Que dit la Bible à propos de l’argent ?

Par Antoine

Ce qui est sûr est que l’argent est bien présent dans nos vies, à chaque instant car dans notre société, quasiment rien ne se fait sans mettre en œuvre de l’argent. Et donc nous comptons, nous y pensons, nous nous en inquiétons. Qu’en est-il dans la Bible ?

1. L’argent et l’or dans la Bible

L’argent est évidemment présent dans la Bible, dans toutes ses parties, de l’Ancien Testament aux Évangiles puis aux Épitres, et d’ailleurs en faire un panorama n’est pas chose facile. Mais après réflexion, si l’argent est présent dans la Bible, il n’y est d’ailleurs pas tant que ça, sans même compter le nombres d’occurrences du mot « argent » dans les deux testaments.

Et d’ailleurs rechercher des occurrences du mot argent dans la Bible amène aussitôt une autre question, quelles occurrences devons-nous chercher ? Car l’argent s’insinue dans nos vies de bien des façons différentes, comme il le fait dans la Bible. Parlons-nous de l’argent comme métal précieux ? Il y est, mais pas de façon essentielle, le métal précieux qui est partout c’est l’or, et non pas l’argent, il est dans le veau d’or, dans la confection de l’arche d’Alliance et du chandelier d’or qui s’y trouvait, dans l’Apocalypse. L’Apocalypse est un livre rempli d’or : les sept chandeliers d’or de celui qui « semblait être le fils de l’homme (Ap. I, verset 12), la robe de la grande prostituée (Ap. chapitre XVII) qui étincelle d’or et de pierres précieuses et qui tient une coupe d’or pleine d’abominations. La Jérusalem nouvelle (chapitre 21) était d’un or pur, semblable à du cristal, et un ange la mesurait avec un roseau d’or. Le livre de la Bible de la fin des temps est rempli d’or, mais pas d’argent, comme si à la fin des temps, l’argent n’avait plus aucune importance. Ce qui compte, dans les temps ultimes du retour du Christ est désormais de magnifier de la façon la plus éclatante, le retour du Christ, en lutte avec les puissances du mal, qui elles-aussi ont besoin d’apparaître comme étant magnifiques, avec une robe qui étincelle d’or. A la fin des temps, ce qui subsiste n’est pas l’argent mais l’or qui magnifie le Seigneur.

De même l’or a été utilisé pour la construction du grand temple de Jérusalem par Salomon : tout l’intérieur du temple, en particulier tout ce qui entourait la chambre sacrée était recouvert d’or fin. L’autel sur lequel se trouvent les tables de la Loi dans l’Arche d’Alliance est recouvert d’or, le chandelier de l’arche est aussi en or, forgé.

Dans la quête que l’on peut faire de la place de l’argent dans la Bible, il est bon aussi de se rappeler que l’argent ne figure pas dans le Décalogue, il n’existe aucun commandement relatif à l’argent, à sa possession ou son usage, l’argent existe en creux, dans le dernier des dix commandements sur la convoitise, sans même être nommé : l’argent n’est en fait pas un sujet, tu ne convoiteras rien de ce qui est à autrui, pas plus l’argent que tout autre bien, le seul sujet est notre rapport à autrui, éventuellement à travers l’argent, et notre rapport à Dieu.

On peut argumenter sur le fait que dans la civilisation qui a connu la rédaction des premiers livres de la Bible,  la vie agricole ou pastorale n’avait guère d’usage de l’argent et que donc celui-ci était marginal ou subsidiaire. Cette dimension est certainement réelle, même si l’archéologie montre l’existence de monnaies bien antérieurement à la rédaction de l’Ancien testament. De nombreuses tablettes sumériennes (antérieures à 2000 ans avant JC) étaient des livres de compte tenus par le gouvernement de l’époque pour consigner les stocks de produits consignés dans des magasins d’état, le commerce, les impôts et les dettes étaient déjà présents à Uruk, ville de plusieurs dizaine de milliers d’habitants au milieu du troisième millénaire avant notre ère.)

On peut aussi considérer que la monnaie, les échanges, le commerce, la richesse, termes tous différents mais qui relèvent tous du domaine large de l’argent, ne sont de loin pas essentiels, le monde de l’argent est utile mais il est secondaire. Il est aussi très secondaire, et presqu’absent des différents livres de sagesse de l’Ancien Testament : ceux-ci, savoureux dans leur diversité, nous parlent de la famille, de la conjugalité, des rapports avec les autorités, de la prudence nécessaire dans la conduite de de sa vie… Comme le dit le titre d’un roman fameux, « La Vie Est Ailleurs », ailleurs que dans l’argent.

