’histoire de Rasalama. Elle est exécutée, et son corps ne sera jamais enterré, une véritable offense pour les malgaches, qui accordent une grande importance aux rites liés aux défunts funéraires. Une église commémorative a été bâtie à sa mémoire. Sa mort a d’ailleurs profondément marqué ses compatriotes malgaches, et attiré l’attention des protestants britanniques, qui ont installé une plaque commémorative à la chapelle Brunswick à Bristol en son honneur.
La foi d’une martyre : une leçon de persévérance ?
Les difficultés rencontrées par Rasalama ne sont, certes, pas comparables avec celles que nous connaissons dans la période actuelle. Cependant, la jeune femme a elle aussi vécu une période d’incertitude lorsqu’elle était condamnée à vivre cachée. Qu’allait-elle devenir ? Jusqu’à quand cela allait-il durer ? Comment rester ferme dans sa foi dans ces circonstances ? Voilà des questions qu’elle a certainement dû se poser. Questionnements semblables à ceux que l’on connaît tous dans cette période si particulière que nous traversons.
Comment garder la foi à toute épreuve ?
“Réjouissez-vous en espérance. Soyez patients dans l’affliction. Persévérez dans la prière.” – Romains 12:12
Il y a peut-être longtemps que nous n’avons pas trouvé de réel motif de se réjouir : en voici donc un, l’espérance. Non pas que le monde redeviendra comme il l’était avant, ou que l’on pourra à nouveau savourer les joies d’un brunch dominical au restaurant entre amis (bien que ce ne soit pas interdit de le désirer), mais que Dieu est fidèle.
Je crois que Rasalama avait bien compris ce qui l’attendait. Pourtant, malgré son jeune âge, elle est restée fidèle à ses convictions, à sa foi, malgré les mauvais traitements qu’elle a connus en tant qu’esclave, elle a tenu bon jusqu’au bout.
Rappelons-nous donc que même si l’avenir est incertain, imprévisible, nous devons persévérer dans la prière et garder la foi jusqu’à la fin, afin que nous puissions dire comme Paul, et comme Rasalama :
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