Qu’est ce que dit la Bible sur la liberté ?

Par Etienne

« Or le Seigneur, ici, c’est l’Esprit ; et là où l’Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté. » 2Co 3.17 NFC

Nous venons de fêter Pâques, fête chrétienne qui donne un sens nouveau à la fête juive de la Pâque, souvenir de la délivrance du peuple d’Israël hors d’Egypte. Pâques c’est aussi la fête de notre libération.

On a beaucoup entendu parler, en particulier autour de la question des mesures sanitaires, de la liberté, celle qui fait partie de notre devise républicaine. Mais que dit la Bible sur la liberté ? Qu’est-ce que la liberté chrétienne ?

Le Dieu de Jésus-Christ est un Dieu de liberté, de délivrance (Ps 18.3) mais de quoi nous libère-t-il ?

Libre des détresses

« Dieu, délivre Israël de toutes ses détresses ! » Ps 25.22

Dieu est d’abord notre libérateur vis-à-vis des détresses, des difficultés de la vie.

Non pas que nous menions, depuis notre adoption par Dieu, une vie sans problèmes aucun, mais nous ne sommes plus esclaves des choses compliquées de la vie. Nous pouvons penser en dehors, les traverser sans se laisser défaire par elles. C’est la vertu de l’Espérance : croire, faire confiance à la Vérité au-delà des circonstances réelles et tristes de nos vies.

Libre du péché et de la mort

« Oui, il n’y a maintenant plus aucune condamnation pour ceux qui sont unis à Jésus Christ. Car la loi de l’Esprit saint, qui donne la vie par Jésus Christ, m’a libéré de la loi du péché et de la mort. » Rm 8.1-2

La mort, la résurrection et l’ascension de Jésus le Christ nous libère de « l’obligation de pécher ».

La nature des êtres humains, depuis Adam et Eve, les pousse à désobéir au désir de Dieu, à s’en éloigner toujours. Depuis notre salut, nous somme libres de ne pas pécher ! Nous pouvons suivre la volonté de Dieu telle que les Ecritures nous la présentent et telle que l’Esprit nous la rappelle. Les premiers humains étaient libres de dire non à Dieu, de goûter de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Ils l’ont fait. Depuis, tous les humains sont esclaves de cette capacité à se fixer eux-mêmes une morale, sans Dieu. Mais les chrétiens sont maintenant libres de dire oui à Dieu, à nouveau.

Par sa mort et résurrection, Jésus nous offre la vie pour toujours : nous ne sommes plus esclaves de la mort.

Libre de la loi

« Le Christ nous a libérés pour que nous soyons vraiment libres. Tenez bon, donc, et ne vous laissez pas de nouveau réduire en esclavage. » Ga 5.1 NFC

La première lettre que Paul écrit, aux Galates, n’abord qu’un seul sujet : la liberté. Il y combat les idées de ceux qui veulent que les premiers chrétiens obéissent aussi aux lois juives, en particulier la circoncision et le régime alimentaire.

Paul explique que la loi est une prison, que le but des commandements que Dieu a donné par Moïse était de nous montrer combien nous sommes incapables d’y obéir, d’être bon par nous-mêmes, de plaire à Dieu par nos œuvres : nous avons besoin de sa Grâce. Nous ne pouvons nous sauver nous-mêmes, nous ne pouvons l’être que par l’amour gratuit de Dieu.

Pensons-y quand nous voulons mettre sur le dos des jeunes chrétiens, ou sur notre propre dos, des fardeaux de règles auxquelles il faudrait obéir : notre Salut ne dépend pas de ce que nous faisons mais de ce que Dieu a fait. Ne nous faisons pas esclaves de lois, de règles, de principes… même inspirés par la Bible.

Libre de la loi, ça veut dire aussi libre d’y obéir, libre de chercher dans les Ecritures la volonté de Dieu pour nous et choisir de suivre cette volonté, persuadé que c’est le mieux pour nous. La loi n’est plus un geôlier, mais un garde-fou.

Libre ?

« Mais maintenant, libérés du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez pour fruit une consécration et pour fin la vie éternelle. » Rm 6.22 NBS

Si nous sommes libres du péché, de la mort, de la loi… c’est parce que nous sommes esclaves de Dieu.

J’ai été très marqué par l’OuLiPo (« Ouvroir de Littérature Potentielle »), mouvement littéraire construit autour de Raymond Queneau et Georges Pérec qui définissait la liberté comme la possibilité de choisir ses contraintes et y trouvait une occasion de développer sa créativité. Notre liberté, si nous en avons une, c’est de choisir notre maître : le Satan et notre nature ou bien le Seigneur de l’Univers. On ne peut pas servir deux maîtres… et on ne peut pas en servir aucun. Notre liberté, c’est d’obéir à Dieu, non pas pour obtenir quelque chose de lui, mais par amour, dans une soumission volontaire et confiante en celui qui nous connait mieux que nous-mêmes et veut notre bien.

Libre pour quoi ?

« Mais vous, frères et sœurs, vous avez été appelés à la liberté. Seulement, ne faites pas de cette liberté un prétexte pour vivre selon les penchants humains. Au contraire, laissez-vous guider par l’amour pour vous mettre au service les uns des autres. Car toute la Loi se résume dans cette seule parole : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même.” » Ga 5.13-14 NFC

La Bible est claire, notre liberté ne doit pas nous amener à désobéir aux lois de notre pays (cf. Rm 13.1-7 par exemple), ni à nous soustraire à la solidarité des humains (cf. Rm 13.8-10 par exemple). Au contraire, notre liberté doit nous amener à servir le monde, par amour pour nos prochains.

La liberté chrétienne, ce n’est pas « je fais ce que je veux » mais « je fais le bien par amour des autres et de Dieu et non par amour de moi-même, par peur ou par obligation ».

« Le chrétien est un homme libre, maître de toutes choses ; il n’est soumis à personne. Le chrétien est un serviteur plein d’obéissance, il se soumet à tous » Luther, “la liberté chrétienne”.

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