2. La Torah face à l’argent

La Torah définit cependant de nombreuses règles relatives à l’usage de l’argent dans les transactions quotidiennes. Le Lévitique qui rassemble ces commandements est riche en commandements sur l’usage de l’argent, que ce soit dans la façon de régler un salaire, de s’acquitter d’une dette ou de prendre un gage pour garantir une dette. Il est bon de se les rappeler, car leur bonne observation aujourd’hui serait déjà une belle progression vers le Royaume de Dieu sur terre, que ce soit dans le versement ponctuel et scrupuleux du salaire à un employé, au règlement d’une dette, la clémence dans l’exigence du règlement d’une telle dette ou la bienséance que l’on doit respecter dans la prise d’un gage. La vie en société implique l’usage de l’argent, mais jamais cet usage ne doit déboucher sur un abus du fort envers le faible. L’argent est nécessaire, mais ne donne pas un droit sur le plus faible. Le faible, celui qui a une dette, celui qui doit vendre son travail pour vivre est protégé, dans son existence, dans sa dignité : ainsi celui qui vient prendre un gage pour garantir une dette n’a pas le droit d’entrer dans la maison de son débiteur, ce qui lui permettrait de s’assurer d’un gage de grande valeur, réelle ou sentimentale . Le débiteur conserve une intimité, une sécurité malgré sa faiblesse, l’argent est porteur de droits, mais ne donne pas tous les pouvoirs, même s’il donne une forme du pouvoir. Et même ce  pouvoir est limité par le respect de la dignité de chacun, argent et pouvoir sont clairement séparés.

L’argent entre aussi dans la relation avec le culte de Dieu dans l’Ancien Testament avec les différents impôts cultuels dus par les juifs. Les israélites, pour tout homme de plus de vingt ans, versent un impôt pour le sanctuaire aux Lévites, les prêtres, en rançon de la vie de leur premier né qui sans cela aurait dû consacrer sa vie au Seigneur. La prescription est nette, pas moins d’un demi sicle d’argent, monnaie d’argent en usage dans l’antiquité,  pour les hommes pauvres. Mais pas plus pour les hommes riches : tous les hommes sont égaux face à cette dette contractée par chaque juif recensé, c’est à dire adulte, pour le service de l’Éternel. L’entrée dans l’âge adulte, selon cette prescription, pourrait être aussi le fait de porter personnellement une obligation d’assurer matériellement le service du culte.

3. Jésus face à l’argent dans la Bible

Si l’argent dans la Bible a une place plutôt limitée dans l’Ancien Testament, dans les Évangiles, il prend une place démesurée, en particulier dans les paraboles, comme si dans le temps du ministère de Jésus, la place de l’argent avait profondément changé. Les temps ont-ils changé ? Ou bien la prédication de Jésus est-elle en rupture avec celle de l’Ancien Testament ?

Dans les paraboles mais aussi dans des actes de la vie de Jésus et de ses disciples, l’argent est omniprésent sous deux formes ou plutôt deux questions : notre rapport à la richesse matérielle et une interrogation constante sur ce qu’est la vraie richesse.

Beaucoup de paraboles reposent sur la figure d’un roi, d’un homme très riche, d’un propriétaire important aux prises avec des serviteurs, ou des fils, qui doivent gérer, faire fructifier la richesse de leur maître. Le maître s’en va et laisse ses serviteurs aux prises avec les richesses de leur maître dont ils ont désormais la responsabilité. Les uns reçoivent de fortes sommes à faire fructifier, d’autres même des mines, certains doivent prendre soin des vendanges du domaine de leur maître dont ils sont les métayers (Mat 21, 33), les autres encore se sont montrés impécunieux et se trouvent endettés de façon plus ou moins cachée vis-à-vis du maître comme le gérant habile (Luc 16), ou le débiteur impitoyable (Mat 18). Ils se retrouvent face à une richesse imprévue, éventuellement considérable et qui les dépasse :  tel serviteur qui reçoit 5 talents d’argent, se voit confier une véritable fortune. Au cours d’aujourd’hui,  5 talents, soit 131 Kg d’argent valent plus de 96 000 €, si ces chiffres peuvent avoir un sens. Certains gèrent la richesse avec sagesse, et même efficacité, d’autres avec prudence. D’autres prennent peur et enterrent cet argent qui leur est confié de peur de le perdre.

4. L’immense richesse du maître et sa prodigalité

Le maître riche, le roi qui part en voyage sont des figures de Dieu, avec plusieurs idées, et d’abord celle de la richesse des dons de Dieu, richesse immense. Cette richesse est d’autant plus forte qu’elle est peu définie, matérielle en apparence, mais en fait relationnelle. Et même si beaucoup a été donné, par exemple au fils prodigue qui a reçu la moitié de la fortune de son père, le père est toujours aussi fastueux alors qu’il est supposé s’être délaissé de la moitié de sa fortune. Le second fils, jaloux de la fête donnée pour le retour du fils prodigue, ne mesure pas sa vraie richesse : il n’est pas riche d’avoir servi son père avec scrupule et patience, il est riche d’être un fils aimé et bénéficiaire de la générosité de son père.

