Pourquoi ne pas changer maintenant ?
Par Edouard
En ce début d’année, il y a une chose qui ne change pas, c’est la sempiternelle question des bonnes résolutions. Elle vous a été posée, de manière habituelle, cynique ou humoristique par vos invités de la Saint-Sylvestre en mal de sujet de discussion. Même si vous avez passé l’âge de croire qu’un changement de chiffre sur un calendrier vous donnera la force qu’il vous manquait pour donner le meilleur de vous-même, vous regardez l’année en arrière et vous dites qu’en effet, vous auriez peut-être pu être plus patient, plus généreux, passer plus de temps avec vos proches, plus de temps à faire du sport et moins à traîner sur Netflix ou Instagram… Plutôt que de vous morfondre en terminant les roulés de jambon de Parme aux pruneaux, essayons de méditer ce que changer veut dire dans la Bible et au regard de Dieu.
1. Pourquoi changer ?
A chaque culte, nous prenons un temps de repentance. Nous reconnaissons que nous avons agi à l’inverse de la volonté de Dieu, que nous avons pris une route qui ne va pas dans le bon sens. En nous repentant, de manière individuelle ou collective, nous choisissons de faire demi-tour, et de suivre Jésus, le chemin. Ce même Jésus qui, au début de son ministère, annonçait dans les rues de Capharnaüm : “Changez de vie, car le Royaume des cieux est proche !” (Matthieu 4 v. 17). Notons au passage que Jésus n’a pas attendu le 1er janvier pour dire aux gens de changer.
“Changer de vie”, ce n’est pas rien. Ce n’est pas simplement s’inscrire dans une salle de sport ou manger plus de légumes et moins de kebab. Changer de vie, c’est ce qui arrive quelques versets plus loin, lorsque Jésus rencontre Pierre et son frère André. “Jésus leur dit : “ Venez à ma suite et ce sont des êtres humains que vous pécherez”. Aussitôt, ils laissèrent leurs filets et le suivirent.” (versets 19 et 20). Le changement que Jésus demande n’est pas seulement celui d’une meilleure hygiène de vie, c’est de venir à sa suite.
2. Comment changer ?
Comment être à la hauteur de ce changement total que Jésus exige ? L’apôtre Paul utilise une belle métaphore pour indiquer ce processus : “ Vous savez sûrement que les coureurs dans le stade courent tous, mais qu’un seul remporte le prix. Courez donc de manière à remporter le prix. Tous les athlètes à l’entraînement s’imposent une discipline sévère. Ils le font pour gagner une couronne qui se fane vite ; mais nous, nous le faisons pour gagner une couronne qui ne se fanera jamais. C’est pourquoi je cours les yeux fixés sur le but ; c’est pourquoi je suis semblable au boxeur qui ne frappe pas au hasard.” Paul compare le changement de vie et la sanctification avec un entraînement sportif où la rigueur et la discipline sont au rendez-vous. Comme le boxeur ne frappe pas au hasard, Paul cherche à frapper précisément, à agir là où le Seigneur le mène, à garder en tête le chemin étroit de la vie à sa suite. A titre personnel, cette métaphore me fait souvent peur : elle semble exiger tellement d’énergie, tellement de volonté personnelle que je suis prêt à baisser les bras sur le champ. Jamais je n’aurai la force de courir le marathon de la vie de disciple ! Cette peur me fait oublier un détail, un détail avec un grand D : celui qui ne sommeille ni ne dort…
3. Et Dieu dans tout ça ?
En effet, ce serait oublier Dieu dans l’équation : croire que le changement demandé ne devrait advenir que par mes propres forces. Car par sa grâce, le Seigneur ne nous laisse pas livré à nous-même dans ce chemin de sanctification. Au contraire, et c’est là un mystère magnifique : il vit en nous. “Et si je vis, ce n’est plus moi qui vit, c’est Christ qui vit en moi.” (Galates 2 v. 20a). C’est Jésus, vivant en moi, par son Esprit, qui me donne la capacité d’opérer ce changement. Lorsque vous utilisez un vélo à assistance électrique, vous devez pédaler pour que l’assistance électrique démarre et multiplie votre vitesse. Sans pédaler vous ne démarrez pas, et en même temps ce n’est pas uniquement votre action de pédaler qui vous permet d’atteindre la vitesse. Dans notre vie, nous ne pouvons pas changer sans agir, mais notre action conforme à la volonté de Dieu ne se fait que grâce à son Esprit Saint qui vit en nous. Nous agissons, mais c’est Dieu qui pourvoit et c’est lui qui nous permet d’agir.
Pour finir, je vous propose de méditer le psaume 127 qui résume bien, je trouve, cette action de Dieu dans notre vie :
Si le Seigneur ne bâtit pas la maison,
Les maçons se donnent du mal en vain.
Si le Seigneur ne veille pas sur la ville,
Les veilleurs montent la garde en vain.
En vain, vous aussi, vous vous levez tôt,
et vous vous couchez tard,
en vain vous peinez à gagner votre pain.
Le Seigneur en donne autant
à celui qu’il aime pendant qu’il dort.
Des enfants, voilà le véritable héritage,
la récompense que donne le Seigneur !
Les fils que l’on a dans sa jeunesse
sont comme des flèches dans la main d’un guerrier.
Heureux celui qui en remplit son carquois !
Il ne risque pas d’être humilié
quand il discutera avec ses ennemis à la porte de la ville.
Bonne année !