Comment la foi peut donner du sens à ma vie ?

Par Rebecca G.

Être croyant, avoir la foi : une folie pour certains (les plus cartésiens), un refuge pour d’autres (ceux qui pensent que c’est pour les faibles), une raison d’être pour d’autres encore… Pour nous chrétien·nes, c’est un peu comme un socle, une base, une certaine vision des choses, de la vie. Mais au fait, qu’est-ce que la foi au juste ? Quelle est sa nature, ses effets, les promesses qui y sont rattachées et quelle place lui donner dans notre vie de chrétien·ne ? 

L’origine du mot foi vient du latin fides, qui signifie confiance. La foi désigne étymologiquement le fait d’avoir confiance en quelque chose, ou quelqu’un. À la base, ce mot était utilisé comme un concept philosophique, pas forcément rattaché à la notion de croyance relative à la religion chrétienne. Pourtant, la foi est intimement liée à Dieu. Dans, Hébreux 11:6, Paul affirme : “or, sans la foi, il est impossible d’être agréable à Dieu, car il faut que celui qui s’approche de Lui croie que Dieu existe et qu’Il récompense ceux qui le cherchent”. Il semble donc impossible de plaire à Dieu sans posséder la foi.

1. De la folie… à la sagesse


“Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu” (1 Corinthiens 1:18). Voilà un verset qui résume assez bien la base de notre foi : croire en la mort de Jésus-Christ à la croix, et en sa résurrection. Cela peut paraître déjà fou aux yeux de certains, mais ce n’est pas tout. Vous l’aimez sans l’avoir vu, vous croyez en lui sans le voir encore et vous vous réjouissez d’une joie indescriptible et glorieuse parce que vous obtenez le salut de votre âme pour prix de votre foi”. (1 Pierre 1 : 8-9). 

En plus de croire à un Dieu invisible, qui nous envoie son fils, mort et ressuscité pour nos péchés, nous croyons aussi en notre salut, la vie éternelle après cette vie terrestre. En essayant d’y réfléchir avec un peu de recul, ça peut paraître fou ! C’est pourtant bien ce qui nous anime en tant que chrétien·nes. La clé de la sagesse derrière cette folie se trouve dans 1 Corinthiens 1 à partir du verset 21 : “car puisque le monde, avec sa sagesse, n’a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication. […] Car la folie de Dieu est plus sage que l’homme, et la faiblesse de Dieu est plus forte que l’homme”. En résumé, la logique de Dieu n’est pas la nôtre, elle dépasse notre entendement humain.

2. Une confiance absolue

La foi va bien au-delà de la simple croyance en la mort et la résurrection de Jésus qui nous offre le salut par grâce. Elle s’applique aussi dans notre quotidien, c’est en quelque sorte un mode de pensée, une vision du monde et des choses. Dans Hébreux 11:1, Paul parle de “la ferme assurance des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas”. Croire à la réalisation de choses que l’on ne perçoit pas encore est particulièrement difficile pour nous, êtres humains dotés d’un cerveau, plus ou moins cartésien. Thomas en est l’exemple même dans la Bible : il a besoin de voir pour croire

C’est pourtant ce que Dieu a demandé à Abraham (Genèse 22:1-14) : lui offrir son fils Isaac, son unique, celui qu’il aime, et qu’il a mis tant de temps à voir naître, en sacrifice. Imaginez-vous ! La foi d’Abraham (surnommé le père de la foi dans la Bible) est pourtant palpable. Au verset 5, il dit à ses serviteurs : “restez ici avec l’âne ; moi et le jeune homme [Isaac], nous irons jusque-là pour adorer, et nous reviendrons auprès de vous”. Et lorsque son fils lui demande où est l’agneau pour l’holocauste, il répond : “mon fils, Dieu se pourvoira Lui-même de l’agneau”. Il ne sait pas encore comment, mais il a la certitude qu’il reviendra avec son fils. Quel incroyable exemple de foi ! Une confiance aveugle et absolue en Dieu, en ce qu’Il nous demande de faire, même si cela nous paraît insensé.

3. Accepter humblement nos propres peurs et la part d’inconnu

“Nous marchons par la foi, et non par la vue” (2 Corinthiens 5:7). Ne pas savoir, ne pas voir, ne pas comprendre, c’est tout l’enjeu de la foi. C’est aussi ce qu’il y a de plus difficile pour nous, notamment nous français, habitués de par notre culture à expliquer, épiloguer, remettre en question bien souvent. Pourtant, dans Hébreux 11, chaque exemple de foi cité est basé sur une part d’invisible : Abel, Enoch, Noé, Abraham, Sarah, Joseph, et tous les autres cités ont mis aveuglément leur confiance en Dieu, sachant qu’Il leur réservait ce qu’il y avait de meilleur pour eux. Seulement, nous pensons parfois savoir mieux que Dieu Lui-même ce qui est bon pour nous, et nous commettons des erreurs. 

Si des exemples extraordinaires de foi sont relatés dans la Bible, d’autres nous permettent aussi de nous souvenir que nous sommes humains, et imparfaits. Avant d’accoucher d’Isaac, Sarah n’a pas exactement suivi le plan de Dieu pour Abram et elle. Elle a d’abord poussé son mari vers sa servante Agar, et Ismaël est né. Il n’était pas le fils promis, mais heureusement, l’histoire montre que Dieu laisse à Ses enfants une seconde chance, malgré notre manque de foi. “Y a-t-il rien qui soit étonnant de la part de l’Eternel ?” (Genèse 18:14) 

Dieu n’a décidément pas fini de nous surprendre. Mais pour cela, nous devons accepter la part d’inconnu, de risque parfois dans ce qu’Il nous demande. Je me souviens avoir eu la conviction de devoir quitter mon travail il y a quelques années ; la dirigeante nous demandait régulièrement de gonfler les devis et factures pour les clients, et la comptable était habituée des petites manigances et arrangements. Lorsque je l’ai compris, j’ai fini par ne plus m’y sentir à ma place. Ça n’a pas été simple car j’avais un CDI, le confort, la stabilité, mais je sentais que je devais vraiment partir. J’ai donc décidé de faire confiance à Dieu pour la suite. Ce qui m’a marqué pendant les quelques mois qui ont suivi, c’est que je n’ai jamais manqué de rien, malgré une baisse brutale de revenus ; j’ai toujours pu payer mes factures et lorsque la provision est venue une fois à manquer, une rentrée d’argent qu’un organisme me devait de très longue date est tombée. 

Sortir de sa zone de confort n’est jamais une partie de plaisir au départ, mais je crois que si nous mettons réellement notre foi en Dieu et acceptons de ne dépendre que de Lui, Il ne nous laisse jamais tomber et pourvoit en ce qu’il y a de meilleur pour nous. Bien sûr, il ne nous demande pas tous de quitter notre job, ou de prendre des risques inconsidérés pour nous tester, mais essayons d’ouvrir les yeux sur ce qu’Il nous demande de faire par la foi. Il nous faut aussi accepter que ce n’est pas forcément ce à quoi on avait pensé au départ, mais c’est ça aussi la foi 😉.

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