Le fils prodigue nous apporte un éclairage complémentaire sur les richesses qui viennent de Dieu, elles sont vivantes. Dès que le fils s’en va, tout tourne au vinaigre, et même très vite. La richesse du fils ne subsiste que dans la relation avec le père. Dès que le fils s’est séparé de son père, sa fortune qui semblait grande, à la mesure de celle de son père, s’évapore ou se flétrit: la richesse n’existe, ne perdure que lorsqu’elle est nourrie de la relation avec Dieu, un peu comme une plante qui ne peut vivre que nourrie par un sol fertile et arrosé. Non arrosée par la relation avec Dieu, elle est vouée à la destruction, comme le formule une menace non voilée de Jésus : les trésors de ce monde, les trésors matériels sont éminemment fragiles, le voleur peut les dérober, les mites peuvent les ronger (Luc 12, 33) : tout richesse vient de Dieu, mais aussi ne subsiste qu’avec Lui.

Mais dans toutes ces paraboles, il arrive un moment, décisif, où Dieu nous laisse face à nous-même, à nos choix et donc nos choix sur la question de la richesse. Les paraboles de Jésus ou l’argent ou la richesse jouent un grand rôle sonnent comme un rappel à l’exercice de notre liberté d’enfant de Dieu. Et l’argent est un domaine où nos décisions disent beaucoup sur nous, au-delà de ce que nous pouvons prétendre. L’argent est le médiateur de règlement de nos dettes, le moyen d’exercer une générosité ou un pouvoir sur un plus faible, et donc son usage est rarement neutre. Les richesses matérielles ne sont ni bonnes ou mauvaises en elles-mêmes, elles font partie du monde mais les propos de Jésus sont d’une redoutable clarté, notre rapport à l’argent signe notre rapport à Dieu et notre prochain. 

5. Quand l’argent nous aveugle

La question du rapport à l’argent est posée avec insistance dans deux rencontres très connues de Jésus. La rencontre du jeune homme riche et celle de Zachée, le collecteur d’impôts, c’est à dire celui qui vit et s’enrichit dans la perception des impôts pour l’occupant romain. Les deux rencontres se tiennent dans le même registre, mais dans des tonalités opposées, une tonalité heureuse avec Zachée et une triste avec le jeune homme riche.

La rencontre avec le jeune homme riche a trois versions, dans Mathieu, Marc et Luc, ce qui en fait un moment marquant du ministère du Christ. Dans Mathieu, le jeune homme n’est pas posé comme riche, simplement il suit tous les commandements, y compris celui d’aimer son prochain comme soi-même, commandement qui ne fait pas partie du Décalogue mais est ajouté par Jésus au Décalogue pour que la Loi soit pleinement accomplie. La réponse de Jésus est très ajustée à son interlocuteur: celui-ci ne se voit pas comme riche, alors qu’il l’est, il se voit comme quelqu’un qui respecte la Loi.  Pour être parfait, renonce à toutes tes richesses pour les donner aux pauvres et suis moi. La richesse est clairement posée comme un obstacle important à la perfection, évidemment ça pique un peu : il est difficile à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu. 

Le jeune homme riche est aussi la victime de sa propre demande, bien différente de celle de Zachée : Zachée veut voir Jésus, il peine à la voir à travers la foule car il est de petite taille. Zachée devine probablement que Jésus peut changer sa vie mais il aussi peur de cette rencontre en raison de son rôle de collecteur d’impôts.

Le jeune homme, avant d’être riche, est un homme inquiet de son imperfection qu’il ne comprend pas, « il recherche la Vie Éternelle », ce que Jésus traduit comme la perfection. Sa grâce est son inquiétude, sa richesse est son angle mort. Ce qui amène à une première idée sur notre rapport à l’argent : dans un monde où l’argent est omniprésent, arrivons-nous encore à identifier sa présence, son rôle, son poids dans nos vies. L’argent finit par être comme l’air que nous respirons, sans lui nous ne pouvons pas vivre, mais nous le voyons même pas, alors qu’il est éventuellement devenu dangereux.

Sur le plan des prescriptions énoncées par Jésus, la plus connue est celle de Mathieu 6, 24 ou Luc 16, 13 : vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent. L’argent qu’éventuellement nous ne voyons pas ou plus, devient une puissance sur notre vie, car il est devenu invisible, ce qui lui permet de s’imposer à nous.

Le jeune homme ne voit pas sa richesse, il voit son observance de la Loi, depuis le plus jeune âge, il ne peut donc pas s’éloigner de ses richesses. Zachée, à l’inverse, est présenté dès le début comme riche. Il est sans illusions sur lui-même, il connaît l’argent indûment prélevé par lui sur les impôts qu’il collecte, et sans se réfugier derrière des artifices il propose de suite de remettre la moitié de ses biens aux pauvres et de compenser largement tous ses abus. Pour cela il est sauvé, « lui aussi est un fils d’Abraham ». A l’un il est demandé de remettre tous ses biens aux pauvres, pour avoir la perfection, l’autre n’en donne que la moitié, et il est sauvé. Comme toujours, la Bible vient nous déplacer.

L’un a demandé comment être parfait, mais la question est-elle bien posée ? La Loi, du premier testament, comme celle vécue par Jésus ne prescrit pas d’être parfait, même si nous sommes appelés à l’être : Jésus a accompli le sacrifice parfait qui nous libère. Mais ce jeune homme ne pouvait pas encore le savoir, nous, nous le savons. Zachée se sait riche, il se comporte comme tel, Jésus veut demeurer dans sa maison, ce qui est d’autant plus fort que Jésus est accompagné de ses disciples, mais Zachée est tout joyeux, la joie de l’un s’oppose à la tristesse de l’autre. La richesse joue un rôle dans la vie Zachée, mais elle n’est pas une puissance invisible. La vraie attente de Jésus, avec l’un comme l’autre, comme avec nous, est qu’il puisse demeurer avec nous, que nous soyons riches ou non. Mais il ne peut pas demeurer avec nous en même temps que Mamon.

6. Judas pris au piège de l’argent dans la Bible

Pour éclairer cette idée de puissance qui s’empare de nos vies, Judas nous apporte un éclairage supplémentaire, car qui plus que Judas a été sous l’emprise de Mamon ? La trahison de Judas est payée en argent sonnant et trébuchant, 30 pièces d’argent. C’est bien Judas qui est allé voir les grands prêtres pour demander le prix de sa trahison et non pas l’inverse. La trahison de Judas, décidée après l’onction de Béthanie (Mathieu 26, V6 à 13), prend place à un moment où l’argent dans la Bible revient au premier plan.

Judas, comme les autres disciples, n’accepte pas qu’une femme inconnue fasse don d’un parfum de grand prix pour la personne de Jésus : il eut mieux valu que le parfum soit vendu pour soulager la misère des pauvres.  Qu’est-ce qui est mieux ? Célébrer le Messie ou soulager les pauvres ? Il faut faire les deux répondrons-nous tous en cœur, l’un ne va pas sans l’autre… Jésus est direct, cette onction sera un moment clef de son ministère dont on se souviendra, en l’occurrence, ce qui est le mieux n’est pas de vendre le parfum pour en faire don aux pauvres mais de célébrer le Messie, halte au prêchi-prêcha mollasson. Cette femme a choisi d’aller contre les disciples, contre Judas, mais Judas est celui qui trahit Jésus. Judas est celui qui, au nom de la valeur matérielle d’un parfum, veut empêcher une femme de d’honorer son Messie, Mamon l’empêche d’accepter l’amour de cette femme pour Jésus, Mamon rend Judas jaloux de cette femme. Elle est inconnue, il fait partie des disciples, mais, elle aime Jésus plus que de raison, plus que Judas. L’amour de la richesse s’insinue pour rendre Judas jaloux : en voulant accumuler des biens, même en apparence pour faire le bien, nous voulons en détenir toujours plus, en avoir plus que notre voisin, jusqu’à vouloir l’empêcher de prendre une place dans le Royaume. Mamon, à l’image de Satan qui divise,  est celui qui nous coupe de notre prochain, celui qui veut faire de nous des élus de Dieu sans accepter le Royaume qui est le partage de l’amour de Dieu. Le partage du Royaume va prendre des traits imprévus, ceux d’une femme inconnue qui parfume la tête de Jésus, au lieu d’autres tâches qui seraient plus gratifiantes.

Judas veut rendre les 30 deniers mais les prêtres refusent la restitution des 30 pièces d’argent que Judas jette  dans le temple avant de se suicider.  La course des trente pièces d’argent ne s’arrête pas là,  le prix de la trahison du Messie finit dans l’achat d’un lieu de sépulture pour les étrangers. L’argent de la trahison au bout du compte a pour destination un cimetière pour ceux dont personne ne veut. Mamon n’a pas empêché l’onction de Béthanie, Jésus veillait sur cette femme et ses disciples pour leur enseigner une fois encore que la richesse qui vient de Dieu est celle qui est tournée vers Dieu, inspirée par l’Amour de Dieu : pour entrer dans le Royaume, il faut d’abord d’accepter que tous y sont appelés, ce n’est pas une question d’argent. La vraie richesse est le Royaume.

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